Par Collectif pour la Libération de Georges Ibrahim Abdallah
"Depuis sept ans le peuple libanais subit la guerre. Depuis sept ans 
l'impérialisme, sous le couvert de la lutte contre les 'fanatiques 
Palestiniens', détruit tout ce qui est progressiste au Liban. C'est 
notre droit de nous défendre." Fraction Armée Révolutionnaire Libanaise (FARL) - 7 avril 1982
Que se passait-il au Liban en 1982 ?
6 juin : L'armée israélienne envahit le Liban en prétextant des 
représailles après la tentative d'exécution de Shlomo Argov, ambassadeur
 en Grande Bretagne, revendiquée par le Fatah - Conseil Révolutionnaire.
 En réalité, l'opération baptisée "Paix en Galilée" est préparée de 
longue date ; elle doit chasser les forces armées palestiniennes du 
Liban et affaiblir le camp progressiste dans la guerre civile pour 
favoriser la prise du pouvoir des alliés d'Israël. 
Cette opération a reçu l'encouragement des principaux pays occidentaux 
réunis au sommet des pays industrialisés de Versailles, sous les 
hospices de François Mitterrand, Ronald Reagan et Margaret Thatcher.
Extrait du livre "Georges Ibrahim Abdallah" pages 22, 23, 24. Plus...
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Georges Ibrahim Abdallah, condamné à perpétuité pour complicité dans des
 actes de résistance revendiqués par les FARL dont il faisait partie, 
est détenu dans les prisons françaises depuis près de 30 ans.
N'hésitons pas à lire ou relire ses déclarations dont le contenu, même 
anciennement daté, garde encore aujourd'hui toute son actualité...
Nous y retrouverons ce qui constitue la matière de son engagement 
politique auprès des peuples opprimés : les destructions orchestrées par
 les impérialistes, leurs complices occidentaux et arabes, leurs 
serviteurs sionistes, et les dégâts causés par un capitalisme 
mondialisé. 
"Depuis bientôt plus de quarante ans, notre peuple subit les 
agressions de tout poil. Aucune arme ne fait défaut au champ 
d'expérimentation où notre peuple sert de cobaye. Du début du siècle 
jusqu'à nos jours, rien ne nous fut épargné par vos patrons, des plus 
infâmes conspirations aux plus criminels massacres. Anéantissement et 
balkanisation se conjuguent sous le drapeau mystificateur des droits de 
l'homme occidental. Anéantissement, les Américains et leurs chiens de 
garde sionistes se chargent actuellement de le 
perpétrer le plus cruellement possible. Balkanisation, vous Occidentaux,
 Européens en l'occurrence, vous en êtes les architectes, les anges 
gardiens de sa continuité."
"Le monde impérialiste a donné carte blanche à Israël
 pour en finir avec l’Autorité Palestinienne et régler comme bon lui 
semble la "révolte" des Palestiniens. Le gouvernement de Sharon n’est 
que l’expression sioniste de cette volonté 
impérialiste. Depuis un an il a tout mis en œuvre pour anéantir la 
possibilité effective de la création d’un État palestinien à l’ouest du 
Jourdain. Ainsi l’armée sioniste a-t-elle entrepris 
cette campagne de destruction systématique de tout ce qui est 
infrastructure palestinienne. Rien n’a été épargné...
Les assassinats des dirigeants et les arrestations de milliers d’autres 
qui appellent à la mobilisation et organisent la résistance contre 
l’occupant se multiplient de plus en plus. Il ne s’agit plus simplement 
de frapper durement le mouvement national palestinien et ses cadres 
mais, aussi et surtout, de créer le climat convenable pour faire passer 
ses plans politiques après avoir privé le mouvement de ses meilleurs 
militants."
"Les néolibéraux ont entrepris une démolition en règle des droits du 
travail, au logement et à l’éducation. Les progrès conquis par plusieurs
 générations de travailleurs sont aujourd’hui balayés d’un revers de 
main. Des régions entières sont plongées dans un désastre humain sans 
lendemain. Et pour mieux dissimuler ces ravages et diviser les forces 
populaires, des campagnes médiatiques ignobles mobilisent l’opinion au 
nom de la « sécurité » en désignant à la vindicte les nouvelles classes 
dangereuses. Comme à la fin du 19e siècle et dans les années 1930, la 
réaction agite l’épouvantail du travailleur étranger, celui ne vivant 
pas comme le « bon citoyen », celui privé d’un travail régulier, ayant 
une religion différente ou n’en ayant pas du tout." 
"Ceux qui appellent à la souveraineté du Liban ou les néo-souverainistes sont ceux qui appellent au projet sioniste
 dans la région arabe. Ces forces participent actuellement à séparer le 
Liban de son milieu arabe résistant et à la transformation de son rôle 
en un camp avancé dans le projet du grand Moyen Orient.
Ces forces sont un instrument parmi les outils du reniement qui poussent
 sous différentes pressions, le Liban à mondialiser la situation 
conformément à la vision américano-sioniste.
En conséquence, la spécificité de la période actuelle nous dicte à tous 
de renforcer le fusil de la résistance par la confirmation du caractère 
patriotique de toute action de résistance en centrant notre refus 
catégorique de la résolution 1559 avant tout autre chose."
Déclaration du 1 octobre 2006 (aux lendemains de l'agression impérialo-sioniste contre le peuple libanais) :
"Nous savons tous, camarades, cette agression de grande envergure 
cherchait aussi à aider certaines fractions de la bourgeoisie libanaise à
 réaliser ce qu'elle n'a pas pu faire lors des précédentes 
agressions..;lui permettre de basculer toute la politique du pays dans 
le camp américain...voire transformer le Liban en plate-forme pour 
passer à travers vers la Palestine, la Syrie et l'Iran,
 mettant en oeuvre ainsi la dynamique du "chaos créatif" tant souhaité 
par l'administration Bush. Généraliser en quelque sorte le carnage 
collectif communautaire en Irak et le propager dans toute la région et 
faire oublier ainsi les criminels impérialistes véritables gestionnaires
 de cette dynamique suicidaire."
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De par son engagement même, et parce qu'il ne l'a jamais renié 
tout au long de ces nombreuses années de prison, Georges Ibrahim 
Abdallah est un prisonnier politique dont la justice bourgeoise veut à 
tout prix gommer l'identité.
Restons solidaires de cet engagement et avec Georges Abdallah, affirmons
 que la solidarité est une arme pourvu que l'on sache en faire bon 
usage.