Al-Quds, Anadolu Agency
La Chambre des représentants (Majlis el-Nuwab, 1ère chambre du 
Parlement) de Jordanie a voté à la majorité mercredi la proposition du 
Comité Palestine visant à expulser l’ambassadeur israélien d’Amman afin 
de protester contre l’action de la Knesset, le parlement israélien, 
« d’examiner la question de soustraire les domaines religieux hachémites
 de Jérusalem ainsi que les lieux saints musulmans et chrétiens de 
Palestine ».
« Expulsion de l’ambassadeur israélien. » Pancarte tenue par le député Khalil ‘Atiyeh. 
 Le député Khalil ‘Atiyeh, membre du 
Comité Palestine, a déclaré à l’agence de presse Anadolu par téléphone 
que la Chambre des représentants de Jordanie a voté, aujourd’hui même 
durant la séance du matin présidée par ‘Atef Tarawneh, à la majorité la 
proposition du Comité Palestine d’expulser de la capitale jordanienne 
‘Amman l’ambassadeur israélien. Ceci afin de protester contre le 
parlement israélien (la Knesset) qui « cherche à soustraire les domaines
 religieux hachémites de Jérusalem ainsi que les lieux saints musulmans 
et chrétiens de Palestine ».
‘Atiyeh a fait remarquer qu’il engageait ses collègues à maintenir la
 pression sur cette question à l’échelle du monde arabe et du monde 
entier. Il a dit : « nous engagerons une réflexion auprès de l’ensemble 
des unions parlementaires internationales et islamiques pour déjouer la 
position israélienne concernant les violations des enceintes sacrées 
commises par Israël ».
Le député Khalil ‘Atiyeh a expliqué que la décision n’était pas 
contraignante constitutionnellement pour le gouvernement jordanien et a 
souligné qu’il était nécessaire de maintenir la pression. Il a ajouté 
que « si le gouvernement ne répond pas à la volonté des députés, nous 
irons jusqu’à lui retirer notre confiance ».
Corrélativement, l’agence officielle gouvernementale d’informations 
n’a pas rapporté le nombre de députés qui ont voté en faveur de la 
résolution pendant la séance, ni le nombre de membres présents. Ces 
éléments, qui auraient permis d’attester les propos du député ‘Atiyeh, 
n’ont pas pu également être vérifiés par le reporter d’Anadolu.
Le président du Comité Palestine et député, Yahya Saoud, qui était 
alors présent au Parlement, a demandé l’expulsion de l’ambassadeur 
israélien d’ ‘Amman et le retrait de Tel-Aviv de son homologue 
jordanien.
La Knesset avait été convoquée pour discuter du vote sur l’imposition
 de la souveraineté israélienne sur les lieux saints musulmans, décision
 qui a suscité des réactions de colère en Jordanie tant dans les 
instances officielles que dans le peuple.
La Chambre des représentants de Jordanie a appelé mardi, dans une 
circulaire signée par 30 députés (sur un total de 150 députés incluant 
le président de la Chambre)  à « arrêter les relations diplomatiques 
avec Israël pour empêcher dans un premier temps le préjudice de la mise 
sous tutelle des lieux saints de Jérusalem ».
On peut lire dans cette circulaire, rédigée par le député Khalil 
‘Atiyeh, la revendication d’ « expulser  l’ambassadeur israélien Daniel 
Nevo d’ ‘Amman et de rappeler son homologue jordanien de Tel-Aviv, Walid
 ‘Obeidat.
Les députés ont alors demandé pendant la séance qui s’est tenue mardi
 de rompre l’accord de paix jordano-israélien appelé « Arabah ».
Le député des affaires étrangères jordanien Nasser Jouda a déclaré la
 semaine dernière, lors de son intervention pendant la séance 
parlementaire, qu’ « aucun membre de la Knesset ni même 1000 membres de 
la Knesset ne pourraient changer la tutelle jordanienne sur les lieux 
saints.
Le département des biens religieux (awqaf) de Jérusalem est attaché 
au Ministère des biens religieux, des lieux saints et des affaires 
islamiques en Jordanie ; le Ministère est aussi l’intendant officiel de 
la Mosquée Al-Aqsa et des biens religieux de Jérusalem, selon le droit 
international qui tient aussi la Jordanie à d’autres responsabilités 
d’intendance locale sur les lieux saints avant leur occupation par 
Israël et en faveur de l’accord de paix jordano-israélien, signé en 
1994, connu sous le nom d’« Accord de l’Arabah » ; la Jordanie a demandé
 en vertu de celui-ci le droit spécial pour elle-même de superviser les 
affaires religieuses de la ville.
Historiquement, les biens religieux de Jérusalem appartenaient au 
Ministère ottoman des biens religieux jusqu’à l’occupation britannique 
de la ville, le 9 décembre 1917, jusqu’à ce qu’il devienne le Conseil 
Suprême Musulman, fondé et organisé autour de nombreux notables de 
Jérusalem. Alors présidé par le mufti de Jérusalem Mohammed Amin 
al-Husseini, ce conseil a parrainé la Mosquée al-Aqsa et d’autres lieux 
saints pendant la période du mandat britannique entre 1917 et 1948.
Après cela, c’est-à-dire depuis 1948 avec l’occupation israélienne de
 Jérusalem-Ouest, les biens religieux de Jérusalem ont été confiés aux 
soins du Ministère jordanien des biens religieux qui en a la charge 
encore aujourd’hui.
Le souverain ‘Abdallah II de Jordanie et le président palestinien 
Mahmoud ‘Abbas  ont signé le 2 mars dernier un accord donnant le droit à
 la Jordanie de « tutelle » et de « défense de Jérusalem et des lieux 
saints en Palestine ».
http://www.alquds.co.uk/?p=137739
Traduction de l’arabe : Info-Palestine.eu - Doyle