José Luis Moraguès - CCIPPP
         Désormais Israël-USA ne sont plus tout puissants, ils n’ont pu 
empêcher cette adhésion, ils sont condamnés à réagir. Pour aussi 
violentes et meurtrières qu’elles soient et seront, leurs réactions ne 
peuvent ni ne pourront empêcher la fin prochaine de leur hégémonie.
        
LA PALESTINE À L’UNESCO
Rappelons que UNESCO signifie : Organisation des 
Nations-Unies pour l’Éducation, la Science et la Culture. Ses missions 
sont consacrées à la culture, à la science, à la création et à 
sauvegarde et la gestion des patrimoines nationaux. Le porte-parole des 
affaires étrangères de la France n’a-t-il pas déclaré que la « vocation de l’UNESCO est d’oeuvrer à la généralisation d’une culture de la paix au sein de la communauté internationale ? »
Il est vrai qu’admettre la Palestine à l’UNESCO c’est 
reconnaître à l’évidence que les Palestiniens sont un peuple, qu’ils ont
 un pays, une histoire, une culture, un patrimoine archéologique et 
architectural, etc.
Il est vrai que les Palestiniens voudraient que l’église
 de la Nativité à Bethléem soit le premier site inscrit "au nom de la 
Palestine" au Patrimoine mondial, dès 2012. Bien sûr, avec cette 
adhésion, les Palestiniens pourraient signer la Convention sur le 
Patrimoine Mondial et pourraient par ce biais déposer des demandes de 
reconnaissance pour d’autres sites, comme par exemple, le tombeau de 
Rachel, le Caveau des patriarches, la demeure supposée d’Abraham avec la
 mosquée El Khalil (Hébron), mais également pour des sites chrétiens... 
tous situés dans les territoire occupés par Israël.
Même si l’on sait que ces demandes risquent de se perdre
 dans d’interminables procédures ou que leur mise en œuvre sera bloquée,
 leur existence même est visiblement une « menace » pour l’État 
sioniste. Et il n’en faut pas plus pour déclencher la colère haineuse 
d’Israël (qui depuis plus de 60 ans pratique le nettoyage ethnique des 
Palestiniens et veut rayer la Palestine de la carte) et des USA, leur 
soutien inconditionnel.
Jugez-en par vous mêmes : Le quotidien conservateur Washington Times est catégorique : "Il n’y a pas et il n’y a jamais eu un pays appelé Palestine". Et selon l’éditorialiste, Sonia Bloomfield, "le terroriste et chef palestinien Yasser Arafat a inventé un peuple qui n’a jamais existé".  Le très influent éditorialiste de CNN et Time, Fareed Zakaria, prend clairement position contre la démarche palestinienne. Dans un éditorial, il explique : "Il
 n’y a qu’une seule façon de voir émerger un État palestinien. Seulement
 si les Israéliens donnent leur accord. Ils ont la terre, ils ont les 
armes, ils ont l’argent".
Ceci n’est malheureusement pas une simple opinion. Deux 
lois étatsuniennes de 1990 et 1994 interdisent le financement d’une 
agence spécialisée des Nations unies qui accepterait les Palestiniens en
 tant qu’État membre à part entière en l’absence d’accord de paix avec 
Israël.
C’est sans doute pour cette raison qu’ils qualifient « d’unilatérale »
 la démarche de l’Autorité palestinienne à l’UNESCO et à L’ONU ( !) tout
 ce que le monde entier pourrait décider sans Israël est « unilatéral ».
Mais cette arrogance ne peut changer le sens de ce vote à
 UNESCO qui confirme la tendance générale : désormais Israël-USA ne sont
 plus tout puissants, ils n’ont pu empêcher cette adhésion, ils sont 
condamnés à réagir. Pour aussi violentes et meurtrières qu’elles soient 
et seront, leurs réactions ne peuvent ni ne pourront empêcher la fin 
prochaine de leur hégémonie.
Depuis Gaza et les révolutions du monde arabe les États 
sont contraints de tenir compte de la colère des peuples et de leurs 
aspirations à la justice. Le vote massif pour la Palestine à l’UNESCO et
 les nombreux soutiens pour la « reconnaissance » de la Palestine à 
l’ONU (indépendamment des divergences palestiniennes sur la question) 
sont un désaveu cinglant et mondialement majoritaire de la politique de 
haine à l’égard du peuple palestinien et de la négation de ses droits 
fondamentaux.
La campagne BDS nous offre à nous, société civile, la 
possibilité de passer à l’offensive contre Israël et de l’isoler chaque 
jour davantage pour l’obliger à respecter les droits fondamentaux du 
Peuple Palestinien.
 (Lire l’excellente interview de Lisa Taraki par Mark LeVine : Pourquoi boycotter Israël ?)
J.L.M. CCIPPP34 - 6/11/2011