Jénine, Safa – CPI
Waïl Abou Jalbouch, du village de 
Marka, au sud de Jénine, au nord de la Cisjordanie, a été libéré grâce à
 la transaction d’échange de prisonniers effectuée par la résistance 
palestinienne, le mouvement de la résistance islamique Hamas en 
particulier. Un mois plus tard, deux questions l’occupent pour les jours
 à venir : il cherche son âme sœur, puis il travaille pour suivre la 
question des captifs palestiniens enfermés dans les prisons de 
l’occupation israélienne.
Abou Jalbouch a été condamné à une 
perpétuité et trente ans de prison ferme, accusé d’avoir participé à 
plusieurs opérations de résistance de qualité contre l’occupation. Il 
confirme qu’il consacrera tous ses efforts au service des captifs 
palestiniens. Il insiste à dire qu’il a compris que la vie ne connaîtra 
pas le désespoir.
C’est le 12 octobre 2002 qu’il a été arrêté
 par l’armée de l’occupation israélienne, après une longue poursuite 
durant laquelle il avait été blessé, avant d’être transféré vers 
l’hôpital Al-Afoula où il est resté seize jours, enchaîné.
    
      La nouvelle de la libération
    
  
Waïl Abou Jalbouch nous a parlé du moment 
où il avait su que son nom était sur la liste des détenus palestiniens 
libérables selon la transaction : « Au début, j’avais appris que mon nom
 n’était pas sur la liste de la transaction. J’ai remercié Allah (le 
Tout Puissant) et j’étais content pour mes collègues détenus qui 
seraient libérés. J’avais des sentiments mitigés, une joie mélangée à de
 l’amertume ».
« Le lendemain, ajoute-t-il, le journal 
hébreu Maariv est arrivé avec une liste de 450 noms de détenus 
libérables. Les captifs ont remarqué que j’étais sur la liste, portant 
le numéro 25. Soudain, j’ai entendu les détenus m’appeler à voix haute 
pour me dire que j’allais être libéré. »
C’étaient des moments difficiles pour 
lui : « Je n’ai pu me retenir, ni retenir mes larmes, mon corps, mes 
sentiments. Je me suis prosterné devant Allah (le Tout Puissant), le 
remerciant pour cette libération ».
Mais sa joie s’est transformée en une 
grande tristesse lorsqu’il a découvert que son ami Salah Abou Jalbouch 
n’était pas sur la liste.
Lorsque le soldat Shalit est tombé dans la 
captivité, Waïl Abou Jalbouch ne pensait pas qu’il serait libérable 
: « Nous étions persuadés que c’étaient seulement les femmes, les 
enfants et les malades qui seraient libérés. Je ne m’attendais pas à ce 
que quelques collègues et moi soyons libérables. »
Il confirme encore une fois que les captifs
 palestiniens libérés ont catégoriquement refusé de signer des documents
 les obligeant à ne plus retourner à la résistance.
    La poursuite et l’arrestation
  
Le captif libéré Waïl Abou Jalbouch se 
rappelle de sa poursuite et de son arrestation : « Au début de 
l’Intifada d’Al-Aqsa, j’ai participé aux affrontements et j’ai mené 
plusieurs opérations de qualité contre l’occupation ».
Et le 20 octobre 2002, les forces 
israéliennes d'occupation ont encerclé sa maison dans le village Marqa, 
et quand il a essayé de fuir, elles l’ont blessé au niveau des pieds. Il
 est resté seize jours à l’hôpital, les mains et les pieds enchaînés.
Et en dépit de ses blessures et de son état
 de santé, les occupants israéliens ont pratiqué sur lui toutes sortes 
de pressions psychologiques. Mais il a bien tenu durant l’interrogatoire
 qui a duré trente-cinq jours.
Les trois ans de son enfermement, sa 
famille a été interdite de lui rendre visite. Cette interdiction a 
beaucoup joué sur la santé de sa mère Om Kamal, 68 ans. Les maladies ont
 commencé à ronger son corps : diabète, rhumatisme, tension.
Maintenant, malgré toutes les douleurs, sa 
mère est très contente de voir son fils libre. Elle croit que cette 
libération n’est autre qu’un miracle, un miracle qui pourra se produire 
pour tous les captifs palestiniens.
 Rapport
 paru sur le site www.Safa.ps, le 19 novembre 2011, traduit et résumé 
par le département français du Centre Palestinien d’Information (CPI)