AFP
Le
 gouvernement israélien juge "hypocrite" l’accord des 189 États du 
Traité de non-prolifération nucléaire (TNP) prônant une interdiction des
 armes de destruction massive au Proche-Orient. Le pays refuse de 
participer à sa mise en œuvre.
Israël a fustigé samedi 
"l’hypocrisie" de l’accord de la Conférence de suivi du Traité de 
non-prolifération nucléaire (TNP) et annoncé qu’il ne participerait pas à
 sa mise en oeuvre portant sur la création d’une zone exempte d’armes 
nucléaires au Proche-Orient.
C’est la première fois qu’Israël est ainsi montré du 
doigt sur la scène internationale pour ses activités nucléaires sur 
lesquelles il maintient systématiquement un flou volontaire.
Les Israéliens n’ont jamais reconnu disposer de l’arme 
atomique et refusent d’adhérer au TNP en considérant que ce traité a 
"prouvé dans le passé sa totale inefficacité pour empêcher la 
prolifération nucléaire".
"Cette résolution (de la conférence) est profondément 
hypocrite et défaillante. Elle ignore les réalités du Proche-Orient et 
les vraies menaces auxquelles la région et le monde tout entier sont 
confrontés", a affirmé le gouvernement israélien dans un communiqué 
publié à Toronto, où le Premier ministre Benjamin Netanyahu est 
actuellement en visite.
La Conférence de suivi du TNP a adopté par consensus 
vendredi une déclaration finale prévoyant notamment la tenue en 2012 
d’une conférence internationale pour un Moyen-Orient dénucléarisé.
Le document singularise l’Etat hébreu, affirmant qu’¨il 
importe qu’Israël adhère au traité et place toutes ses installations 
nucléaires sous les garanties globales de l’Agence internationale de 
l’énergie atomique (AIEA)".
La résolution "stigmatise Israël, la seule véritable 
démocratie au Proche-Orient et le seul pays menacé d’anéantissement", 
déplore le communiqué israélien.
"Etant donné la nature biaisée de cette résolution, 
Israël ne sera pas en mesure de prendre part à sa mise en oeuvre", 
souligne le communiqué qui précise qu’en tant qu’Etat non signataire du 
TNP, Israël n’est pas "tenu à appliquer les résolutions de la 
Conférence".
Toutefois, le gouvernement israélien "prend note des 
clarifications apportées par les Etats Unis quant à leur politique", et 
annonce que ce dossier sera discuté lors de la rencontre prévue jeudi à 
Washington entre le Premier ministre israélien le président américain 
Barack Obama.
Le président américain Barack Obama, a salué, dans un 
communiqué, un accord "équilibré et réaliste" mais il s’est dit 
"fortement" en désaccord avec le fait de singulariser Israël.
"Israël est mentionné alors que le texte passe sous 
silence d’autres pays comme l’Inde, le Pakistan, la Corée du nord qui 
disposent d’armes nucléaires ou, plus grave encore, l’Iran qui cherche à
 s’en doter", avait déclaré auparavant à l’AFP un haut responsable 
gouvernemental sous couvert de l’anonymat à Jérusalem.
"Le fait qu’aucune référence ne soit faite à l’Iran est 
d’autant plus choquante que l’AIEA a divulgué ces derniers mois de plus 
en plus d’informations sur la nature militaire des projets nucléaires 
iraniens", a regretté ce responsable.
Israël mène depuis quatre décennies une politique 
"d’ambiguïté" sur le nucléaire avec le soutien des Etats-Unis en 
proclamant que l’Etat hébreu ne sera pas le "premier pays à introduire 
l’armement nucléaire au Moyen-Orient".
Selon des experts étrangers, Israël dispose de 100 à 300
 ogives nucléaires. Mais l’Etat hébreu, qui n’est pas signataire du TNP,
 n’a jamais confirmé ni démenti cette capacité.
L’Etat hébreu a conclu une "entente" en 1969 avec les 
Etats-Unis aux termes de laquelle les dirigeants israéliens 
s’abstiennent de toute déclaration publique sur le potentiel nucléaire 
de leur pays et ne procèdent à aucun test nucléaire. En échange, 
Washington s’est engagé à s’abstenir d’exercer des pressions sur ce 
dossier.