Alors que les Etats européens sont divisés sur l’opportunité de 
soutenir la demande palestinienne d’adhésion à l’ONU, les eurodéputés 
les invitent à y répondre favorablement. Et à parler enfin d’une seule 
voix face à une demande qualifiée de "légitime’
"Le Parlement européen demande aux Etats
 membres, en les appuyant, d’être unis dans leur attitude face à la 
demande légitime du peuple palestinien à être représenté en tant qu’Etat
 aux Nations unies suite aux négociations qui doivent être conclues 
pendant la 66e session en cours de l’Assemblée générale des Nations 
unies".
Ce sont les termes de la résolution commune
 adoptée à main levée, à une forte majorité, par le Parlement européen 
lors de sa seconde session de septembre à Strasbourg. Un vote 
"historique" pour l’eurodéputée belge Véronique de Keyser, 
vice-présidente du Groupe de l’Alliance Progressiste des Socialistes et 
Démocrates au Parlement européen et membre de la Délégation pour les 
relations avec le Conseil législatif palestinien. C’est en effet la 
première fois que les principaux groupes politiques parviennent à 
s’entendre sur une résolution commune, alors que les 27 sont divisés sur
 ce sujet particulièrement sensible du Proche-Orient. Daniel 
Cohn-Bendit, co-président du Groupe des Verts, rappelle les raisons 
historiques qui font de l’Allemagne un allié inconditionnel d’Israêl, de
 même que les Pays-Bas ou la Pologne. Or même les eurodéputés allemands 
du PPE ont voté pour cette résolution, précise l’élu de l’UMP Arnaud 
Danjean, président de la sous-commission "Sécurité et Défense". Le 
Parlement européen "réaffirme son appui sans réserve à la solution des 
deux Etats, sur la base des frontières de 1967, avec Jérusalem comme 
capitale des deux entités, l’Etat d’Israêl et un Etat de Palestine 
indépendant, démocratique, d’un seul tenant et viable, vivant côte à 
côte dans la paix et la sécurité". La résolution demande au gouvernement
 israélien de mettre un terme à toute construction ou extension de 
colonies, au moment où celui-ci annonce la construction de 1100 nouveaux
 logements à Jérusalem-Est. Elle appelle à une cessation des tirs de 
roquettes sur Israël depuis la bande de Gaza, et souligne la nécessité 
d’une trêve permanente, et de la reprise sans délai des négociations. Le
 Parlement européen espère qu’une position unie des 27 favorisera un 
règlement international. Il en va de l’intérêt de l’Europe, surtout 
après le Printemps arabe. C’est précisément dans cet esprit que 
l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (47 Etats)  accordera 
la semaine prochaine le statut de "Partenaire pour la Démocratie" au 
Conseil national palestinien. Un autre signal positif dans ce long 
combat pour la reconnaissance. 
Anja Vogel