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Gaza – CPI 
Le chef Rouhi Mochtahi vient d’être 
libéré par la transaction menée par la résistance palestinienne, surtout
 par le mouvement de la résistance islamique Hamas. L’histoire de ce 
chef et de sa femme Om Jamal est exceptionnelle. C’est une histoire 
d’amour, de sacrifice, de fidélité réciproque. Ils viennent de se 
retrouver après une rupture forcée qui a duré longtemps, très longtemps,
 environ vingt-cinq ans. 
En effet, six mois seulement après leur 
mariage, à Gaza, les occupants israéliens l’ont arrêté et enfermé 
derrière les barreaux. Sa femme était venue de la Jordanie pour le 
rejoindre à Gaza, empruntant une route des plus dangereuses. 
    Une fidélité exemplaire
   
Beaucoup de femmes sont venues la féliciter
 de la libération de son bien-aimé Abou Djamel, 54 ans. Un seul instant,
 l’instant des retrouvailles, a suffi pour effacer vingt-cinq de 
privation et d’éloignement. Elle se rappelle de la première rencontre 
avec Abou Djamel, en parlant au correspondant du Centre Palestinien 
d’Information (CPI) : « Il est véridique, franc et fidèle. Je l’ai aimé 
dès notre première rencontre, surtout pour son franc-parler ». 
« Lors de la première rencontre, avant le 
mariage, dit-elle après un moment de silence, il m’a dit : "Tu dois 
t’attendre à me voir captif, poursuivi, à me voir martyr. C’est moi et 
c’est mon chemin" ». Il a préféré que leurs relations se basent sur la 
franchise. 
    Le début de l’épreuve
   
Le couple a commencé une vie d’amour 
exceptionnelle, un amour entre deux âmes musulmanes. L’homme est un 
combattant et la femme l’encourage dans sa route de djihad et de 
sacrifice. Mais six mois après le mariage, un incident est venu 
perturber cette vie de croyance et de djihad. Le 13 février 1988, un 
obus que Rouhi manipulait a explosé. Il a été transféré à l’hôpital 
Al-Maamadani ; les forces israéliennes d'occupation l’ont arrêté tout de
 suite après. 
Sa femme a dit qu’elle avait entendu 
l’explosion puis vu son mari blessé. Mais elle ne l’a rencontré que 
quatre mois plus tard, lors de la première visite rendue à son mari dans
 la prison centrale de Gaza, occupée à l’époque. 
    Pas de séparation
   
Om Djamel se rappelle de cette visite : 
« C’était la première visite et la plus dure. J’étais surprise 
d’entendre mon mari me proposer la séparation. J’ai catégoriquement 
refusé. Je lui ai dit :"Je participe à tes efforts ; je suis sûre que ta
 libération est proche. Si nous ne nous retrouverons pas dans ce bas 
monde, nous le ferons dans l’au-delà" ». 
C’est pour sa franchise, pour les six mois 
de vie commune, pour sa croyance sans faille, pour son djihad, que 
l’amour grandissait dans le cœur de cette femme qui a décidé d’endurer 
l’emprisonnement de son mari, même si sa condamnation était très 
lourde : quatre perpétuités et vingt ans : « Ma confiance ne s’est pas 
ébranlée une seconde ; j’étais certaine que les retrouvailles 
viendraient ». 
    Quel début et quelle rencontre !
   
Le chef Abou Djamel confirme qu’il a voulu 
la libérer ; elle est cependant restée patiente ; elle a choisi ce 
chemin jusqu’à la fin, une fin heureuse. Le chemin était dur, surtout 
que depuis plus de huit ans, elle était privée de rendre toute visite à 
son mari. 
On imagine comment le moment des 
retrouvailles était après vingt-cinq ans de séparation : « L’inquiétude 
me rongeait ; je contemplais les cars et les visages jusqu’à ce que 
j’aie vu mon mari. Je lui ai fait des salutations militaires ; il m’a 
répondu par des salutations militaires ; puis nous nous sommes 
embrassés. C’est à ce moment que j’ai senti qu’il était libre, et que 
mon Seigneur nous a bénis en le libérant de prison ». 
Pour sa part, Abou Djamel vient de vivre 
des moments de joie inqualifiables, en touchant la terre de sa patrie, 
en brisant les chaînes de la captivité, en retrouvant enfin les siens. 
    Promesse faite aux captifs
   
Il reste toutefois des chagrins ; durant sa
 captivité, il a quand même vu partir ses parents, son frère le martyr 
Mahdi, beaucoup de parents et amis dont, en tête de liste, le cheikh 
martyr Ahmed Yassine. 
Il reste aussi soucieux de la situation des
 milliers de Palestiniens encore en captivité : « Nous n’aurons de vraie
 joie et de vrai calme qu’en les voyant parmi nous. Nous ne connaîtrons 
la quiétude qu’en les voyant libres ». 
Finalement, il a ajouté : « Le chemin est 
prêt pour cette liberté : ce chemin est fait d’enlèvement de soldats et 
de transactions d’échange ». 
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