30 Octobre 2011
Profitant de son expérience au sein du Bateau Canadien pour Gaza,
en juin dernier, Manon Massé a partagé son savoir avec une vingtaine de
femmes, lors d'une conférence discussion au Centre des femmes, le 25
octobre dernier.
De la protection de la Palestine par l'Organisation des Nations Unies
à la guerre des six jours, en passant par le retrait de l'Angleterre,
l'activiste a tout d’abord retracé les origines du conflit
israélo-palestinien. Un rappel historique qui lui a également permis
d'établir quelques parallèles. «Depuis le retrait du protectorat de la
Grande-Bretagne, les guerres ont commencé dans ce territoire. C’est
n'est pas d’aujourd'hui que les Palestiniens réclament le droit à leur
terre, comme ce n’est pas d’aujourd’hui que les autochtones réclament
leur territoire», a-t-elle lancé.
«L'horreur à Gaza»
Puis, la travailleuse a décrit les conditions de vie des Gazaouis,
qu’elle souhaitait dénoncer via sa participation au sein de la flottille
internationale, accompagnée de 35 autres Canadiens.
«On veut faire connaître l’injustice qui se passe en Palestine.
Imaginez un territoire grand comme l'île de Montréal, entouré d'un mur,
dans lequel ne passe ni les médicaments ni les matériaux de
construction. Écoles, hôpitaux, système d'égout, aéroport, tout à été
détruit», a-t-elle décrit devant des femmes visiblement passionnées par
ce récit.
Son vécu
Mais c'est sans aucun doute son récit personnel que les participantes ont le plus apprécié.
Malgré que le gouvernement grec ait fait voter un décret, interdisant
tout bateau qui partait de son port d’appareiller à Gaza, les bateaux
sont partis. «On a réussi à naviguer durant 8 nœuds marins, avant que
les autorités grecques nous arraisonnent avec des fusils et prennent le
contrôle de notre bateau», a raconté Manon Massé.
Un échec ? Non, estime celle qui pense que la sensibilisation du
public est tout autant importante. «Ces femmes [du Centre] luttent au
quotidien pour leurs droits. Ce n’est pas juste une guerre, ce sont des
citoyens [les Gazaouis] comme elles qui voient leurs droits bafoués.» Et
le fait que les femmes du Centre connaissaient une des activistes aura
sûrement participé à accroître cette sensibilisation.
Soutien
Car nombreuses étaient celles qui avaient suivi les aventures de Mme
Massé, comme Irène Cyr, qui fréquente l’organisme depuis 18 ans.
«Quand Manon m’a annoncé qu’elle partait, cela m’inquiétait
terriblement. A chaque fois qu’elle passait à la télévision, je prenais
une photo d’elle», raconte la Lavalloise de 78 ans. Mme Cyr a d’ailleurs
profité de la conférence de la déléguée de Québec Solidaire pour lui
remettre un album photo de ses passages télévisés.
Un soutien que l’on retrouvait également sur le babillard du Centre
des femmes, qui ne désempli pas d’articles de presse relatant les
péripéties de la flottille.