Des milliers de prisonniers palestiniens détenus dans des prisons  israéliennes ont engagé mercredi une grève de la faim pour protester  contre l'accentuation des mesures punitives prises par les Services  Pénitentiaire Israéliens ces derniers mois. 
Des prisonniers palestiniens au parloir
Selon le Ministre palestinien pour les Prisonniers, Issa Qaraqe, la grève  sera suivie par la plupart des prisonniers palestiniens pendant les 3 jours de  mercredi, jeudi et vendredi. "Je peux confirmer que presque tous les  palestiniens détenus dans les prisons israéliennes ont entamé une grève de la  faim d'une durée de trois jours, qui pourrait être étendue, pour envoyer un  message et un avertissement à l'Administration israélienne", a-t-il annoncé.La grève  pourrait être répétée chaque semaine.  
 La mise en oeuvre grève s'inscrit à la suite de l'échec de la rencontre des  représentants des détenus avec Yitzhak Aharonovitch, le Ministre de l'Intérieur  israélien. Cette discussion visait pour les détenus à obtenir un assouplissement  des mesures de détentions en pointant la violation répétée de leurs droits  fondamentaux. 
 "Près de 200 prisonniers du Front Populaire pour la Libération de la  Palestine (FPLP) ainsi qu'un certain nombre d'autre prisonniers ont affirmé leur  intention de poursuivre celle-ci sans interruption jusqu'à la fin de la mesure  d'isolement qui frappe Ahmed Saadat [un des leaders du FPLP] depuis trois ans",  a poursuivi le ministre. 
 La contestation de l'usage abusif des mesures d'isolement est la première  revendication des grévistes. Selon le ministre, certains prisonniers ont subit  l'isolement pendant 10 ans. 
 Les prisonniers ont menacé de poursuivre leur campagne à travers des  mouvements de désobéissance, si leurs demandes n'étaient pas satisfaites. Ces  mouvements inclurait notamment le refus de porter les uniformes carcéraux, de  se lever et de se montrer pour l'appel et le comptage quotidien, et le refus d'obtempérer à tout ordre émanant du SPI. 
 "Les autorités pénitentiaires ont imposé des mesures drastiques et sans  précédent. Celles-ci ont poussé les prisonniers à entamer une véritable  rébellion contre toutes les règles carcérales", a affirmé Qaraqe. 
Un détenu palestinien en grève de la faim
Dans une interview accordée à PNN, Kayed al-Gul, un leader du FPLP, a  encouragé les palestiniens à soutenir les prisonniers qui luttent pour la  justice et pour le respect de leurs droits. Selon al-Gul, la mise en oeuvre de  la grève et des mouvements de désobéissance a fait l'objet d'une longue  préparation depuis plusieurs mois. Il a revendiqué le droit des détenus à être  traité avec dignité.  
 Le leader du FPLP a souligné l'importance du soutien populaire dans la  pression exercée sur le gouvernement israélien, affirmant qu'une large  mobilisation pourrait permettre d'obtenir un assouplissement de la politique  pénitentiaire. 
 La dégradation des conditions de rétention et l'accentuation de la répression  des Services Pénitentiaires Israélien a débuté suite à la l'annonce par Benjamin  Netanyahu, le 28 juin dernier, d'un renforcement des prérogatives  pénitentiaires. 
 Revendiquant que les conditions de détention étaient jusqu'alors  "ultra-généreuses", Netanyahu avait annoncé la mise en place d'un nouvel arsenal  de mesures répressives et punitives. Celles-ci touchent tous les aspects de la  vie du détenu : du recours à l'isolement et aux amendes à l'accès à  l'enseignement, aux livres et aux visites familiales. 
 Cette décision s'inscrit  dans un ensemble de pressions exercées par le Premier Ministre israélien pour  obtenir du Hamas la libération de Gilad Shalit, un soldat israélien détenu par  un comité populaire gazaouite depuis le 25 juin 2006. 
 Aujourd'hui, près de 6 000 palestiniens sont détenu dans des prisons  israéliennes. 219 d'entre eux sont arbitrairement maintenus en détention  administrative, et n'ont pas été jugé ni condamné.