28/09/2011
Le ministère israélien de l’Intérieur a annoncé hier avoir approuvé la construction de 1 100 nouveaux logements dans le quartier de colonisation juive de Gilo à Jérusalem-Est occupée et annexé. Le plan a été approuvé par le comité d’urbanisation du ministère et il est à présent ouvert aux objections du public pendant 60 jours, selon un communiqué.
« Israël répond au communiqué du quartette par 1 100 “non” », a immédiatement réagi le négociateur palestinien, Saëb Erakat, en référence à l’appel des États-Unis, de l’Union européenne, de l’ONU et de la Russie vendredi à une reprise des négociations de paix israélo-palestiniennes. « Nous disons aux pays qui ne soutiennent pas notre démarche au Conseil de sécurité que la seule voie vers la paix et une solution à deux États est de soutenir la demande palestinienne pour une adhésion en tant que membre à part entière » de l’ONU, a plaidé M. Erakat. « Le Premier ministre israélien affirme n’avoir aucune condition préalable, mais par cette décision il crée des conditions préalables sur le terrain. Il dit qu’il ne devrait pas y avoir de mesures unilatérales, mais rien n’est plus unilatéral qu’une énorme vague de construction de colonies sur la terre palestinienne », affirme le gouvernement palestinien dans un communiqué.
« Israël répond au communiqué du quartette par 1 100 “non” », a immédiatement réagi le négociateur palestinien, Saëb Erakat, en référence à l’appel des États-Unis, de l’Union européenne, de l’ONU et de la Russie vendredi à une reprise des négociations de paix israélo-palestiniennes. « Nous disons aux pays qui ne soutiennent pas notre démarche au Conseil de sécurité que la seule voie vers la paix et une solution à deux États est de soutenir la demande palestinienne pour une adhésion en tant que membre à part entière » de l’ONU, a plaidé M. Erakat. « Le Premier ministre israélien affirme n’avoir aucune condition préalable, mais par cette décision il crée des conditions préalables sur le terrain. Il dit qu’il ne devrait pas y avoir de mesures unilatérales, mais rien n’est plus unilatéral qu’une énorme vague de construction de colonies sur la terre palestinienne », affirme le gouvernement palestinien dans un communiqué.
Condamnations à la chaîne
La décision israélienne a provoqué un raz-de-marée de réprobations.
Par la voix de la secrétaire d’État Hillary Clinton, les États-Unis se sont déclarés « profondément déçus », soulignant que cette initiative « est contre-productive à l’égard de nos efforts pour reprendre des négociations directes entre les parties ». Même son de cloche du côté français : « Cette annonce paraît comme une provocation. La France appelle Israël à reconsidérer sa décision et à s’abstenir de tout acte qui pourrait entraver les efforts de la communauté internationale en vue d’une reprise des négociations », a déclaré le Quai d’Orsay, qui rappelle que la colonisation « tant en Cisjordanie qu’à Jérusalem-Est est illégale au regard du droit international, sape la confiance entre les parties et constitue une menace sérieuse pour la solution des deux États ».
Il est à souligner que face à la demande de la création d’un État palestinien aux Nations unies, la France n’en finit plus de jouer le grand écart : il s’agit tout à la fois de ne pas s’aliéner une image favorable dans le monde arabe tout en faisant tout pour que le Conseil de sécurité n’en vienne jamais à voter... À l’instar d’autres Européens, la France n’a rien dit de sa position lors d’un éventuel vote et plaide pour que la Palestine choisisse la voie de l’Assemblée générale des Nations unies pour l’octroi d’un simple statut d’État observateur.
Entre-temps, Londres appelait Israël à revenir sur sa décision et le Vatican exhortait l’ONU à prendre des décisions « courageuses ». Justement, le secrétaire général adjoint pour les Affaires politiques de l’ONU, Lynn Pascoe, a également sévèrement critiqué devant le Conseil de sécurité ce feu vert. « Nous avons dit de façon répétée que l’activité de colonisation est illégale et contraire aux engagements d’Israël à l’égard de la feuille de route » du quartette, a-t-il ajouté.
M. Pascoe a en outre souligné devant les quinze pays du Conseil de sécurité que « l’Autorité palestinienne est capable de construire un État », mais qu’il fallait désormais renouer les négociations israélo-palestiniennes. « Les principaux obstacles à un État palestinien ne sont pas institutionnels, mais politiques : les questions non résolues dans le conflit entre les parties, la poursuite de l’occupation israélienne et les divisions entre Palestiniens », a-t-il insisté.
Des experts des Nations unies ont de leur côté appelé à « l’arrêt immédiat » de la destruction par les autorités israéliennes et les colons de biens appartenant à des Palestiniens en Cisjordanie, déplorant « l’augmentation dramatique » de ces démolitions depuis le début de l’année.
Enfin, la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton a elle aussi regretté la décision du gouvernement israélien. « Ce plan devrait être abandonné », a-t-elle affirmé, tandis que l’envoyé de l’UE pour la paix au Proche-Orient, Robert Serry, a relevé que la démarche de l’État hébreu est « un signal erroné en ces temps sensibles. La poursuite de la colonisation enfreint la feuille de route ainsi que le droit international », a-t-il déploré.
La surdité de Netanyahu
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu est resté sourd aux appels de la communauté internationale, laissant entendre avant la publication de la décision qu’il n’avait pas l’intention de décréter un nouveau gel de la colonisation pour convaincre les Palestiniens de revenir aux négociations. « Nous avons déjà donné », a affirmé M. Netanyahu dans un extrait d’une interview au Jerusalem Post publié hier. « Je ne pense pas qu’il y ait quelque chose de nouveau. Nous planifions à Jérusalem, nous construisons à Jérusalem, un point c’est tout, de la même façon que les gouvernements israéliens l’ont fait depuis la fin de la guerre de 1967 », a-t-il déclaré.
Enfin, Israël entend imposer comme chaque année un bouclage strict de la Cisjordanie à l’occasion du Nouvel An juif qui commence ce soir.
(Sources : rédaction et agences)
La décision israélienne a provoqué un raz-de-marée de réprobations.
Par la voix de la secrétaire d’État Hillary Clinton, les États-Unis se sont déclarés « profondément déçus », soulignant que cette initiative « est contre-productive à l’égard de nos efforts pour reprendre des négociations directes entre les parties ». Même son de cloche du côté français : « Cette annonce paraît comme une provocation. La France appelle Israël à reconsidérer sa décision et à s’abstenir de tout acte qui pourrait entraver les efforts de la communauté internationale en vue d’une reprise des négociations », a déclaré le Quai d’Orsay, qui rappelle que la colonisation « tant en Cisjordanie qu’à Jérusalem-Est est illégale au regard du droit international, sape la confiance entre les parties et constitue une menace sérieuse pour la solution des deux États ».
Il est à souligner que face à la demande de la création d’un État palestinien aux Nations unies, la France n’en finit plus de jouer le grand écart : il s’agit tout à la fois de ne pas s’aliéner une image favorable dans le monde arabe tout en faisant tout pour que le Conseil de sécurité n’en vienne jamais à voter... À l’instar d’autres Européens, la France n’a rien dit de sa position lors d’un éventuel vote et plaide pour que la Palestine choisisse la voie de l’Assemblée générale des Nations unies pour l’octroi d’un simple statut d’État observateur.
Entre-temps, Londres appelait Israël à revenir sur sa décision et le Vatican exhortait l’ONU à prendre des décisions « courageuses ». Justement, le secrétaire général adjoint pour les Affaires politiques de l’ONU, Lynn Pascoe, a également sévèrement critiqué devant le Conseil de sécurité ce feu vert. « Nous avons dit de façon répétée que l’activité de colonisation est illégale et contraire aux engagements d’Israël à l’égard de la feuille de route » du quartette, a-t-il ajouté.
M. Pascoe a en outre souligné devant les quinze pays du Conseil de sécurité que « l’Autorité palestinienne est capable de construire un État », mais qu’il fallait désormais renouer les négociations israélo-palestiniennes. « Les principaux obstacles à un État palestinien ne sont pas institutionnels, mais politiques : les questions non résolues dans le conflit entre les parties, la poursuite de l’occupation israélienne et les divisions entre Palestiniens », a-t-il insisté.
Des experts des Nations unies ont de leur côté appelé à « l’arrêt immédiat » de la destruction par les autorités israéliennes et les colons de biens appartenant à des Palestiniens en Cisjordanie, déplorant « l’augmentation dramatique » de ces démolitions depuis le début de l’année.
Enfin, la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton a elle aussi regretté la décision du gouvernement israélien. « Ce plan devrait être abandonné », a-t-elle affirmé, tandis que l’envoyé de l’UE pour la paix au Proche-Orient, Robert Serry, a relevé que la démarche de l’État hébreu est « un signal erroné en ces temps sensibles. La poursuite de la colonisation enfreint la feuille de route ainsi que le droit international », a-t-il déploré.
La surdité de Netanyahu
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu est resté sourd aux appels de la communauté internationale, laissant entendre avant la publication de la décision qu’il n’avait pas l’intention de décréter un nouveau gel de la colonisation pour convaincre les Palestiniens de revenir aux négociations. « Nous avons déjà donné », a affirmé M. Netanyahu dans un extrait d’une interview au Jerusalem Post publié hier. « Je ne pense pas qu’il y ait quelque chose de nouveau. Nous planifions à Jérusalem, nous construisons à Jérusalem, un point c’est tout, de la même façon que les gouvernements israéliens l’ont fait depuis la fin de la guerre de 1967 », a-t-il déclaré.
Enfin, Israël entend imposer comme chaque année un bouclage strict de la Cisjordanie à l’occasion du Nouvel An juif qui commence ce soir.
(Sources : rédaction et agences)