Les remontrances internationales se multiplient suite à l'annonce du Ministre de l'Intérieur israélien ce mardi de  la construction de 1 100 nouveaux logements dans la colonie juive de Gilo à  Jérusalem-Est. 
Construction de logements à Gilo, Jérusalem-Est
La construction des 1 100 nouveaux logements coloniaux à Gilo, une colonie  implanté dans Jérusalem-Est, a été approuvée par le Comité de Planification de  Jérusalem-Ouest. Nabil Abu Rudeineh, porte-parole du Président de l'Autorité  Palestinienne, a fermement condamné la mise en oeuvre de ce projet. "Israël  continue de dresser des obstacles sur le chemin de la paix", a-t-il rapporté à  l'agence de presse Wafa.  
 Il a également déclaré que ces actions tendaient à entraver l'avancée vers  une solution à deux Etats, relevant notamment que les palestiniens revendiquent  Jérusalem-Est comme capitale. Ce projet, affirme-t-il, est un message adressé  aux palestiniens suite à la demande d'adhésion de l'Etat palestinien aux Nations  Unies. 
 Il a réitéré les nombreux appels palestiniens à la communauté internationale  de faire pression sur l'Etat d'Israël pour qu'il se conforme aux normes et aux  résolutions internationales. 
 La construction des nouveaux logements de Gilo a également été condamnée par  Saeb Erekat, membre du Comité Exécutif de l'OLP et du Comité Central du Fatah.  Il a affirmé que "par cette décision, Israël vient d'apporter sa réponse au  dernier communiqué du Quartet. Israël a choisi l'expansion coloniale, la  dictature unilatérale, endommageant la solution à deux Etats et toute  opportunité pour la paix". 
Aperçu de la colonie de Gilo, Jérusalem-Est
Il a appelé à la communauté internationale et tout particulièrement les  Etats-Unis à soutenir la demande d'adhésion de l'Etat palestinien aux Nations  Unies, parce que cette voie est devenue selon lui, la seule voie à même de  préserver la solution à deux Etats.  
 Les Etats-Unis sont quant à eux "surpris et profondément déçus" par la  décision prise par le gouvernement israélien, a annoncé Victoria Nuland,  porte-parole de la Secrétaire des Etats-Unis. Nuland a qualifié l'entreprise  israélienne de décision "contre-productive" et contraire aux efforts déployés  par les Etats-Unis pour ramener les deux parties à la table des négociations.  Elle a également réitéré les demandes américains à Israël et à la Palestine  d'éviter toute prise de décision conflictuelle qui pourrait nuire à la confiance  entre les parties, y compris et peut être tout particulièrement à Jérusalem. 
 Elle a toutefois affirmé que "c'est [la décision israélienne]  contre-productif, mais ça ne change pas le fait que si nous voulons qu'un Etat  palestinien s'établisse, ce que nous voulons tous, et qu'il vive en paix avec  Israël, ceci ne peut se faire qu'à travers les négociations". 
 "Nous continuerons de travailler avec les deux parties pour essayer de  raviver les négociations directes", a-t-elle ajouté. 
Carte des implantations coloniales à Jérusalem
Alors que Paris a condamné ces nouvelles constructions et que Londres a  appelé Israël à revenir sur sa décision, Catherine Ashton, Haute Représentante  de l'Union Européenne pour les Affaires Etrangères et la Politique de Sécurité,  s'est également indignée. "Les activités et le développement colonial menacent  la viabilité de la décision de créer deux Etats souverains et soulève des  questions quant à l'engagement déclaré par Israël de reprendre les  négociations", a-t-elle annoncé.  
 Yair Gabbay, un membre du ministère de l'intérieur israélien qui occupe  également le poste de conseiller à Jérusalem, a défendu le plan. "En vertu de la  Loi Fondamentale*, qui fait office de constitution, cette région est sous la  souveraineté de l'Etat d'Israël, et nous ne faisons que remplir notre devoir en  nous assurant que ceci reste ainsi, afin qu'elle ne soit pas soumise à une  domination étrangère", a-t-il déclaré. "Jérusalem n'est pas à vendre", a-t-il  renchéri. "C'est, et ce sera toujours, la capitale du peuple juif". 
 *[Israël n'a pas de constitution formelle, mais des Lois Fondamentales ont  été adoptées par la Knesset pour préparer les chapitres d'une future constitution] 
 Les palestiniens revendiquent Jérusalem-Est comme capitale. Et Mahmoud Abbas  a réitéré dimanche dernier la position palestinienne vis-à-vis des négociations,  qui consiste à refuser toute discussion tant que l'expansion colonial n'aura pas  été suspendue. 
 Selon des sources municipales relayées par le quotidien israélien Haaretz, il faudra  encore deux ans avant que la construction des nouveaux logements n'aboutisse et  que les colons ne commencent à y emménager.