[ 27/09/2011 - 23:04 ] |
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Palestine – CPI Si on cherche un changement stratégique dans la région du Moyen-Orient, il ne faut pas chercher trop loin. Après trois décennies de relations diplomatiques des plus normales, il ne reste au Caire qu’un consul et deux gardes seulement. Pour les services israéliens de renseignements, l’Egypte était un pays ami, avec un niveau de danger des plus bas. Puis du jour au lendemain, ce pays est devenu un danger d’un niveau très élevé. Et si l’armée égyptienne perdait sa puissance face aux courants extrémistes des Frères Musulmans et aux mouvements fondamentalistes, l’Egypte deviendrait une vraie menace pour "Israël". Qui dit danger faible dit préparation faible, presque nulle, sur les frontières égyptiennes. Et qui dit danger élevé, dit préparation totale. Les Israéliens devront reconstruire leurs forces militaires pour faire face à celles de l’armée égyptienne. Les images venues du Caire rappellent aux Israéliens les images de leur ambassade à Téhéran, en 1979, après la chute du Shah, lorsque des manifestants ont mis la main sur l’ambassade américaine. La seule différence, c’est que les services égyptiens ont coopéré avec les services israéliens pour mettre fin à cette prise d’ambassade. Cette coopération reste le seul rayon dans ce tunnel noir. En ces heures où les émeutiers menaçaient de lyncher les gardes israéliens encerclés à un étage de l’ambassade, des conversations rapides ont eu lieu entre le premier ministre, le ministère de la défense, les présidents du Mossad et du Chabak et entre le général Tantaoui, président du conseil suprême militaire égyptien et Moafi, ministre des renseignements. Comme à leur habitude, les officiers du conseil suprême militaire égyptien n’ont pas usé de la force. Les grands généraux ont peur que les petits officiers ne les écoutent pas et ont peur d’être conduits vers la cage des accusés. Les Israéliens ont continué leur pression, de peur tous les lieux des Israéliens soient connus. Enfin, la décision de faire sortir tous les Israéliens avec l’aide de l’armée égyptienne a été prise. Les Egyptiens, en discussion avec les Américains, voulaient garder au moins un représentant israélien. L’Egypte est actuellement sur un carrefour. Le conseil suprême militaire égyptien se rend compte que le plus grand danger auquel l’Egypte doit faire face ne serait pas la crise économique. Ce ne serait pas non plus les problèmes sécuritaires intérieurs du Sinaï. Mais purement et simplement le glissement de l’Egypte vers la ligne islamiste extrémiste. L’autorité égyptienne imagine tout cela ; elle est cependant impuissante. L’Egypte actuelle paraît comme un dinosaure blessé qui coule lentement dans une marée. Ce qui s’est passé avec l’ambassade israélienne, l’insécurité du Sinaï, le jugement de Moubarak, les manifestations et les grèves partout en Egypte, surtout dans le Canal de Suez, tout cela exprime l’effondrement de l’autorité centrale. On peut dire que le chef du monde islamique sunnite est en vrai déclin. Jusqu’à maintenant, les Frères Musulmans se gardent d’affronter les militaires. Ils essaient seulement de profiter de la rue égyptienne qui dans sa majorité voudrait chasser l’existence israélienne de l’Egypte. Mais l’alliance tactique entre les Frères Musulmans et le conseil suprême militaire égyptien commence à venir à son terme. Le conseil ne pourra plus continuer à montrer une telle faiblesse devant les pays qui devraient mettre beaucoup d’argent pour la reconstruction de l’Egypte ; en même temps, les Frères Musulmans ne sont pas prêts à approuver le conseil militaire qui a l’intention de repousser les élections. Article écrit par Alex Fishman, dans le journal hébreu Yediot Ahronot, le 14 septembre 2011, traduit et résumé par le département français du Centre Palestinien d’Information (CPI) |
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