TUNIS — La commission de réforme politique tunisienne a annoncé  vendredi l'adoption à la majorité d'un "pacte républicain" visant à  servir de socle à la future constitution, qui stipule notamment le refus  de toute forme de normalisation avec Israël.
Le président de  cette commission, Yadh Ben Achour, s'est contenté lors d'une conférence  d'annoncer l'adoption de ce pacte sans donner des précisions sur son  contenu.
Mais la presse arabophone a publié le contenu de ce pacte  qui définit la Tunisie comme un pays démocratique et libre, sa langue  est l'arabe et sa religion est l'Islam.
Ce pacte qui doit servir  de socle pour la nouvelle constitution tunisienne refuse catégoriquement  "toute forme de normalisation avec l'Etat sioniste" et soutient la  question palestinienne.
Cette mention a été l'objet d'un désaccord  entre les membres de la commission, certains ayant jugé qu'elle n'est  pas nécessaire dans une déclaration de principes, alors que d'autres,  dont le mouvement islamiste Ennahda, qui s'est retiré fin juin de la  commission, avait insisté sur son inclusion.
Parmi les principes fondamentaux de ce pacte, "la séparation  entre les domaines politique et religieux", l'indépendance personnelle  de chaque citoyen dans ses croyances et son droit à pratiquer les rites  religieux.
Le pacte républicain prône également pour la préservation des acquis de la femme tunisienne et la séparation entre les pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire.
M.  Ben Achour a annoncé par ailleurs avoir envoyé ce matin au président  tunisien par intérim "un décret présidentiel" déterminant les postes et  les fonctions des membres du parti unique de l'ex-président Ben Ali le  Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD) qui ne pourront pas se  présenter aux élections de l'Assemblée constituante prévues le 23  octobre.
L'exclusion des anciens responsables du RCD devrait  toucher notamment les membres du bureau politique, du comité central,  des comités de coordination, des présidents de cellules et de  fédérations, selon le texte de ce décret.
La commission pourrait  annoncer la semaine prochaine la liste des personnes ayant appelé le  président déchu Ben Ali à briguer un nouveau mandat, a-t-il encore  indiqué.