Janie Gosselin
La Presse
(Jérusalem) Des militants de  différentes nationalités se préparent à lever l'ancre. Leur objectif?  Briser le blocus naval dans la bande de Gaza. Mais après la déconfiture  d'Israël l'an dernier, les pressions pour les convaincre de rester sur la terre ferme sont de plus en plus fortes.
Depuis  quelques semaines, Israël multiplie les efforts pour bloquer la  «flottille de la liberté II», qui devrait lever l'ancre dans quelques  jours.
 La semaine dernière, l'armée israélienne s'est livrée à des exercices  navals. Elle a aussi fait une offensive sur le plan diplomatique et dans  les médias, où des responsables militaires réitèrent leur intention de  faire «tout ce qu'il faut» pour empêcher les navires d'atteindre Gaza.
 Le gouvernement israélien craint une répétition des événements de l'an  dernier, lorsque des navires d'aide humanitaire avaient tenté de briser  le blocus dans la bande de Gaza.
 Un raid israélien sur l'un de ces navires, le Mavi Marmara, s'était soldé par la mort de neuf ressortissants turcs.
 Devant les tribunaux
 Israël avait insisté sur la nature défensive des actions du commando.  Mais l'incident avait soulevé l'indignation et sérieusement terni les  relations entre l'État hébreu et son allié turc.
 Plusieurs personnalités politiques ont appelé les militants à ne pas  participer à cette seconde tentative. Le mois dernier, le secrétaire  général des Nations unies, Ban Ki-moon, a demandé à «tous les  gouvernements concernés» de décourager de telles actions.
 Mais les politiciens ne sont pas les seuls à exhorter les militants à ne  pas prendre la mer. La semaine dernière, un Américano-Israélien a  intenté une poursuite civile à New York contre le Mavi Marmara.  Il espère faire saisir tous les bateaux de la flottille en se basant  sur une loi du XVIIIe siècle, qui interdit notamment de prendre des  biens en sol américain pour approvisionner un bateau utilisé contre un  pays allié.
 «Pour l'instant, nous n'avons intenté qu'une seule poursuite, mais nous  espérons continuer aux États-Unis et en Israël», explique l'avocate  israélienne Nitsana Darshan-Leitner, l'une des représentantes du  plaignant et fondatrice d'un centre spécialisé dans la défense de  victimes d'actes terroristes.
 »Pas une menace»
 Malgré tout, les membres du Free Gaza Movement,  responsables de la flottille, n'ont pas l'intention d'abandonner la  partie. «Les gens essaient de nous enlever notre légitimité. Nous ne  sommes pas une menace», a dit dans une entrevue téléphonique l'une des  organisatrices du mouvement, Huwaida Arraf, avocate américaine.
 Dans la bande de Gaza, le coordonnateur des activités avec la flottille  gardait espoir de voir arriver les navires d'aide humanitaire à la fin  du mois. «Leur arrivée est très importante. Tous les Gazaouis les  attendent», a dit Amjad Y. Shawa, coordonnateur du Réseau des ONG  palestiniennes à Gaza.
 Poursuite canadienne
 Une Canado-Israélienne, ancienne résidante de Sdérot, au nord de la  bande de Gaza, a intenté début juin en Cour supérieure de l'Ontario une  poursuite contre deux organismes québécois qui seront membres de la  flottille. La cause n'a pas encore été entendue par un juge, étape  nécessaire pour valider la poursuite.
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