Barak Ravid
Les  officiers des forces défense israéliennes déclarent qu’ils ont mis sur  pied un département spécial ayant pour but de surveiller les groupes de  gauche que l’armée suspecte de vouloir déligitimer Israël. Le  département travaillera en collaboration avec les ministères du  gouvernement.
Selon les responsables  politiques et les officiers des forces de défense israéliennes, le  Renseignement Militaire réunit des informations sur les organisations de  gauche à l’étranger, que l’armée soupçonne de vouloir mettre en cause  la légitimité d’Israël .
D’après les sources, la division de recherche du  Renseignement Militaire aurait créé un service spécial il y a quelques  mois qui surveillerait les organisations de gauche et travaillerait en  relation avec les ministères du gouvernement. Ces dernières semaines, le  chef du nouveau service aurait pris part à des discussions dans le  bureau du  Premier Ministre concernant  la réponse à apporter à  l’arrivée possible en mai, d’une flotille en route pour Gaza.
Haaretz rapporte que l’entreprise, mal définie  et sur  une échelle non déterminée à ce jour, que les FDI présentent comme une  réponse aux  convois maritimes destinés à briser le blocus de Gaza,  amènent  certains représentants du Ministère des affaires étrangères à  penser que l’armée va trop loin.
« Nous ne savons pas nous-mêmes comment définir le mot  « délégitimisation », a déclaré un représentant du ministère. C’est une  définition très abstraite. » Est-ce que les flotilles pour Gaza ont pour  but de déligitimiser Israël ? Est-ce que critiquer la colonisation  constitue un acte de déligitimisation ? On ne voit pas en quoi  l’implication du Renseignement Militaire là dedans pourrait faire  avancer les choses dans le bon sens. ». Les responsables du renseignement militaire déclarent que cette  initiative est à interpréter comme une recrudescence des efforts  mondiaux pour déligitimiser Israël et remettre en question son droit à  exister.
« L’ennemi change, tout comme la nature du combat, et  nous devons stimuler ce qui est entrepris dans ce domaine. », a déclaré  un responsable du Renseignement militaire. » Travailler sur cette  question suppose l’établissement d’une distinction claire entre une  critique légitime de l’Etat d’Israël d’une part, et les efforts menés  pour lui nuire et remettre en cause son droit à exister d’autre part. »
Le nouveau service du MI va surveiller les groupes  occidentaux  impliqués dans le boycott d’Israël, dans le  désinvestissement et la demande de sanctions contre lui. Le nouveau  service va aussi réunir des informations sur les groupes qui tentent de  formuler des accusations de crime de guerre ou autres contre des hauts  responsables israéliens, et recherchera les liens possibles entre de  telles organisations et les groupes terroristes. Le MI a décidé de créer le service à la suite d’une enquête sur  l’arraisonnement tragique en mai 2010 d’un convoi maritime ayant pour  objectif de briser le siège de Gaza, selon laquelle les services de  renseignement du pays n’avaient pas été capables de fournir les  informations qui auraient pu aider Israël à se préparer suffisamment à  la violente résistance que les commandos ont rencontrée à bord du Mavi  Marmara.
Selon des sources, les autres domaines de responsabilité  du services ne sont pas encore clairement définies, on pense toutefois  qu’ entre autres objectifs, il y aurait le repérage de sujets que les  autre services israéliens du renseignement voudraient interroger.
« La qualité des données du  renseignement sur les  groupes se donnant pour but de déligitimer Israël s’est améliorée, quant  à la quantité d’informations collectées, elle a augmenté ces derniers  mois, a déclaré un responsable dans le bureau du premier ministre ».
« Il existe une demande pour une telle information ».  Les hauts responsables  ont besoin d’informations sur ces sujets, ces  dernières n’ont pas été disponibles dans le passé parce que la  communauté du Renseignement souffrait d’un manque de sensibilisation sur  ces sujets . Le nouveau service aura pour but  de réunir des  informations et de mener des recherches pour le Ministère des affaires  étrangères ainsi que d’autres ministères du gouvernement.
Le service bénéficie du soutien de Yossi Kuperwasser,  directeur général du Ministère des Affaires Stratégiques et d’un ancien  chef de la division stratégique du MI. Au cours de la seconde intifada,  il a pressé la communauté du Renseignement de s’impliquer dans une   sensibilisation du public à grande échelle ainsi que dans les questions  diplomatiques, ce qui lui a valu d’être critiqué par d’autres agents du  MI.