Natasha Mozgovaya - Haaretz
          Une série de manifestations anti-israéliennes, des réunions et  des conférences sont programmées pendant la visite du premier ministre  israélien et les conférences de l’AIPAC à Washington DC en mai.         
Les deux criminels d’envergure internationale, Obama et Netanyahu, lors d’une rencontre à Washington
Le fondateur du BDS a rencontré vendredi soir 250 militants qui considèrent l’état d’Israël comme un état d’apartheid.
WASHINGTON. Une série de manifestations contre la  politique d’Israël et le soutien que l’AIPAC lui prodigue, sont  programmées en mai dans la capitale étasunienne pendant la conférence de  l’AIPAC et le discours du premier ministre Benjamin Netanyahu. Le  mouvement de protestation intitulé "Move over AIPAC" (prenez vos  distances avec l’AIPAC) inclura des manifestations en face de l’endroit  où parlera Netanyahu et du Congrès et une série de conférences et de  meetings avec des personnalités critiques d’Israël, dont la célèbre  journaliste Helen Thomas qui a perdu sa carte de correspondent de presse  à la Maison Blanche parce qu’elle avait dit que les Juifs devaient  quitter la Palestine  et retourner en Pologne, en Allemagne et aux Etats Unis. Thomas fera le  discours de présentation de la conférence du mouvement "Move over  Aipac" et recevra le prix de l’organisation pacifiste Code Pink qui  organise la conférence avec une centaine d’autres organisations de la  gauche étasunienne.
Vendredi soir, on a ramassé des lettres pour Gaza au café Busboys and Poets  un des lieux de rencontre favoris des progressistes ; la prochaine  flottille humanitaire les apportera à Gaza en mai. Dans une autre pièce  du café, environ 250 militants étaient venus écouter Omar Barghouti, le  fondateur de la compagne Boycott, Désinvestissement et Sanctions.  Barghouti qui a récemment publié un livre sur le BDS, finissait une  tournée de présentation de son livre qui l’avait conduit notamment à  Columbia, Harvard, Brandeis et dans d’autres universités.
La soirée a commencé par une minute de silence en  hommage à l’acteur Juliano Mer-Khamis, assassiné au début du mois à  Jénine et au journaliste italien Vittorio Arrigoni, assassiné quelques  jour plus tôt à Gaza. Barghouti a alors cité ce que le président des  USA, Barak Obama avait dit pour justifier l’attaque de l’OTAN contre les  forces de Muammar Kadhafi en Libye.
"Des personnes innocentes ont été volontairement tuées.  Des hôpitaux et des ambulances ont été attaquées. Le ravitaillement en  nourriture et en essence a été interrompu. Des centaines de milliers de  personnes ont manqué d’eau. Les villes et les villages ont été  bombardés, les mosquées ont été détruites et les buildings réduits en  pièces," a dit Barghouti, en lisant la déclaration.
"Ce texte parle de la Libye mais on pourrait penser que  les mêmes causes devraient entraîner les mêmes effets à Gaza.  Malheureusement ce n’est pas le cas. Des révolutions secouent le Moyen  Orient et le grand perdant est Israël. Au fur et à mesure que les  gouvernements arabes se démocratisent ils vont refléter de plus en plus  leurs opinions publiques qui sont complètement opposées à l’apartheid  d’Israël."
"Il y a des gens qui disent que le BDS n’est ni légitime  ni efficace car Israël est une démocratie. Mais à beaucoup d’égards,  Israël n’est une démocratie que pour un seul groupe ethnique. Le  mouvement BDS initié par la Palestine  considère Israël comme un état d’apartheid et si Israël voulait prouver  que ce n’est pas vrai il lui suffirait de donner le droit de vote aux  Palestiniens," a ajouté Barghouti.
"L’apartheid ne se définit pas en fonction des désirs de  tel ou tel intellectuel. L’apartheid signifie que la discrimination est  inscrite dans la loi. Désormais il y a en Israël des commissions qui  choisissent les nouveaux résidents dans les communautés. Imaginez un  Irlandais blanc qui dirait : ’Nous ne voulons pas de ce Latino (indien  américain originaire principalement du Mexique NdT), sa nourriture a une  drôle d’odeur, il ne nous plaît pas.’ Eh bien en Israël cela est  maintenant légal."
"Je pense qu’il est exagéré de dire qu’Israël est un  état fasciste mais il y a une dérive fasciste en Israël. Quand ils se  mettent en colère les sionistes libéraux ont tendance à exagérer",  a-t-il ajouté. "Israël perd la bataille des coeurs et des esprits dans  les milieux populaires. Il garde l’appui des élites mais il fait partie  avec l’Iran et la Corée du Nord des nations les plus détestées de la  terre."
Barghouti pense qu’il est impossible de savoir comment  les Israéliens vont réagir à la prochaine flottille ; cependant, selon  lui, il y a de grandes chances qu’ils se tirent encore une balle dans le  pied et puis l’éclairage médiatique que reçoit tout ce que fait Israël a  comme principale conséquence d’augmenter la conscience du siège de Gaza  dans le monde. A la fin de la réunion, Barghouti a enjoint tout le  monde, même les sionistes, à lire son livre mais a refusé d’être  interviewé par Haaretz. "Nous sommes très prudents en ce qui concerne  les interviews aux médias israéliens," a-t-il confié.
                17 avril 2011 - Haaretz - Pour consulter l’original :  
http://www.haaretz.com/print-editio...
Traduction : Dominique Muselet
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