AFP
Le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas  est en France depuis mercredi pour demander avis et soutien aux  dirigeants européens dans la perspective de la création d’un Etat  palestinien cette année.
Mardi (19 avril), le ministre  français des Affaires étrangères Alain Juppé a laissé entendre que la  France et l’UE "travaillent à des initiatives" qui pourraient conduire à une reconnaissance à l’automne d’un Etat palestinien.
Le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas  est en France depuis mercredi pour demander avis et soutien aux  dirigeants européens dans la perspective de la création d’un Etat  palestinien cette année.
M. Abbas expliqué qu’il voulait "demander conseil" au  président français Nicolas Sarkozy, qu’il rencontre jeudi, sur les  démarches en vue de la reconnaissance d’un Etat de Palestine.
"Nous sommes amis, donc il pourra être sincère avec nous  et nous parler franchement", a ajouté dans un entretien à l’AFP  vendredi le dirigeant palestinien qui doit aller en Allemagne en mai.
Mardi, le ministre français des Affaires étrangères  Alain Juppé a laissé entendre que la France et l’UE "travaillent à des  initiatives" qui pourraient conduire à une reconnaissance à l’automne d’un Etat palestinien.
Face au blocage des négociations avec Israël depuis six  mois, les Palestiniens sont déterminés à porter devant l’ONU, en  septembre, la reconnaissance de leur Etat sur les lignes de 1967,  c’est-à-dire l’intégralité de Jérusalem-Est, de la Cisjordanie et de la  bande de Gaza.
Mais ils se heurtent à la réticence des Etats-Unis,  parrain des négociations. Washington a récemment forcé le Quartette pour  le Proche-Orient (Etats-Unis, UE, Russie et ONU) à reporter une réunion  au cours de laquelle la France, la Grande-Bretagne et l’Allemagne  espéraient définir les "paramètres" d’un règlement final —notamment sur  les frontières et la sécurité— afin de relancer les pourparlers  israélo-palestiniens.
Une réunion du Quartette en mars avait déjà été  repoussée à la demande des Etats-Unis, qui ont beaucoup perdu de leur  crédibilité aux yeux des Palestiniens.
En février, l’administration Obama a mis son veto à une  résolution arabe présentée au Conseil de sécurité qui aurait condamné la  colonisation juive. Les Européens, en revanche, ont voté en faveur de  la résolution.
Le président Barack Obama a cependant mentionné, lui  aussi, septembre comme date butoir pour un accord sur la création d’un  Etat palestinien indépendant."Si nous arrivons en septembre sans le  moindre résultat, nous demanderons bien sûr au président américain de  tenir ses promesses, quand il a dit souhaiter voir un Etat palestinien  membre à part entière des Nations unies", a dit M. Abbas à l’AFP. Mahmoud Abbas,  qui a déjà évoqué à plusieurs reprises sa possible démission, a averti  que l’Autorité palestinienne "s’effondrerait" si l’occupation  israélienne se poursuit.
En attendant, frustrés, les dirigeants palestiniens se  tournent vers l’Union européenne, dont ils attendent un "rôle politique"  plus actif. Ils ont applaudi à la déclaration tripartite  (Grande-Bretagne, France et l’Allemagne), le 18 février à l’ONU, dans  laquelle les trois pays expliquaient leur vote en faveur de la  résolution condamnant la colonisation.
Londres, Paris et Berlin prônaient "l’arrêt immédiat de  la colonisation, y compris à Jérusalem-Est" et le retour à la table des  négociations "sur la base de paramètres clairs", dont des frontières  fondées sur les lignes du 4 juin 1967 (avant la Guerre israélo-arabe) et  "une solution juste, équitable et négociée" au problème des réfugiés  palestiniens.
"Nous sommes très satisfaits de cette déclaration parce  que tous les éléments d’une solution sont dedans", souligne M. Abbas.  "Nous sommes prêts à reprendre immédiatement les négociations s’ils (les  autres membres du Quartette) adoptent le communiqué européen", a-t-il  promis.
Mardi, le quotidien Los Angeles Times a indiqué que le  Quartette pourrait reconnaître pour la première fois la création d’un  Etat palestinien dans les lignes de 1967, avec Jérusalem-Est comme  capitale, afin de faire pression sur Israël.