Gilles Paris
C’est un fait qui mérite d’être souligné : la baisse drastique  des violences contre les Israéliens constatée au cours de ces dernières  années jusqu’aux attentats d’Itamar et de Jérusalem n’avait produit  aucune détente, aucun apaisement dans les relations israélo-palestiniennes.
En attestent plusieurs faits en apparence anodins : le premier renvoie à l’annulation d’une conférence de l’écrivain israélien Amos Oz  prévue au Assaf Harofeh Medical Center dont on a tout lieu de penser  qu’elle est lié à l’envoi du dernier livre du romancier israélien au  Palestinien Marouane Barghouti, condamné à plusieurs peines de prison à  vie par la justice israélienne qui l’accuse d’avoir fomenté des  attentats, le second a trait à deux propositions de loi visant  directement la minorité arabe d’Israël. L’une introduit un filtre  préalable à toute admission de nouveau résident dans certaines localités  de Galilée et du Négèv. Dans les faits, elle contribuera à empêcher  toute forme de mixité. C’est la “loi Katsir” ou Kaadan du nom de cet  Arabe israélien, Adel Kaadan, qui avait dû attendre dix ans avant d’être  autorisé par la Cour suprême israélienne à s’installer dans la localité de Katsir.
L’autre texte interdit l’usage de fonds publics à des  manifestations niant l’existence d’Israël comme Etat du peuple juif (la  version initiale du texte punissait cet usage de trois ans de prison.)
“Any body that is funded by the state, or a public  institute that is supported by the state, will be barred from allocating  money to activity that involves the negation of the existence of the  State of Israel as the state of the Jewish people ; the negation of the state’s democratic character ; support for armed struggle, or terror acts by an enemy or a terror organization against the state of Israel ; incitement to racism, violence and terror and dishonoring the national flag or the national symbol.”
C’est la “loi Nakba” qui vise à interdire la promotion  d’un autre “récit” de l’indépendance de 1948 que celui qu’entend  défendre la majorité juive d’Israël. Il est extrêmement douteux que  cette mesure soutenue par le parti du ministre israélien des affaires  étrangères, Israel beitenou, convertisse les Arabes israéliens à la thèse officielle israélienne.
En France aussi, la guerre  des tranchées israélo-palestinienne bat son plein, en témoignent après  l’affaire de l’Ecole normale supérieure (lire les suites sur le très  prometteur blog Peut mieux faire du service Education du Monde) les  annulations de la diffusion du film Gaza-strophe, une charge au vitriol  contre l’offensive israélienne sur Gaza, en décembre 2008-janvier 2009.
publié sur le blog du Monde "Guerre ou Paix"
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