Douglas Smith - Badil
          Au début, le Chili a été probablement l’un des derniers pays  auquel on pouvait penser pour tenter de comprendre les effets de la  Nakba et la profondeur de la crise en cours des réfugiés palestiniens.         
Camp d’Al-Tanf, à la frontière entre la Syrie et l’Iraq, des réfugiés palestiniens venant d’Iraq, piégés, chassés, et longtemps abandonnés
Sous l’angle géopolitique, il n’y a pas en effet pays  plus éloigné du conflit et de l’exil qui ont été imposés aux réfugiés  palestiniens. Pourtant, les récents évènements, de même qu’une longue  histoire de la plus grande communauté palestinienne du monde, en dehors  de celles du Moyen-Orient, nous racontent une histoire toute différente.
Au printemps de 2008, 117 réfugiés palestiniens sont arrivés au Chili, fuyant les horreurs de l’invasion de l’Iraq par les États-Unis, où ils vivaient en tant que réfugiés après avoir été expulsés de Palestine  par les forces israéliennes durant la Nakba de 1948. Maintenant que  leur programme de deux ans pour leur réinsertion est achevé, la question  de l’importance qu’a pris le Chili dans la communauté des réfugiés  palestiniens dans le monde, de leur combat pour le droit au retour et un traitement équitable avant sa mise en œuvre, est de plus en plus pertinente et actuelle. 
 Camp de réfugiés d’Al-Tanf, et transferts interminables
Avec de fréquentes tempêtes de sable, des températures en-dessous de zéro la nuit, une chaleur torride le jour,  la menace permanente des scorpions et le trafic de marchandises qui  passe tout à côté, il n’est pas surprenant que le camp de réfugiés  d’Al-Tanf soit «  le cinquième des pires camps de réfugiés au monde », selon Refugees International. (1)  Pourtant, ce n’est pas la qualité de son urbanisme qui crée les  conditions de ce camp, mais plutôt les politiques appliquées par  l’intervention étrangère au Moyen-Orient et le refus opposé à certains  réfugiés, déplacés par suite de cette violence, de les autoriser à  passer les frontières internationales pour se mettre en sécurité.  Beaucoup de ces réfugiés sont des Palestiniens apatrides déjà expulsés  de leurs foyers en 1948 par les milices sionistes. Environ 5000 d’entre  eux, de Haïfa et des villages alentours, ont fui vers Bagdad et se sont  retrouvés, une fois encore, à devoir recommencer une nouvelle vie, dans  de nouveaux pays, encore plus éloignés de cet endroit qui, pour eux,  représente leur patrie.
Après l’invasion US de l’Iraq en mars 2003, une violence  sectaire s’est brusquement intensifiée dans une instabilité du nouveau  gouvernement iraquien. Dans ce climat, les réfugiés palestiniens en Iraq  sont devenus la cible de cette violence sectaire alors qu’ils étaient,  et souvent à tort, considérés comme des sympathisants de Saddam Hussein. Leur situation est devenue bientôt telle que, comme pour beaucoup d’autres communautés en Iraq  à cette époque, leurs quartiers ont été bombardés, des membres de leurs  familles et des amis enlevés, torturés et assassinés. Beaucoup de ces  tourments ont été l’oeuvre des autorités gouvernementales.
Sous le régime de Hussein, les Palestiniens vivant en Iraq  étaient souvent utilisés comme capital politique dans le discours du  régime iraquien sur la politique plus large du Moyen-Orient, aussi bien  que sur les troubles intérieurs. Surtout, alors qu’il venait d’arriver  au pouvoir, Hussein a exprimé son soutien public à la résistance  palestinienne et il a garanti aux Palestiniens vivant en Iraq quasiment  les mêmes droits qu’aux citoyens iraquiens. Mais leur acceptation dans  la société iraquienne n’a fait qu’alimenter un ressentiment à leur  encontre, spécialement parmi la majorité chiite qui, comme beaucoup  d’autres groupes ethniques et religieux marginalisés, était souvent la  cible d’une répression brutale de la part du gouvernement.
Cependant, en dépit du soutien et de la reconnaissance  que les Palestiniens recevaient, les visas accordés aux Palestiniens par  le régime de Hussein durant cette période n’ont jamais été reconnus par  aucun autre État, et notamment par le nouveau gouvernement iraquien. De  sorte que lorsqu’ils ont essayé de fuir vers les pays voisins, avec  bien d’autres Iraquiens, ils se sont fait refouler tant à la frontière  jordanienne qu’à la frontière syrienne. Alors, des camps de réfugiés,  comme celui d’Al-Tanf où les 117 Palestiniens aujourd’hui réinstallés au  Chili ont vécu, ont été spontanément montés par les réfugiés dans le  « no man’s land » entre l’Iraq et la Syrie, où plus de 1300 réfugiés ont fini pas croupir pendant des années, jusqu’à la fermeture des camps en février 2010.
En substance, alors que la communauté est principalement  composée de réfugiés de la Nakba, quand celle-ci a commencé en 1948, il  y a aussi des Palestiniens, moins nombreux, qui ont fui l’occupation de  la Cisjordanie en 1967, et d’autres qui ont été expulsés du Koweït en  1991, ce qui veut dire que certaines familles ont connu des déplacements  forcés trois fois, voire quatre fois, en moins de 60 ans. 
Solidarités locale et internationale
Solidarités locale et internationale
Au Chili, pays qui lui-même a connu des vagues de  déplacements avec l’exil de milliers de ses citoyens lors de la  dictature d’Augusto Pinochet - qui s’est emparé du pouvoir par un coup  d’État militaire soutenu par l’Occident en 1973 -, l’UNHCR a rencontré  une sympathie et une compréhension réelles au sein du gouvernement  socialiste de la Présidente Michelle Bachelet récemment élue. « Beaucoup dans le gouvernement Bachelet (dont la Présidente) ont connu l’exil et la torture sous le régime Pinochet » dit Shapiro, après avoir parlé avec les membres du gouvernement chilien. (2)  Exemple éloquent, le sénateur de gauche, Alejandro Navarro, avec son  passé de combattant pour les peuples systématiquement opprimés, comme le  peuple indigène Mapuche au Chili.
Enfin, après des mois de réunions organisationnelles,  les 117 Palestiniens du camp de réfugiés d’Al-Tanf ont pu atterrir à  Santiago au Chili - la première moitié en avril et la seconde en mai  2008 -, accueillis par une série d’énormes festivités de bienvenue dans  tout le centre du pays, marquant le tout premier programme de  réinstallation parrainé par le Chili.
Lors d’une interview de Yasna Mussa, représentante de la  Fédération palestinienne du Chili, quand le journaliste lui a demandé  ce que le récent programme de réinstallation du Chili signifiait pour  elle, elle lui a répondu que, d’un côté, la communauté palestinienne  appréciait la solidarité du gouvernement chilien, mais elle a expliqué  aussi, « ce n’est pas suffisant ; ce n’est pas suffisant  quand on voit le Chili continuer à signer des accords commerciaux et  sécuritaires avec l’État d’Israël, pendant que des citoyens chiliens  (d’origine palestinienne) sont maltraités à la frontière et qu’on leur  refuse l’entrée en Palestine, simplement en raison de leur origine arabe. Cela, c’est du racisme. » (3) 
La longue histoire de la communauté palestinienne chilienne
Les Palestiniens ont commencé à immigrer au Chili à la  fin des années 1800. Beaucoup de ces premiers migrants étaient motivés  par des intérêts économiques s’agissant, pour certains, des intérêts de  leurs affaires, et pour d’autres, d’un moyen pour sortir de la pauvreté.  Depuis lors, ces Palestiniens sont devenus partie intégrante de la  société chilienne, au sein de laquelle beaucoup ont des affaires et des  positions politiques influentes.
Même si la plus grande partie de la communauté  palestinienne au Chili s’est constituée à cette époque, le fait qu’une  communauté y était déjà établie a encouragé depuis de nombreux  Palestiniens à y chercher refuge. La communauté remonte aussi aux  Palestiniens qui ont dû fuir à cause de la conscription militaire  ottomane de la Première guerre mondiale. Deux autres vagues d’immigrants  ont suivi, à la Nakba de 1948 et plus tard, à l’occupation de 1967, au  cours de laquelle Israël s’est emparé du contrôle de toute la Palestine mandataire.
Le nombre total des Palestiniens au Chili se situe entre  250 et 400 000, selon les sources. La grande majorité d’entre eux sont  des chrétiens orthodoxes qui viennent de Beit Jala  et d’autres villes et villages du district de Bethléhem. On en sait  moins concernant le nombre de Palestiniens venus en tant que réfugiés ;  on peut dire toutefois, sans risque de se tromper, qu’ils seraient de  plusieurs milliers.
La vie en tant que réfugiés au Chili
La vie en tant que réfugiés au Chili
En marchant dans une petite rue de Barrio Patronato, à Rio de Janeiro,  on voit tout autour de nous des entreprises palestiniennes, par exemple  un restaurant falafel, une boutique de confiseries arabes et un café  qui s’appelle Café Hamule. C’est ici que l’un des Palestiniens arrivant  d’Iraq, nommé Bassem, travaille derrière le comptoir. Bien d’autres ont  trouvé aussi un emploi dans des établissements de ce genre, fournissant  des desserts et des plats précuisinés à d’autres restaurants de la  communauté qui veulent ainsi les intégrer grâce à des commerces  familiers à certains. Mais pour d’autres, trouver une source de revenus  n’a pas été pas si simple. Même si presque tous ceux qui venaient  d’arriver dans la communauté palestinienne avaient leur racine à Haïfa  et ses environs, leurs antécédents professionnels et éducatifs allaient  de professeurs d’université à quasiment illettrés.
Le programme de réinstallation qui a été élaboré entre  le gouvernement chilien et l’UNHCR consistait en une aide financière  mensuelle pour les frais de subsistance - selon les besoins et la taille  de la famille - et de logement ; d’autres programmes ont eu pour but de  les aider à s’installer dans leur nouvel environnement. Au départ, bien  que beaucoup d’entre eux avaient depuis trouvé un logement plus  permanent, ils recevaient un logement dans quatre quartiers différents :  deux quartiers dans les districts de Recoleta et Ñuñoa à Santiago, et  deux dans les villes de moindre d’importance de La Calera et San Felipe.
Toutefois, sur le terrain, le véritable soutien était assuré par une institution appelée Vicaria de la Solidaridad  (Vicariat de la solidarité). Il s’agit d’une organisation communautaire  créée par l’Église catholique et rattachée à elle, et qui est unique au  Chili. Elle est née de la difficile situation qu’ont connu les Chiliens  face à la dictature, et au cours de laquelle la plupart des autres  organisations qui avaient pu secourir des victimes des violations des  droits humains ont été dissoutes ou dû travailler dans la clandestinité.  Depuis ce temps, le Vicariat a contribué à l’apport, jour après jour,  d’un soutien aux réfugiés au Chili et il a choisi, par conséquent, de  mettre en œuvre une partie du programme de réinstallation pour le compte  de l’UNHCR.
L’un des interprètes du Vicariat, qui travaillait  directement avec les réfugiés, Ishaq El-Masou, et qui est aussi  palestinien, venu au Chili après 1967, a parlé longuement des  difficultés auxquelles ils devaient faire face à leur arrivée. Même avec  le soutien des Palestiniens de la communauté du Chili, a-t-il  expliqué ; au début ils venaient en grand nombre les accueillir et leur  prêter la main, puis ça été comme quand « une lune de miel  prend fin », avec la façon dont ils se sont réduits peu après à un  noyau d’individus dévoués. Et d’ajouter aussi que, bien que les  subventions du gouvernement se soient taries le 31 mai 2010, le Vicariat  a continué d’apporter son aide par tous les moyens possibles, surtout  dans les cas graves, comme celui de cette famille dont le père est  décédé, laissant derrière lui une épouse et quatre enfants.
Pourtant, peut-être que le plus grand défi que  rencontrent les Palestiniens nouvellement arrivés, et qui souvent ne  partagent pas la même religion ou la même langue, a plus à voir avec la  classe sociale qu’autre chose, spécialement parmi les membres de la  communauté palestinienne déjà bien implantée au Chili.
Marcelo Devilat Marzouka, de l’Unión General de Estudiantes Palestinos  (Union générale des étudiants palestiniens), a raconté l’histoire d’un  jeune de 15 ans, nommé Ahmad, qui avait commencé à participer à des  manifestations culturelles, surtout avec le groupe Dabke, après son arrivée en 2008. Il y a eu sans aucun doute  la barrière de la langue, (comme pour Marcelo lui-même qui est de ceux  qui ne parlent que l’arabe), mais ce qui l’a touché davantage, c’est le  trajet journalier, c’était trop pour Ahmad ; les autres jeunes  Palestiniens, de la troisième et quatrième génération des familles bien  établies ici, pouvaient participer au groupe Dabke dans des quartiers  difficilement accessibles par les transports publics, mais pas Ahmad  qui, finalement, a dû cesser de s’y rendre.
Toutefois, ce sont des gens comme Ahmad qui,  probablement, seront décisifs dans le rôle du Chili au sein de la  solidarité en général, car il apparaît que, dans un pays où tous les  Palestiniens ne partagent pas la même conscience du déplacement et de  l’exil, la Nakba et sa mémoire elle-même se sont révélées être une forme  de politisation. 
(1) - No man’s land : les Palestiniens/Iraquiens dans le camp d’Al-Tanf - World Bridge Blog. 17 novembre 2008
(2) - Entretien avec Adam Shapiro, 21 avril 2010
(3) - Entretien avecc Yasna Mussa, Valparaiso, Chili, 23 février 2010 
Douglas Smith est militant, chercheur et diplômé en études supérieures, basé à Montréal.  
Additif :
Où sont les réfugiés palestiniens en Iraq ou venant d’Iraq ?
Décembre 2010
Au début de la guerre menée par les Américains en Iraq en 2003, il y avait au moins 34 000 réfugiés palestiniens en Iraq  (même si ce nombre peut être augmenté de plusieurs dizaines de  milliers) ; leur nombre et leur localisation exacts sont inconnus. En  2003, l’UNHCR a enregistré 23 000 réfugiés palestiniens en Iraq, mais le processus a été interrompu pour des raisons de sécurité. Quatre camps provisoires ont été créés dans un no man’s land,  aux frontières avec la Jordanie et la Syrie pour les réfugiés  palestiniens qui fuyaient la persécution mais n’avaient aucun accès à un  pays qui leur offrirait de les protéger (voir : Recherche de solutions pour les réfugiés palestiniens bloqués en Iraq et fuyant l’Iraq, al Majdal, publication n° 33, printemps 2007).
Fin 2010, moins de 15 000 réfugiés palestiniens restaient en Iraq ;  12 000 d’entre eux avaient été enregistrés à Bagdad en 2008. Deux des  camps provisoires ont été fermés, et ce sont 18 pays qui ont accepté les  réfugiés palestiniens d’Iraq, principalement ceux des camps frontaliers (Al-Waleed, Al-Tanf et Al-Hol), mais aussi un petit nombre venant de Bagdad.
Aucun dossier n’existe sur la localisation de plus de 10 000 autres réfugiés palestiniens qui vivaient en Iraq avant le déclenchement de la guerre en mars 2003. Ils ont probablement fui l’Iraq sans aide ni protection de quelque pays que ce soit ou des Nations unies.
Camp de Ruweished : fermé en octobre 2007
Camp d’Al-Tanf : fermé en février 2010
Camp d’Al-Waleed (Iraq) : 264 réfugiés palestiniens (contre 1367 fin décembre 2008)
Camp d’Al-Hol (Syrie) : 441 réfugiés palestiniens d’Iraq (dont les réfugiés palestiniens d’Iraq déplacés du camp d’Al-Tanf à sa fermeture)
Réfugiés palestiniens venant d’Iraq, population estimée
Camp d’Al-Tanf : fermé en février 2010
Camp d’Al-Waleed (Iraq) : 264 réfugiés palestiniens (contre 1367 fin décembre 2008)
Camp d’Al-Hol (Syrie) : 441 réfugiés palestiniens d’Iraq (dont les réfugiés palestiniens d’Iraq déplacés du camp d’Al-Tanf à sa fermeture)
Réfugiés palestiniens venant d’Iraq, population estimée
Syrie : de 2500 à 3000 réfugiés palestiniens dans le pays
Jordanie : 500 réfugiés palestiniens ayant une épouse jordanienne, mais le nombre est probablement plus élevé
Liban : 300 à 400 réfugiés palestiniens
Turquie : probablement une petite centaine
Inde : 70 réfugiés palestiniens (nombre incertain)
Jordanie : 500 réfugiés palestiniens ayant une épouse jordanienne, mais le nombre est probablement plus élevé
Liban : 300 à 400 réfugiés palestiniens
Turquie : probablement une petite centaine
Inde : 70 réfugiés palestiniens (nombre incertain)
Réfugiés palestiniens venant d’Iraq et réinstallés depuis 2007 
États-Unis : 1125 réfugiés palestiniens (presque tous du camp d’Al-Waleed)
Canada : 198 réfugiés palestiniens
Brésil : 117 réfugiés palestiniens (du camp de Ruweished)
Chili : 116 réfugiés palestiniens
Nouvelle-Zélande : 22 réfugiés palestiniens (du camp de Ruweished)
Italie : 168 réfugiés palestiniens
Norvège : 400 réfugiés palestiniens
Australie : 63 réfugiés palestiniens
Grande-Bretagne : 80 réfugiés palestiniens
Finlande : 34 réfugiés palestiniens
Danemark : 46 réfugiés palestiniens
France : 115 réfugiés palestiniens
Suisse : 12 réfugiés palestiniens
Belgique : 10 réfugiés palestiniens
Suède : 613 réfugiés palestiniens
Pays-Bas : 29 réfugiés palestiniens
États-Unis : 1125 réfugiés palestiniens (presque tous du camp d’Al-Waleed)
Canada : 198 réfugiés palestiniens
Brésil : 117 réfugiés palestiniens (du camp de Ruweished)
Chili : 116 réfugiés palestiniens
Nouvelle-Zélande : 22 réfugiés palestiniens (du camp de Ruweished)
Italie : 168 réfugiés palestiniens
Norvège : 400 réfugiés palestiniens
Australie : 63 réfugiés palestiniens
Grande-Bretagne : 80 réfugiés palestiniens
Finlande : 34 réfugiés palestiniens
Danemark : 46 réfugiés palestiniens
France : 115 réfugiés palestiniens
Suisse : 12 réfugiés palestiniens
Belgique : 10 réfugiés palestiniens
Suède : 613 réfugiés palestiniens
Pays-Bas : 29 réfugiés palestiniens
Pour ces estimations, voir notamment : Quand les solutions ne sont pas des solutions : les réfugiés palestiniens bloqués et fuyant l’Iraq, de Karine Mac Allister
Mars 2011 - Badil (Centre de soutien aux droits des réfugiés palestiniens) - traduction : JPP