| [ 19/02/2011 - 23:56 ] | 
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|             Yassine Ezzidine Saeb Erekat, qui croit que « la vie  est une succession de négociations », a démissionné de son poste de  président du bureau des négociations de l’OLP, sans quitter ses autres  postes officiels au mouvement du Fatah  et au Conseil Législatif Palestinien. J’avais cru que l’homme allait  nous avouer ses erreurs. Sa démission est venue au lendemain du départ  de Moubarak. J’avais cru qu’elle représentait une reconnaissance de la  nouvelle donne dans la région, après que l’autorité palestinienne a  perdu le grand frère qui parrainait toutes les concessions faites aux Sionistes. Cependant, lorsqu’Erekat a donné les  raisons de son acte, il s’est avéré qu’il n’avait rien compris à la  tombée de Moubarak. Sa démission, dit-il, est les conséquences des  résultats donnés par une commission constituée par la direction  palestinienne. C’est la première fois qu’on entend parler d’une  commission mise en place par l’autorité du Fatah qui donne des résultats  à cette vitesse, ou qui donne même des résultats, tout simplement.  Qu’est-ce qu’a donné la commission d’enquête de Mohammed Dahlan ? Savoir comment les documents  compromettants publiés sont arrivés à Al-Jazeera était l’objectif de  cette nouvelle commission. On cherche l’infiltration, sans s’inquiéter  sur le fond de ces documents. La bande de la direction palestinienne de Mahmoud Abbas est en colère parce que ces documents l’ont mis dans l’embarras et ont entamé l’image médiatique de Saeb Erekat, Yasser Abd Rabbah, Ahmed Qurah, Al-Taïb Abdou Al-Rahim et Salam Fayyad. Toutefois, ce que les documents avaient  révélé, comme des concessions faites par l’autorité, la coopération  honteuse avec les Sionistes sans aucune contrepartie, ne les concerne  pas. Il aurait suffi qu’Erekat dise qu’il a  donné sa démission à cause de l’arrogance des négociateurs israéliens.  Il lui aurait suffi de dire la vérité une fois dans sa vie, en admettant  que le temps après Moubarak ne supporte pas des personnes comme lui. Avant lui, Moubarak aurait pu être plus  humble et reconnaître ses erreurs. Mais son discours était tel que même  ses proches l’ont laissé tomber. Erekat, tu nous quittes ? Alors sois  courageux et parle d’objets qui intéressent le peuple palestinien, au  lieu de défendre ces négociations inutiles. Crois-tu que les gens ne  savent pas ce qui se passe ? Détrompe-toi ! Désormais, tout est clair. On avait dit que beaucoup d’Egyptiens  étaient illettrés et acceptaient le régime de Moubarak. Mais ce sont eux  qui connaissaient mieux les crimes de Moubarak. Et au moment de la  liberté, tout le peuple égyptien a montré une conscience politique  inouïe. Qu’est-ce que tu dis alors du peuple palestinien qui respire la  politique et qui à deux reprises s’est révolté contre l’occupation  israélienne ? Par ailleurs, Erekat n’a pas quitté ses fauteuils dans le mouvement du Fatah et au Conseil Législatif Palestinien. Cela veut dire que l’homme ne veut pas quitter la vie politique. Son acte n’est qu’une manœuvre pour estomper le scandale  causé par les documents publiés par Al-Jazeera. Il n’est pas impossible  qu’il revienne comme le « plus grand des négociateurs palestiniens »,  une nomination qu’il aime se donner. Probablement, l’autorité palestinienne n’a  tiré que les fausses leçons de ce qui s’est passé en Tunisie et en  Egypte, en pratiquant quelques opérations esthétiques. Si vous voulez,  par cette démission, dire que vous avez compris la leçon, c’est raté.  Rien ne marche, si vous ne prenez pas des vraies mesures, loin des ces  manœuvres tactiques qui n’avaient rien pu faire pour Moubarak.      Article écrit par Yassine Ezzidine, traduit et résumé par le département français du Centre Palestinien d’Information (CPI)  | 
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