GENEVE - La présidente suisse Micheline Calmy-Rey  a présenté jeudi un rapport dressant une liste de dix recommandations  visant à contribuer à la paix et à la réduction des conflits au  Moyen-Orient grâce à une gestion transfrontalière et durable des  ressources en eau de cette région.
Lors d'une conférence de  presse, la présidente suisse a appelé la Turquie, l'Irak, la Syrie, le  Liban, la Jordanie, les Palestiniens et Israël a coopérer davantage pour  mieux gérer les ressources naturelles rares, comme l'eau.
"Le  rapport parvient à une conclusion alarmante, cinq des sept pays  connaissent une pénurie structurelle et le débit de la plupart des  grandes rivières a diminué de 50 à 90 pour cent depuis les années 1960",  a déclaré Mme Calmy-Rey.
"A l'avenir, la principale ressource géopolitique au Moyen-Orient sera l'eau, plus le pétrole", a-t-elle ajouté.
Le  rapport "Paix bleue", soutenu par la Suisse et la Suède, évalue les  principaux défis liés à la gestion transfrontalière des ressources  hydriques mises sous pression par l'accroissement démographique, les  migrations, l'urbanisation et les changements climatiques.
L'eau,  "aujourd'hui facteur de divisions et de tensions, peut devenir un  instrument de paix et de coopération: telle est la thèse centrale du  rapport", indique le ministère des Affaires étrangères helvétiques dans  un communiqué.
Le document dresse une liste de 10 recommandations.
A  court terme, les experts proposent de créer un Conseil de coopération  pour les ressources en eau qui devrait dans un premier temps se limiter à  cinq pays: l'Iraq, la Jordanie, le Liban, la Syrie et la Turquie.
Le Conseil pourrait être fondé en 2011, suggèrent les spécialistes.
A  moyen terme, les pays concernés devraient coopérer dans l'établissement  de programmes conjoints de gestion des ressources hydriques. "Le  processus de consolidation d'une véritable paix bleue pourrait ainsi  prendre forme", explique le ministère des Affaires étrangères  helvétique.
(©AFP / 10 février 2011 18h58)