Le président Moubarak a reçu, jeudi 6 janvier, dans la       station balnéaire de Charm Al-Cheikh, le premier ministre       israélien Benyamin Netanyahu. Au centre des entretiens : le       processus de paix et le réseau d’espionnage démantelé au       Caire.
Deux       sujets étaient au centre des entretiens jeudi 6 janvier, à       Charm Al-Cheikh, entre le président Moubarak et le premier       ministre israélien Benyamin Netanyahu. D’abord, le processus       de paix. Tandis qu’il a été question des moyens de relancer       les pourparlers entre Palestiniens et Israéliens, le chef de       l’Etat a demandé à Netanyahu de reconsidérer sa politique et       de prendre des mesures concrètes pour établir une confiance       durable avec l’Autorité palestinienne, première condition à       la reprise des négociations. Hosni Moubarak a par là même       réaffirmé qu’Israël était toujours responsable de l’impasse       des négociations avec les Palestiniens. La visite du premier       ministre israélien est intervenue alors qu’Israël multiplie       les menaces contre le Hamas. Le président Moubarak a déclaré       que Le Caire s’opposait à une nouvelle agression contre les habitants de Gaza et a averti que les menaces d’Israël       contre le Hamas peuvent également êtres préjudiciables au       processus de paix et à la stabilité régionale. « Israël doit       revoir sa position ainsi que sa politique et s’engager dans       un processus concret pour aboutir à un règlement final et       non pas temporaire ou par étapes qui mettra fin à       l’occupation et instaurera un Etat palestinien indépendant       », déclare Soliman Awad, porte-parole de la présidence de la       République. Le Caire attribue le blocage des pourparlers à       la poursuite par Israël de sa politique de colonisation. Les       pourparlers directs entre Benyamin Netanyahu et le président       palestinien Mahmoud Abbass ont capoté le mois dernier en       raison du refus d’Israël de proroger un gel provisoire de la       colonisation juive, pourtant décrété à l’instigation des       Etats-Unis pour relancer le dialogue direct entre les deux       parties. Mahmoud Abbass a réaffirmé à maintes reprises qu’il       était hors de question pour les Palestiniens de reprendre un       dialogue direct avec Israël sans un nouveau gel de la       colonisation dans les territoires occupés, Jérusalem-Est       compris. Netanyahu a informé le président Moubarak des       progrès réalisés dans la construction de la clôture à la       frontière entre les deux pays. Le Caire a expliqué que la       clôture permettra d’empêcher les migrants africains illégaux       de se rendre en Israël.       
            Une faveur faite à Israël avec, comme objectif caché,       l’arrêt des exportations illégales de l’Egypte vers Gaza par       le biais des tunnels. Cette barrière électronique comprendra       notamment un mur de fer enterré et considéré       infranchissable.
            La visite du premier ministre israélien est intervenue       également quelques semaines après une affaire d’espionnage       qui a entraîné une tension au niveau des relations entre Le Caire et Tel-Aviv. A cette occasion, des responsables       égyptiens ont accusé Israël de mettre en danger les intérêts       supérieurs de l’Egypte. Le Tribunal de la Sûreté d’Etat a en       effet annoncé avoir démantelé un réseau d’espionnage       israélien en Egypte, constitué d’un homme d’affaires       égyptien et de deux officiers de renseignements israéliens.       Bien qu’Israël ait récusé ces accusations par       l’intermédiaire de son vice-ministre des Affaires       étrangères, Danny Ayalon, Moubarak a demandé des       explications sur cette affaire à Benyamin Netanyahu. En       effet, selon des responsables égyptiens, ce réseau a tenté       d’engager des citoyens égyptiens, syriens et libanais afin       de travailler pour le compte du Mossad en vue de porter       atteinte à la sécurité nationale d’Egypte .
            Chérif Ahmed