PFUUPE - PACBI
 Fédération palestinienne des syndicats de professeurs et employés universitaires (PFUUPE) :
Prise de position [Concernant les relations de l’université de Johannesburg avec l’université Ben Gourion]
 Palestine occupée, 19 janvier 2011
Concernant la décision du Sénat de l’université de  Johannesburg en septembre 2010 de reconsidérer le protocole d’accord de  l’université avec l’université Ben Gourion, et particulièrement  concernant la condition d’un partenariat avec une université  palestinienne, le PFUUPE, représentant les universitaires palestiniens  dans virtuellement toutes les universités palestiniennes de Cisjordanie  et de la bande de Gaza occupées, se situe fermement derrière la position  du Conseil palestinien pour l’Éducation supérieure (CHE.) qui rejette  la coopération avec les universités israéliennes. Le CHE, représentant  toutes les institutions d’éducation supérieure et le ministère de  l’Éducation et de l’Éducation supérieure (MoEHE), a rejeté, depuis le  début des années 1990, toute forme de coopération d’institutions  palestiniennes d’éducation supérieure avec les institutions académiques  israéliennes jusqu’à la fin de l’occupation israélienne (1).  Cette position a été répétée particulièrement en référence au Protocole  d’accord entre les universités Ben Gourion et de Johannesburg au cours  d’un de ses meetings en octobre 2010. Les membres du CHE ont réaffirmé  leur rejet de toute forme de coopération avec les universités  israéliennes, directe ou via des parties tierces.
Le PFUUPE approuve pleinement l’appel de la société  civile palestinienne pour le boycott, le désinvestissement et les  sanctions (BDS) contre Israël jusqu’à ce qu’il remplisse ses obligations  selon la loi internationale (2) et, en tant que partie membre, l’appel par la Campagne palestinienne pour le boycott académique et culturel d’Israël (PACBI). (3).  Dans le cadre de cette forme non violente de résistance à l’occupation  et à la dépossession des Palestiniens, le boycott doit être appliqué aux  institutions israéliennes, comprenant toutes les universités qui sont  complices des violations par l’État de la loi internationale et des  droits humains, jusqu’à ce qu’elles mettent fin à leur collusion directe  et indirecte avec la politique coloniale et apartheid de l’État (4).
Il est maintenant largement admis et bien documenté que  les institutions académiques israéliennes sont profondément insérées  dans le système d’oppression et de domination pratiqué par l’État  israélien. Les universités israéliennes et les institutions de recherche  coopèrent étroitement avec l’establishment militaro-sécuritaire par les  activités de recherche et d’enseignement. Elles ne se sont jamais  dissociées - et encore moins n’ont condamné - le régime d’occupation,  malgré plus de quatre décennies d’étranglement systématique de  l’éducation palestinienne, même quand l’occupant israélien a fermé pour  de longues durées les universités et les écoles palestiniennes -  atteignant quatre ans dans le cas de l’université de Bir Zeit. Les  universités israéliennes n’ont jamais condamné non plus le système  enraciné et institutionnalisé de discrimination contre les citoyens  palestiniens d’Israël au sein du régime, de la société et même du monde  académique.
Comme ce fut le cas dans la lutte contre l’Apartheid  sud-africain, et au vu de l’oppression multiforme qu’Israël exerce  contre le peuple palestinien, nous croyons que la forme la plus efficace  de solidarité avec les universitaires et les institutions  palestiniennes d’éducation supérieure est l’action civile directe  destinée à mettre fin à l’occupation israélienne et au régime d’apartheid en Palestine.  Isoler Israël dans la scène internationale par diverses formes de  boycott et de sanctions, le forçant ainsi à obéir au droit international  et au respect des droits palestiniens, voila une des stratégies les  plus importantes et les plus moralement censées ouvertes au monde  académique international. Comme première étape urgente, PFUUPE attend et  presse les institutions académiques internationales à cesser, pour le  moins, toute coopération avec les institutions israéliennes complices.
Si bien que nous saluons le corps professoral de  l’université de Johannesburg qui a remis en cause la relation actuelle  avec l’université Ben Gourion. Nous saluons aussi les plus de 250  universitaires sud-africains qui ont signé une pétition appelant à  rompre les liens avec les universités israéliennes (5), et nous apprécions particulièrement la stature morale de l’archevêque Desmond Tutu qui a écrit : « Les institutions sud-africaines sont dans l’obligation de reconsidérer les relations forgées à l’époque de l’Apartheid  avec d’autres institutions qui ont fermé les yeux à l’oppression  raciale au nom de la "pure érudition" ou du "travail scientifique". Cela ne peut jamais être business as usual. » (6).
Finalement, au nom des universitaires palestiniens, nous  pressons nos collègues sud-africains à soutenir notre lutte pour la  justice et la paix en coupant les liens avec les universités  israéliennes jusqu’à ce qu’Israël remplisse ses obligations selon le droit international.
Nous espérons que les Sud-africains, en particulier,  peuvent juger de l’urgence de satisfaire cette obligation morale pour  terminer l’injustice et parvenir à la liberté et à l’égalité pour tous.
Dr. Amjad Barham
Président de la Fédération palestinienne des syndicats de professeurs et employés universitaires
[1] Le Conseil palestinien  pour l’éducation supérieure, composé des présidents des universités  palestiniennes et des représentants de la communauté a, depuis les  années 1990, adhéré à sa position de principe du rejet « de la coopération scientifique et technique entre universités palestiniennes et israéliennes » jusqu’à ce qu’Israël termine son occupation.
Campagne palestinienne pour le boycott universitaire et culturel d’Israël : PACBI - traduction : BDS France