Gilles Paris
L’annonce de cet octroi  de permis tranche avec la politique officielle israélienne qui repose  désormais sur le cloisonnement des deux marchés du travail, israélien et  palestinien
Selon le Jerusalem Post, le  gouvernement israélien pourrait bientôt attribuer plus de 5 000 permis  de travail supplémentaires à des Palestiniens. La demande émane du  ministre du travail, Benyamin Ben Eliezer, qui, ironie de l’histoire,  fut celui sous l’autorité duquel (il était alors ministre de la défense)  furent lancés les travaux de construction de la “clôture de sécurité”  séparant Israël de la Cisjordanie. 4 000 permis seraient attribués pour  l’agriculture et 1 250 pour la construction, deux secteurs traditionnels  d’emploi pour les Palestiniens jusqu’aux drastiques restrictions de ces  dernières années.
Avant la seconde intifada, en effet, la main d’oeuvre  palestinienne servait de variable d’ajustement pour l’économie  israélienne, tout en alimentant la croissance du revenu par tête  palestinien. Un changement de politique radical s’est ensuite esquissé  avec notamment la fin définitive des permis de travail pour la bande de  Gaza, sans que l’étroite bande de terre puisse pour autant développer  une économie capable d’absorber une main d’oeuvre toujours croissante  (la première intifada s’était déjà accompagnée d’une forte diminution du  nombre de permis, voir le tableau ci-dessous). La construction de la  “clôture” en Cisjordanie s’est ensuite accompagnée d’une restriction des  permis pour les Palestiniens de Cisjordanie.
L’annonce de cet octroi  de permis tranche avec la politique officielle israélienne qui repose  désormais sur le cloisonnement des deux marchés du travail, israélien et  palestinien, alors que dans le même temps Israël ferme sa frontière  dans le Néguèv aux émigrés clandestins venant d’Afrique.
En 2008, environ 44 000 Palestiniens continuaient de  travailler en Israël, dont un bon tiers illégalement, au lieu de 180 000  il y a moins de trente ans. La population active palestinienne, elle,  n’a fait qu’augmenter.