| [ 08/12/2010 - 23:53 ] | 
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|             Palestine occupée - CPI Les mouvements du Hamas  et du Hezbollah représentent une source de grande inquiétude pour  "Israël". Mais "Israël" est menacée dans sa légitimité d’existence, et  c’est une source d’inquiétude qui n’est pas des moindres. Cette inquiétude a été exprimée à voix haute par Benyamin Netanyahu,  le premier ministre israélien, la semaine dernière : « Nous devons  stopper les tentatives de nos ennemis et des égarés d’entre nous qui  cherchent à retirer la légitimité de l’Etat hébreu ». Netanyahu  répondait aux cris des activistes de paix réunis lors d’une conférence  juive à New Orléans. « Si cette tendance à  retirer la légitimité continue, elle sera un obstacle à la paix », a  récemment dit le vice-ministre des affaires étrangères Danny Ayalon. « Nous faisons face,  a-t-il ajouté, à des ennemis bien ordonnés. Ils oeuvrent par tous les  moyens pour entamer la réputation d’"Israël". Ils lancent des mots tels  des missiles. C’est une heure d’urgence ! Mais calmez-vous, nous, nous  tirons du feu ». Le guide mis par le  ministère de l’information sur les portails de toutes les sorties du  pays ne fait qu’augmenter l’amplitude de la tendance à retirer la  légitimité (qu’on qualifiait d’antisémitisme). Le guide « Nous prions  pour "Israël" » pose la question : « Combien de fois avez-vous rencontré  des informations sur "Israël" qui s’avèrent incorrectes ? Il se  rappelle de guerres israéliennes telle « La sécurité pour Al-Jalil », de  victoires telle celle du club Makabi Tel-Aviv à la coupe d’Europe. Par contre, pas un seul  mot sur la conférence de Madrid, un prologue pour les négociations  directes, la cause de l’établissement de relations diplomatiques avec  beaucoup de pays de poids telle la Chine. Pas un mot non plus sur  l’accord d’Oslo qui avait offert à "Israël" les portes des pays arabes,  grandes ouvertes. Rien sur la paix conclue avec la Jordanie. Rien sur  l’initiative arabe de paix qui attend toujours une réponse israélienne.  Le ministère de l’information ne parle pas du fait que l’Union  Européenne ait décidé de développer les relations avec "Israël", décision que l’UE a gelée après l’attaque menée contre le bateau Marmara. "Israël" se met en action  contre le désir de la rendre illégitime. Elle ne permettra pas la  concrétisation d’un tel projet. Cependant, est-il suffisant de répéter  « Retirer la légitimité » pour que le public (israélien) sache qu’il n’y  a rien de commun entre ce que toutes les nations disent et ce que font  les Juifs ? Si nous sommes condamnés à  être illégitimes dans le monde (le monde qui est contre nous), nous  pourrons alors jeter les gens (les Palestiniens) de leurs maisons à  Cheikh Jarah, mettre la main sur Salwan, construire des colonies et des  poches coloniales. Si les Européens excluent  les légumes d’"Israël" de leur marché, à cause d’une haine envers  "Israël", nous pourrons exclure les piliers de la démocratie :  l’égalité, la liberté et la propriété. S’ils nous donnent  l’illégitimité, ils prendront la loi de la nationalité. La guerre menée contre  cette tendance pourra être dangereuse. Elle pourra toucher tout  Israélien qui découvre un point colonial illégitime. Elle touchera  également toute personne qui critique l’utilisation abusive de la force  pendant l’opération Plomb Durci (la dernière guerre agressive  israélienne menée contre Gaza, fin 2008/début 2009).  Tout cela  ouvre la voie vers une loi limitant la liberté d’opinion  d’universitaires, d’organisations des droits de l’homme. Une loi qui  menacera les sources de vie de beaucoup d’artistes. C’est une heure  critique pour "Israël". Un important diplomate  israélien m’a récemment confié qu’en Europe, beaucoup de journalistes et  d’hommes de lettre de gauche fournissent, en cette heure difficile pour  "Israël", à ceux qui détestent "Israël", l’arme qu’ils recherchent. Ils  sabotent la publicité de l’ambassade. Ainsi, l’animateur de  radio et de télévision Jacob Ahmaïr demande à ses collègues journalistes  de protéger "Israël" de ceux qui essaient d’ébranler sa légitimité. Et  le gagnant du prix Mifaal Haïm a suggéré à l’Union des journalistes de  faire de la lutte contre le retrait de la légitimité une mission du journalisme national. Eh oui, nous ne devons pas  prendre à la légère cette tendance montante. Et au lieu de se lamenter  et de distribuer les accusations, il vaudrait mieux changer les  capitaines du bateau. Nous devons écouter Aqiba Ben Mahlil qui  disait : « Ce sont tes actes qui t’approchent et ce sont tes actes qui  t’éloignent ».      Article écrit par Adifa Al-Dar, publié par le journal hébreu Haaretz, le 5 décembre 2010, traduit et résumé par le département français du Centre Palestinien d’Information (CPI)  | 
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