Publié le 25-12-2010 
                   Relâché après une arrestation  brutale des soldats de l’occupation israélienne stationnés à Hébron pour  permettre aux colons fanatiques de commettre  leurs exactions en toute  impinité, Layli, secouriste et étudiant infirmier, raconte.
 "Alors  que je me trouvais aux côtés d’une Palestinienne ayant fait un malaise  et perdu connaissance, je tentai de lui porter les premiers secours et   demandai aux soldats de reculer, pour quelle puisse respirer.
Mais ces derniers  me saisirent brutalement, sous l’oeil de dizaines de photographes  présents, et me traînèrent de force jusqu’à l’extérieur de la vieille  ville, à l’écart de la manifestation.
Là, il me firent passer de l’autre côté du grand portail et pénétrer dans le quartier des colons, pour me conduire à leur véhicule.
Une meute d’une  centaine de colons attendaient là, tandis qu’avec mes deux camarades, un  Ecossais et une Israelienne, nous étions obligés de passer devant eux.
Maintenant à l’abri  des caméras, les soldats les laissèrent nous dispenser quelques coups.  L’un me fit un croche-pied ; un autre me donna un coup de genou dans le  ventre. Les autres applaudissaient, nous insultaient, et nous faisaient des bras d’honneur. Joli spectacle !
Une chaleur  étouffante régnait dans le véhicule. La climatisation ne fut déclenchée  qu’à l’avant, du côté des soldats. Quand j’essayai de l’ouvrir de notre  côté, les soldats m’en empêchèrent, me menaçant de me passer les  menottes. Arrivé au poste militaire, qui se trouvait au fond d’un  colonie, les deux autres militants et moi fûmes mis dans une cabane  entourée de soldats. Aller aux toilettes ? Seulement la porte grande ouverte pour que les soldats puissent nous tenir à l’oeil ! Du vrai cinéma !
Après trois heures d’attente, vint le moment des interrogatoires. Je refusai de signer leurs différents papiers, à l’exception d’un engagement à ne pas revenir à Hébron pendant les 15 prochains jours.
Quand je suis  sorti, le spectacle des colons en plein exercice d’entraînement, courant  avec des M16 autour du cou, faisant des pompes, du sprint et des  tractions, j’ai tout de même tenu à garder un petit souvenir : j’ai  discrètement filmé la scène avec mon portable, en faisant semblant de  téléphoner."
Layli  
CAPJO-EuroPalestine