al Ahram
Les  Etats-Unis ont informé l’Autorité palestinienne de l’échec de leurs  efforts pour obtenir d’Israël un nouveau moratoire sur la colonisation  dans les territoires occupés, ont déploré les responsables palestiniens  avertis justement de cet état des lieux alors que certains responsables  américains, dont la secrétaire d’Etat Hillary Clinton, tentent de se dérober.
A cet égard, confirmant ceci de manière indirecte, un responsable du bureau du premier ministre israélien Benyamin Netanyahu  a renvoyé à la presse en guise de réponse un passage du discours que ce  dernier avait prononcé la veille au Parlement. « Nous travaillons  étroitement avec les Etats-Unis depuis plusieurs semaines pour trouver  une voie afin de reprendre les négociations et c’est un objectif  commun », a déclaré Netanyahu, sans évoquer un gel des colonies et en  tentant d’imputer à l’Autorité palestinienne la responsabilité du  blocage des négociations.
Réponse palestinienne : nous n’avons pas besoin qu’on  nous donne une réponse puisque la réponse du gouvernement de Netanyahu a  été l’annonce de la construction de 625 logements dans la colonie de Pisgat Zeev, de 130 autres dans la colonie de Gilo et avant cela d’une liaison ferroviaire entre la colonie d’Ariel et Tel-Aviv [1].
D’ailleurs, le président de l’Autorité palestinienne,  Mahmoud Abbass, avait réaffirmé mercredi qu’il envisageait des  alternatives aux négociations de paix en cas de persistance du désaccord  sur la colonisation. « Si c’est accepté (le moratoire), nous sommes  prêts, sinon nous annoncerons que cette option est terminée et nous nous  tournerons vers d’autres », a-t-il indiqué. La Ligue arabe a avalisé le  8 octobre la position palestinienne, mais avait accepté d’attendre,  pour se prononcer définitivement, le résultat de la médiation  américaine. M. Abbass avait exposé lors de cette réunion arabe plusieurs  alternatives aux négociations, à commencer par la présentation d’une  demande de reconnaissance d’un Etat palestinien par les Nations-Unies  faute d’être parvenu à un accord avec Israël .
Rien à attendre donc ? On se souvient d’ailleurs de  cette phrase-clé de l’idéologie de Netanyahu : pas d’Etat palestinien  entre le Jourdain et la Méditerranée. Une paix est donc plus ou moins  illusoire sans de très fortes pressions américaines ; mais Washington  est bien loin d’avoir la volonté de le faire [2].
[1] voir aussi l’Afp, relayée par Canoe Info :
Les Palestiniens accusent Israël d’être responsable de l’échec
Le gouvernement israélien de Benjamin Netanyahu  a rejeté la paix en refusant de décréter un nouveau gel de la  colonisation, a déclaré à l’AFP un responsable palestinien après  l’annonce de l’échec de Washington de relancer les négociations de paix.
« En refusant de donner une réponse claire aux  Etats-Unis, Israël a refusé de geler la colonisation et de donner une  chance à la paix dans la région », a regretté ce responsable sous  couvert de l’anonymat.
Les États-Unis ont annoncé mardi qu’ils avaient  abandonné l’idée d’obtenir un gel de la colonisation israélienne en  Cisjordanie afin de relancer les négociations au Proche-Orient.
Cet aveu marque un échec cinglant de la stratégie  proche-orientale de l’administration Obama après des semaines de vains  efforts pour redémarrer les négociations de paix bloquées depuis  septembre en raison du contentieux sur la colonisation juive.
Les États-Unis avaient déjà informé jeudi l’Autorité palestinienne du président Mahmoud Abbas de l’échec de leurs efforts pour obtenir d’Israël un nouveau moratoire sur la colonisation dans les Territoires occupés.
« L’administration américaine nous a informés  qu’Israël n’avait pas accepté un moratoire sur la colonisation », avait  alors déclaré à l’AFP un haut responsable palestinien sous couvert de  l’anonymat.
Le président Abbas, en visite officielle en Grèce, a reçu la réponse formelle des États-Unis, sous forme de lettre, dans la nuit  de mardi à mercredi, a confirmé à l’AFP le porte-parole de M. Abbas,  Nabil Abou Roudeina, lors d’un entretien téléphonique d’Athènes.
« Le président Abbas a dit à la partie américaine  que la direction palestinienne et ses frères arabes allaient étudier la  réponse officielle (américaine) avant de faire part de la position  palestinienne », a expliqué M. Abou Roudeina.
Pour reprendre les négociations de paix, les  Palestiniens exigent un gel de la colonisation en Cisjordanie occupée  mais également à Jérusalem-Est annexée.
Le mois dernier, lors d’un entretien marathon avec la secrétaire d’État américaine Hillary Clinton,  chargée du dossier, M. Netanyahu avait accepté d’envisager un nouveau  gel de 90 jours sur les constructions dans les implantations juives de  Cisjordanie en échange d’une généreuse enveloppe de garanties  sécuritaires et diplomatiques, dont des avions de chasse américains.
Mais le Premier ministre israélien a refusé de  soumettre cette proposition au vote de son cabinet de sécurité tant  qu’il n’aurait pas reçu une confirmation écrite des engagements  américains.
Israël n’a jamais reçu cette lettre
Côté israélien, les médias, qui prennent acte de  l’échec américain, assurent qu’« Israël et les États-Unis vont tenter de  trouver d’autres moyens pour faire avancer le processus de paix ».
L’émissaire de M. Netanyahu, l’avocat Yitzhak Molcho, qui est à Washington, va  s’efforcer dans les prochains jours de trouver avec des responsables de  l’administration américaine « une autre voie » pour relancer les  pourparlers avec les Palestiniens, a précisé la radio publique.
Selon le département d’État américain, les  négociateurs israéliens et palestiniens sont attendus la semaine  prochaine à Washington.
Cette annonce n’a pas été confirmée de source palestinienne. http://fr.canoe.ca/infos/internatio...
Défaillance
On le pressentait depuis des mois. C’est désormais  officiel : les Etats-Unis ont échoué dans leurs efforts pour obtenir  d’Israël un nouveau moratoire sur la colonisation dans les territoires  occupés. Du coup, c’est tout le processus de paix palestino-israélien  qui se trouve en ruine.
L’administration américaine se démenait depuis  l’expiration, fin septembre, du moratoire israélien sur la construction  dans les colonies de peuplement juif, pour obtenir un nouvel arrêt de 90  jours de la colonisation en Cisjordanie, afin de permettre la reprise  des négociations palestino-israéliennes. Ce gel limité ne concernait pas  Jérusalem-Est, malgré les exigences palestiniennes d’un arrêt total  dans l’ensemble des territoires occupés. Les dirigeants israéliens ont  toujours fait savoir que la construction de logements dans les quartiers  juifs de colonisation à Jérusalem-Est allait se poursuivre, quitte à  défier le président américain Barack Obama et la communauté internationale.
Poussant le défi, l’Etat hébreu a décidé la semaine  dernière, avant même l’annonce jeudi par les Etats-Unis de l’échec de  leur mission, d’autoriser la construction de 130 nouveaux logements dans  le quartier de colonisation juive de Gilo, à Jérusalem-Est. Le programme porte sur 625 habitations à Pisgat Zeev,  un secteur urbain qui jouxte Jérusalem-Est, la partie arabe de la ville  annexée en 1967. Le projet a été approuvé par une commission du  ministère israélien de l’Intérieur. Avec 50 000 habitants, Pisgat Zeev,  fondé il y a vingt-cinq ans, est l’un des principaux quartiers juifs de  la partie arabe de la ville sainte que les Palestiniens aspirent à en  faire la capitale de leur futur Etat.
Alors que ces plans de construction compromettent sa politique au Proche-Orient, le locataire de la Maison Blanche  s’est contenté de critiquer Israël en des termes très édulcorés. Il a  ainsi estimé que l’action israélienne « n’aide pas » les négociations de  paix. Cette douce critique a été rayée d’un trait par le premier  ministre israélien, Benyamin Netanyahu,  qui a eu l’insolence de nier tout lien entre la politique de  construction à Jérusalem et le processus de paix ! Mais sur quoi porte  au juste ce dernier ? La terre, notamment à Jérusalem, n’est-elle pas le cœur même des pourparlers ?
L’arrogance du dirigeant israélien peut s’expliquer  par la faiblesse de la politique américaine. Alors que l’arrivée au  pouvoir du président Obama, début 2009, a soulevé de larges espoirs pour  une politique nouvelle vis-à-vis de l’Etat juif, l’optimisme a  progressivement cédé la place à l’inquiétude et l’amertume. Le retrait  et la défaillance de la politique américaine face à Israël étaient bien  visibles dans l’offre sans précédent de récompenses faites récemment à  Tel-Aviv pour qu’il accepte une reconduction d’à peine trois mois du gel  des colonies. Washington avait ainsi proposé tout un paquet de  garanties politiques et d’armes sophistiquées et ultramodernes. En vain.  Les dirigeants israéliens ont en effet compris qu’ils peuvent  s’abstenir de faire la moindre concession, car les Etats-Unis ne peuvent  ou ne veulent exercer davantage de pressions et qu’ils préfèrent plutôt  la carotte au bâton. Avec le résultat que l’on connaît.