Dimi Reider
Organisée à Jérusalem au mépris du droit international [1], la conférence de l’OCDE  sur le tourisme persiste dans sa complicité avec l’occupation.
Les participants de la  conférence annuelle de l’OCDE sur le tourisme, tenue la semaine dernière  à Jérusalem, ont été transportés autour de la ville par des bus loués à  une compagnie qui développe des colonies juives en Cisjordanie. La  conférence a été presque annulée en raison de la décision controversée  de la tenir à Jérusalem et plusieurs membres de l’Organisation pour la  coopération économique pour le développement, l’ont boycottée.
Des bandes vidéo obtenues par Haaretz montrent les  participants à la conférence qui arrivent au Musée d’Israël, jeudi  dernier, dans un autobus appartenant à la Société de développement Mateh  Binyamin. Sur le front de l’autobus se trouvait un panneau : « .. 86e  session de la commission du tourisme de l’OCDE table ronde de haut  niveau 20-22 Octobre 2010 » et le logo de l’entreprise est clairement  visible sur le côté de l’autobus.
Selon le site du Conseil local de Mateh Binyamin, en  plus de posséder une flotte d’environ 70 véhicules pour le transport  l’entreprise prend également une part active dans la construction de  colonies. Toujours selon le site, la société de développement est  propriétaire de trois stations essence en Cisjordanie, elle a planifié  et construit tout un quartier dans la colonie de Na’aleh et construit  régulièrement des infrastructures dans les colonies, par exemple  concernant l’électricité, l’eau et les égouts. Les bureaux de la société  sont situés à Psagot, une colonie proche de Ramallah.
Le Ministère du Tourisme a déclaré à Haaretz que  l’organisation de la conférence a été confiée à Ortra, une société  d’événements privée. Le directeur Lior Gelfand a confirmé à Haaretz que  les autobus de la Société Mateh Binyamin développement ont été engagés  pour transporter les participants à la conférence de l’OCDE de leurs  hôtels vers les lieux de conférence au Musée d’Israël et au Jérusalem  International Conventions Center. Le ministère a également déclaré qu’il  ne voyait rien de mal à la collaboration avec cette société de bus en  particulier.
« La Coalition des femmes pour la paix et d’autres  organisations étaient opposés à ce qu’Israël rejoigne l’OCDE,  précisément parce qu’il est impossible de séparer l’économie de  l’occupation - un élément d’exploitation qui est contraire au droit  international - de l’économie normative d’Israël », a déclaré à Haaretz  le coordinateur de recherche pour l’organisation Who profits, Meirav  Amir.
Who profits met l’accent sur les aspects économiques du  contrôle d’Israël sur le territoire palestinien. « Les délégués de  l’OCDE ont seulement prouvé cela, lorsque dès leur première visite, ils  se sont trouvés en train d’utiliser les services d’une entreprise qui  prend une part active à la construction de colonies », a dit Amir.
[1]  c’est Tel Aviv qui est capitale d’Israël, l’annexion de Jérusalem n’a  jamais été  reconnue ni acceptée par la communauté internationale. Voir  et http://www.france-palestine.org/article15796.htmlhttp://www.france-palestine.org/art...
publié par  Haaretz, 28 octobre 2010
et en français par l’Association belgo-palestinienne
traduction : Julien Masri
Intro et note : C. Léostic, Afps