Israël a décidé de différer la reprise de son « dialogue        stratégique » avec Londres jusqu’à ce que la        Grande-Bretagne révise une loi sur les crimes de guerre,        a indiqué le porte-parole du ministère israélien des        Affaires étrangères. Un nouveau défi israélien à        l’encontre des pays occidentaux qui sont les principaux        protecteurs.
              Concernant la Grande-Bretagne et Israël, Dan       Meridor, ministre israélien        pour les Services secrets, a récemment annulé une visite        à Londres à la suite d’informations, selon lesquelles il        aurait fait l’objet d’une plainte pour son rôle dans        l’abordage sanglant, le 31 mai, par la marine        israélienne d’une flottille internationale qui voulait        briser le blocus de Gaza. Il y a eu aussi l’annulation        de la visite de l’ex-ministre israélienne des Affaires        étrangères, Tzipi       Livni, visée en décembre        2009, par un mandat d’arrêt d’un tribunal britannique        sur plainte de militants palestiniens, pour l’offensive        israélienne meurtrière dans la bande de Gaza en décembre        2008/janvier 2009. Selon la législation britannique, un        juge peut délivrer un mandat d’arrêt contre une        personnalité étrangère en visite au Royaume-Uni, à la        demande d’un plaignant, s’il estime qu’elle a pu        participer à des crimes de guerre ou à des crimes contre        l’humanité. Des associations palestiniennes ont utilisé        cette législation pour saisir les tribunaux britanniques        en évoquant des crimes de guerre des dirigeants        politiques ou militaires israéliens. Israël a déjà        rencontré des problèmes similaires avec les lois de        compétence universelle adoptées notamment par la        Belgique et l’Espagne.
              En 2001, une plainte fut déposée en Belgique contre le        premier ministre israélien de l’époque Ariel Sharon pour        les massacres des camps de Sabra et        Chatila, au Liban en 1982, Bruxelles s’est soumis        ensuite à Israël et a restreint la portée de sa loi qui        exige désormais un critère de « rattachement », à savoir        l’implication directe d’un citoyen belge.
              En janvier 2009, une plainte en Espagne contre de hauts        responsables militaires israéliens pour un bombardement        meurtrier à Gaza en 2002 avait suscité la colère        d’Israël. Elle avait été classée sans suite en juin        2009, date à laquelle le Parlement espagnol avait        nettement limité le principe de juridiction universelle        permettant aux juges espagnols d’enquêter sur les crimes        de masse commis dans le monde. Israël veut à tout prix        poursuivre ses crimes sans qu’il soit dérangé le moins        du monde. Mais jusqu’à quand va-t-on accepter ces        avantages et exceptions qu’il se donne ? L’Occident qui        se veut protecteur des libertés et des droits humains ne        devrait-il pas agir avec fermeté plutôt que de lancer        toutes sortes d’accusations aux pays du tiers-monde ou        bien est-ce que les Palestiniens sont des        laissés-pour-compte qu’on peut massacrer sans que l’on        se soucie d’eux ?.
       Al-Ahram       HebdoLien