Par Adie Mormech
Article publié le 11/11/2010. Adie est un activiste britannique qui fait partie de l'équipe ISM-Gaza.
Lorsque l'histoire de la famille Samouni, du quartier Zeytoun, dans la banlieue de Gaza-ville, a éclaté, les radios et les médias ont de concert couvert ce qui fut un résumé de la tragédie qui a frappé Gaza pendant l'Opération Cast Lead – les 3 semaines de bombardements et d'attaques terrestres militaires israéliennes de fin 2008-début 2009. Le très grand nombre d'enfants laissés orphelins au milieu des gravats de la "Rue Samouni" a touché le public dans le monde entier. A Gaza, les familles élargies sont grandes et proches ; les Samounis, une famille constituée principalement d'ouvriers agricoles, étaient plus de cent et occupaient toute une rue. En seulement 3 jours de bombardements israéliens intenses sur leur quartier, 29 membres de la famille sont morts, leurs maisons complètement rasées. La famille Samouni mérite notre attention, surtout pour la détermination des membres de la famille qui restent et la manière dont ils font face. Les garçons et les filles prennent maintenant soin les uns des autres, mères et tuteurs à l'âge de dix ou onze ans.
Les enfants Samouni dans les décombres de leurs maisons de Gaza après avoir perdu 29 membres de leur famille dans les bombardements de début 2009..
Je vais les voir deux fois par semaine pour leur apprendre l'anglais, et pour jouer et dessiner avec eux. Au début, c'était juste pour Mona Samouni, 11 ans, mais aujourd'hui, c'est une classe de 6 enfants avides d'apprendre. Chaque fois que je parcours les quelques centaines de mètres le long de la rue Samouni, j'éprouve un sentiment étrange, je me souviens des images de la télévision montrant les nuages de poussière autour des rangées de maisons par terre, les barres de métal tordues, les tas de parpaings brisés sur des morceaux de vêtements et des livres de classe. Quels flashbacks évoquent-ils pour les familles vivant toujours ici, je ne le saurai jamais.
Mais je ne marche pas seul très longtemps. De nombreux enfants arrivent et gentiment, me prennent la main et nous marchons jusqu'à l'immeuble de trois étages, au bout de la rue. Seul resté debout après l'attaque, il a été évacué de force par les forces israéliennes pour l'utiliser comme base militaire. C'est là que je retrouve Mona Samouni. Elle est réfléchie, toujours très joueuse, et elle veut parler anglais. Je l'ai connue grâce à un documentariste gazaoui qui a relaté son histoire. Elle avait emmené Jeremy Bowen au milieu des ruines de sa maison dans le documentaire de la BBC "Gaza, Out of the Ruins".
Je ne pose pas de questions à Mona sur ce qui lui est arrivé il y a un an et demi, mais chaque fois qu'elle dessine, elle n'a qu'une chose en tête. Elle fait des dessins d'elle avec ses parents et ses frères, avec un grand soleil. Puis elle les dessine, sans vie, à côté d'elle dans les décombres. A part ses cousins, oncles et tantes, elle a perdu 3 frères et ses deux parents.
Mona Samouni montrant les cartes d'identité de son père et de sa mère peu de temps après qu'ils étaient tués dans les bombardements de janvier 2009 (photo Adie Mormech)
Mona faisait partie des plus de 100 membres de la famille Samouni qui ont été raflés par les soldats israéliens au début de l'attaque et forcés d'aller dans la maison de Wael Samouni. Pendant la nuit du 4 janvier 2009, une pluie de munitions est tombée sur la rue Samouni, et trois missiles d'hélicoptères Apache ou de chars (selon les rapports) ont frappé la maison de plain pied dans laquelle les Samounis avaient été parqués. 21 personnes ont été tuées et plus de 30 ont été blessées. 8 autres ont été tuées lors d'incidents séparés : ceux qui ont fui le secteur l'ont fait contre les ordres et les tirs des soldats postés qui criaient, en arabe classique, "Repartez mourir". Ils ont répondu qu'ils continueraient et "mourraient sur la route". La famille Samouni a eu plus de morts pendant les deux jours d'attaque que le total des victimes israéliennes des roquettes tirées par les militants pendant 9 ans (16 Israéliens). Ce qui s'est passé rue Samouni ne fait plus l'objet de contestations ; la version de la famille a été corroborée par le Comité international de la Croix Rouge et par le Rapport Goldstone pour les Nations Unies.
La première victime de la famille fut l'oncle de Mona, Ateya al-Samouni, le 4 janvier 2009. Il était dehors lorsque les troupes israéliennes ont commencé à tirer sur sa maison et à demander le propriétaire. Les bras en l'air, sa carte d'identité dans une main et son permis de conduire israélien dans l'autre, il a été tué à bout portant devant ses enfants. Pendant les tirs, son fils de 4 ans, Ahmad, a été grièvement blessé, ainsi que deux autres plus légèrement. L'ambulance du Croissant Rouge qui est venue les chercher – répondant à un des 145 appels du quartier – a été bloquée jusqu'au 7 janvier. Ahmad est mort le lendemain, interdit de quitter la maison de Wael.
Mona Samouni en train de dessiner (photo Adie Mormech)
Mahmoud, 12 ans, et sa sœur Amal, 10 ans, sont toujours hantés par le souvenir de leur père tué devant la maison. Amal nous dit, "Notre mère s'est mise à crier et à pleurer. Les soldats sont entrés et ils ont détruit les meubles de la chambre, mis le feu aux meubles dans une autre pièce. Nous les avons suppliés de ne pas tirer, nous sommes des enfants, s'il vous plaît, ne tirez pas. Alors ils se sont mis à tirer. C'est comme ça qu'Ahmad, Farraj et Fauzi ont été blessés." Leur histoire est présentée dans le documentaire de Channel 4 "Dispatches – Children of Gaza".
Almaza Samouni, 13 ans, se souvient des membres de sa famille empilés les uns sur les autres dans les ruines de la maison bombardée, en sang, ses deux parents morts. Son histoire a été relatée dans le document Al-Jazeera, "A Girl Called Jewel".
Lorsque le Croissant Rouge est enfin arrivé dans le secteur des Samouni avec d'autres membres de la famille, ils ont découvert que la rue entière avait été détruite au bulldozer. En cherchant parmi les décombres, ils ont trouvé un adulte et deux enfants, vivants, dans ce qui restait de la maison de Wael : Nafez al-Samouni, que sa femme croyait mort, Ahmed Samouni, 16 ans, et Amal, 10 ans. Ahmed gisait, blessé, incapable de marcher, sur sa mère et ses frères morts. Comme beaucoup d'autres enfants, Amal et Ahmed ont conservé des cicatrices psychologiques et physiques. Des éclats d'obus sont toujours logés dans le cerveau d'Amal et lui provoquent des maux de tête, des saignements de nez et des problèmes de vision. Bien qu'elle ait finalement pu sortir de Gaza pour être soignée, tant Ramallah que Tel Aviv lui ont dit qu'on ne pouvait rien faire pour elle.
Dessin de Mona Samouni (photo Adie Mormech)
De tout le temps que je passe avec eux, il est clair que les enfants Samouni ont le courage de continuer. Ce qui m'a surpris, c'est le peu d'aide mise à leur disposition ; certains vivent toujours sous des tentes ou des abris en amiante. Et plus que tout, j'ai été choqué de voir comment les enfants doivent se débrouiller par eux-mêmes. Après toute l'attention des médias, et à part quelques visites occasionnelles de kinésithérapeutes ou de conseils, il n'y a eu aucun remplacement de l'énorme perte qu'ils ont subie. Littéralement aucun.
Comme l'a dit le Centre palestinien pour les droits de l'homme, "L'attaque de la famille al-Samouni a été largement médiatisée. Pourtant, les survivants n'ont reçu aucune aide réelle. Le peu qu'ils ont reçu est maintenant stoppé, à part une aide limitée d'organisations locales. La famille vit maintenant dans une grande pauvreté, sans source de revenus, et sans publicité sur son calvaire."
Fida Qishta, documentariste indépendante gazaouie, a réalisé un court-métrage très émouvant, "Where Should the Birds Fly" à partir de vidéos qu'elle a prises pendant l'Opération Plomb Durci sur Mona Samouni et ce qui est arrivé à sa famille. On l'entend, marchant dans les ruines de sa maison, réciter quelques vers de l'écrivain palestinien Lufti Yassini :
"Je suis l'enfant palestinien,
J'ai porté tôt la douleur,
Le monde entier m'a oublié,
Ils ont fermé les yeux sur mon oppression,
Je suis inébranlable,
Je suis inébranlable."
Heureusement, grâce à une autre Mona intrépide de Gaza, un groupe de la base populaire palestinienne travaillant en étroite collaboration avec un partenaire international offre un peu de répit. Leur travail fait honte à tous ceux, nombreux, qui ont fermé les yeux et ont oublié Mona et les autres enfants Samouni.
Le docteur Mona El Farra et l'Alliance pour les enfants du Moyen-Orient
Lorsque Ahmed Samouni m'a demandé si je pouvais organiser une classe d'été pour les enfants Samouni, j'ai d'abord essayé avec l'UNRWA. Bien que vivant dans un quartier pauvre et avec l'essentiel de leur vie et de leurs maisons en ruines après les bombardements, les Samounis n'ont pas droit à l'aide, parce que, contrairement à beaucoup de Gazaouis, ils ne font pas partie des réfugiés qui ont été forcés de fuir de Palestine 48 par l'armée de l'Israël alors naissant.
Les enfants Samouni, Mona et Amal (au centre) avec le docteur Mona el-Farra (photo Adie Mormech)
J'ai donc discuté avec le docteur Mona el-Farra, dermatologue gazaouie qui se consacre avec ténacité à la santé, aux problèmes des enfants et des femmes à Gaza depuis plus de 20 ans, en tant que bénévole au Croissant rouge palestinien. Elle est directrice de projet à l'Alliance des enfants du Moyen-Orient (Middle East Children’s Alliance -MECA) et j'avais entendu parler de son travail à MECA par son organisation partenaire à Gaza, "Afaq Jadeeda", ou "Nouveaux horizons", où je donne également des cours.
Femme remarquable et résolue, le docteur Mona est impliquée dans de nombreuses organisations ancrées dans la population de tout Gaza, qui procure de l'aide aux plus vulnérables. Originaire de Khan Younis, au sud de la Bande, elle continue à travailler avec le Croissant Rouge palestinien et avec MECA, qui a récemment créé le programme de soutien de "Nouveaux horizons" : "Let the Children Play and Heal" ("Que les enfants jouent et guérissent").
L'année dernière, le programme a touché plus de cent mille enfants, en aidant à répondre à leurs besoins psychologiques après les attaques israéliennes de 2009 par l'expression et la participation à des activités de peinture, danse, musique, contes, théâtre et marionnettes.
Dès qu'ils ont appris la situation des enfants Samouni, le docteur Mona et le coordinateur de "Horizons nouveaux", Ehab Abu Msalam, sont immédiatement venus les voir pour discuter avec Ahmed de son souhait de projet éducatif.
"Nous avons donc eu l'idée de leur organiser des cours d'école primaire", dit Ehab, "pour les soutenir dans les matières les plus importantes : arabe, anglais et mathématiques".
Ils ont agi très vite. Il n'a fallu que quelques jours pour que Nouveaux horizons monte un programme d'un mois, "Apprendre sur les décombres", des classes sous chapiteau au bout de la rue Samouni. Ouvertes quatre jours par semaine, ils ont fourni l'enseignement, des repas et des voyages organisés pour plus de 120 enfants du quartier. Certains des enfants plus âgés, comme Mona Samouni, ont aidé à organiser les voyages des plus jeunes.
Plus de 100 enfants Samouni ont suivi des cours sous la tente "Apprendre sur les décombres" montée rue Samouni.
"Nous avons décidé de l'appeler 'Apprendre sur les décombres'", dit le docteur Mona, "parce que tout ce qu'on voit dans le quartier, ce sont des ruines de maisons, des gens vivant sous des tentes. Nous avons pensé qu'il était important de donner ce nom malgré ce qui s'est passé, pour montrer que le désir et le souhait de la population de vivre et de se dresser sur les ruines est plus fort que la mort."
Lorsque j'y suis allé, la tente vert brillant près de la maison de Mona Samouni était une ruche d'activité ; doigts levés dans les salles de classe, chants et exercices physiques dans la salle d'activités, et quelques autres gamins distribuant des canettes de boisson et des sandwiches.
J'ai demandé au docteur Mona comment ils avaient réussi à organiser, aussi rapidement, un tel programme bien adapté. "Je suis allée voir les familles," dit-elle, "je leur ai demandé ce dont elles avaient besoin. Ce qui les inquiétait le plus, c'est que les enfants aient manqué l'école à cause du traumatisme – perdre son père ou sa mère ou les deux est un traumatisme grave – et je me suis demandée combien d'années il faudrait pour qu'ils reviennent à un état normal. Alors j'ai réuni rapidement l'équipe de Nouveaux horizons, j'ai discuté avec MECA, qui travaille avec des enfants dans tout le Moyen-Orient. D'un côté, la rapidité vient de notre travail avec la base populaire, l'expérience de nombreuses années, la confiance des gens à l'intérieur et à l'extérieur de Gaza. De même, MECA croit au travail de ses partenaires palestiniens et, en soutien, nous a procuré immédiatement les fonds nécessaires ; nous avons donc pu franchir les lignes bureaucratiques, mettre tout en place avant Ramadan et commencer les cours."
"Les cours sont éducatifs mais aussi amusants, à l'air libre, avec un mélange d'enseignement formel et de cours informels. Le programme a également permis d'embaucher 6 enseignants qui étaient d'accord pour continuer en tant que bénévoles tant l'accueil des enfants Samouni était chaleureux. C'est la beauté de ce projet ; nous arrivons à avoir des bénévoles dans des circonstances difficiles parce que les gens voient que la valeur du travail, de l'autonomisation et de la participation sont au centre de notre philosophie, et non la dépendance et la charité. Je suis allée les voir trois ou quatre fois et chaque fois, j'ai eu le sentiment que c'était un programme formidable."
Et les enfants ? La plupart de ceux que j'ai vu étaient excités, montrant un énorme appétit d'apprendre et profitant à plein de l'opportunité offerte. "Nous sommes heureux de ces cours parce que c'est important de savoir lire et écrire, il nous faut une bonne éducation pour continuer à lutter pour notre terre qui a été volée," dit Mohammed Samouni, 10 ans. "Nous apprenons les mathématiques, l'anglais et l'arabe pour être meilleurs à l'école. Nous espérons que ces cours vont continuer," dit Amal.
Selon Ehab, ce fut aussi une occasion de comprendre les besoins réels des enfants :
"Les enfants ont peur, ici, parce que chacun d'entre eux y a perdu quelqu'un ; tu verras qu'ils veulent être près de nous pour se sentir en sécurité. Alors nous avons essayé de leur donner tout ce que nous pouvions et nous les avons aidés à voir comment ils peuvent s'aider eux-mêmes."
Sans aucun doute, le plus amusant, ce furent les sorties, avec plus de 100 enfants Samouni et quelques autres de familles du quartier emmenés en voitures à la plage – un jour consacré aux jeux. Ils ont fait du bateau, se sont baignés, ont assisté à des spectacles de magie, de chant et de marionnettes avant l'arrivée du repas et des rafraichissements. "Nous avons nagé, nous sommes très heureux de cette journée, c'est très important d'avoir toute une journée de jeux et de bonheur," dit Maysaa Samouni, 11 ans.
Majdy en plein tour de magie pour les enfants Samouni.
Un des bénévoles et magicien, Majdy, dit : "Nous sommes heureux d'aider tous les enfants palestiniens qui ont besoin d'aide – pas seulement la famille Samouni, c'est notre devoir. Nous demandons à tous, dans le monde entier, et à tous les organismes, de faire de même pour aider les enfants en Palestine et à Gaza."
Mais le docteur Mona ajoute que traiter de tels traumatismes nécessite beaucoup plus que ce qu'ils peuvent offrir en un laps de temps si court : "L'importance est dans le suivi des enfants, ce qui demande beaucoup d'efforts. Un mois, ce n'est pas suffisant. Nous devons essayer et ré-essayer à faire ce suivi. Pour ce faire, nous n'avons pas besoin d'énormément d'argent. Comme nous avons déjà les communications avec la base populaire, nous avons besoin de volonté, de vision et de décider comment investir l'argent de la meilleure façon possible. C'est comme ça que ça a commencé."
"Ces enfants ont besoin d'amour, de compassion et de soin et, malgré leurs visages souriants, ils sont passés par beaucoup d'histoires d'horreur et d'agonie. Nous essayons de les aider à guérir. A oublier. Je ne suis pas sûre qu'ils puissent pardonner. Parce que ce qui s'est passé, ce fut un crime contre l'humanité et contre les familles de civils qui vivaient ici."
Pour quelqu'un de si jeune, Mona Samouni a beaucoup réfléchi sur la façon d'exprimer sa perte, avec ses mots et ses dessins pleins de réflexions et de clarté. Lorsque je lui demande quel message elle veut envoyer aux enfants des pays occidentaux, elle me dit :
"Mon message, c'est de montrer autant d'amour que possible à vos parents, parce que j'ai perdu les miens et que je ne peux plus prendre soin d'eux."
La nature bienveillante et tournée vers l'extérieur du message montre que les enfants n'ont pas encore succombé à l'introspection et à l'amertume qu'une telle perte pourrait entraîner. Ce qui transparaît, quand on les observe, c'est le soutien qu'ils s'apportent les uns les autres, en l'absence de tant de figures parentales, les mains ouvertes qu'ils nous tendent lorsque nous allons les voir. Mes cours d'anglais finissent souvent en cours d'arabe pour moi, entrecoupés de parties de cache-cache derrière les canapés.
Dessin de Mona Samouni avec ses parents ((photo Adie Mormech)
Il faut que nous fassions beaucoup plus, nous, dans les pays européens, pour aider à adoucir un peu des souffrances provoquées par la politique de nos gouvernements, et, plus important, pour faire en sorte que des familles palestiniennes comme les Samounis n'aient jamais à le revivre. Le message du docteur Mona el-Farra au monde est un rappel important que ce qui arrive aux Palestiniens n'est pas un problème humanitaire, mais un tort ininterrompu qui ne sera réparé que lorsque les gens, à l'extérieur, commenceront à le comprendre :
"Je voudrais que les gens essaient d'apprendre sur nous, et essaient de comprendre qu'une injustice a été imposée au peuple palestinien. Pas seulement à cause du blocus, mais à cause de ce qui dure depuis plus de 60 ans, lorsqu'Israël a été créé sur les ruines des réfugiés palestiniens. Nous voulons et nous travaillons pour la paix malgré les conditions difficiles – mais la paix sans justice n'est pas la paix."
Dons pour Zeinat Samouni
Nous lançons une collecte de fonds pour aider à reconstruire et à améliorer la maison de Zeinat Samouni, la mère d'Amal, 11 ans, maintenant veuve. Depuis que son mari et son fils ont été tués dans les bombardements, elle continue à vivre dans une seule pièce, avec ses 8 enfants. Des carreaux d'amiante fissurés couvrent le toit, qui fuit lorsqu'il pleut. Cet été qui a battu des records de chaleur, la transpiration des enfants formait de la condensation qui gouttait la nuit. Elle ne peut pas acheter de réchaud à gaz, et cuisine sur un feu. Le matériel pour améliorer la maison de Zeinat et de ses enfants ne coûterait pas très cher et améliorerait énormément leurs conditions de vie.
Nous essayons aussi d'aider Amal à trouver un neurochirurgien en Europe qui ferait un diagnostic plus approfondi sur les éclats d'obus toujours logés dans son cerveau. Elle souffre en permanence de maux de tête, d'inflammation, de saignements de nez et de fatigue, et nous sommes très inquiets sur les effets des éclats quand elle va grandir.
Si vous souhaitez soutenir et aider Zeinat et sa famille, prenez contact avec moi : adie_mormech@hotmail.com.
Traduction : MR pour ISMLes enfants Samouni dans les décombres de leurs maisons de Gaza après avoir perdu 29 membres de leur famille dans les bombardements de début 2009..
Je vais les voir deux fois par semaine pour leur apprendre l'anglais, et pour jouer et dessiner avec eux. Au début, c'était juste pour Mona Samouni, 11 ans, mais aujourd'hui, c'est une classe de 6 enfants avides d'apprendre. Chaque fois que je parcours les quelques centaines de mètres le long de la rue Samouni, j'éprouve un sentiment étrange, je me souviens des images de la télévision montrant les nuages de poussière autour des rangées de maisons par terre, les barres de métal tordues, les tas de parpaings brisés sur des morceaux de vêtements et des livres de classe. Quels flashbacks évoquent-ils pour les familles vivant toujours ici, je ne le saurai jamais.
Mais je ne marche pas seul très longtemps. De nombreux enfants arrivent et gentiment, me prennent la main et nous marchons jusqu'à l'immeuble de trois étages, au bout de la rue. Seul resté debout après l'attaque, il a été évacué de force par les forces israéliennes pour l'utiliser comme base militaire. C'est là que je retrouve Mona Samouni. Elle est réfléchie, toujours très joueuse, et elle veut parler anglais. Je l'ai connue grâce à un documentariste gazaoui qui a relaté son histoire. Elle avait emmené Jeremy Bowen au milieu des ruines de sa maison dans le documentaire de la BBC "Gaza, Out of the Ruins".
Je ne pose pas de questions à Mona sur ce qui lui est arrivé il y a un an et demi, mais chaque fois qu'elle dessine, elle n'a qu'une chose en tête. Elle fait des dessins d'elle avec ses parents et ses frères, avec un grand soleil. Puis elle les dessine, sans vie, à côté d'elle dans les décombres. A part ses cousins, oncles et tantes, elle a perdu 3 frères et ses deux parents.
Mona Samouni montrant les cartes d'identité de son père et de sa mère peu de temps après qu'ils étaient tués dans les bombardements de janvier 2009 (photo Adie Mormech)
Mona faisait partie des plus de 100 membres de la famille Samouni qui ont été raflés par les soldats israéliens au début de l'attaque et forcés d'aller dans la maison de Wael Samouni. Pendant la nuit du 4 janvier 2009, une pluie de munitions est tombée sur la rue Samouni, et trois missiles d'hélicoptères Apache ou de chars (selon les rapports) ont frappé la maison de plain pied dans laquelle les Samounis avaient été parqués. 21 personnes ont été tuées et plus de 30 ont été blessées. 8 autres ont été tuées lors d'incidents séparés : ceux qui ont fui le secteur l'ont fait contre les ordres et les tirs des soldats postés qui criaient, en arabe classique, "Repartez mourir". Ils ont répondu qu'ils continueraient et "mourraient sur la route". La famille Samouni a eu plus de morts pendant les deux jours d'attaque que le total des victimes israéliennes des roquettes tirées par les militants pendant 9 ans (16 Israéliens). Ce qui s'est passé rue Samouni ne fait plus l'objet de contestations ; la version de la famille a été corroborée par le Comité international de la Croix Rouge et par le Rapport Goldstone pour les Nations Unies.
La première victime de la famille fut l'oncle de Mona, Ateya al-Samouni, le 4 janvier 2009. Il était dehors lorsque les troupes israéliennes ont commencé à tirer sur sa maison et à demander le propriétaire. Les bras en l'air, sa carte d'identité dans une main et son permis de conduire israélien dans l'autre, il a été tué à bout portant devant ses enfants. Pendant les tirs, son fils de 4 ans, Ahmad, a été grièvement blessé, ainsi que deux autres plus légèrement. L'ambulance du Croissant Rouge qui est venue les chercher – répondant à un des 145 appels du quartier – a été bloquée jusqu'au 7 janvier. Ahmad est mort le lendemain, interdit de quitter la maison de Wael.
Mona Samouni en train de dessiner (photo Adie Mormech)
Mahmoud, 12 ans, et sa sœur Amal, 10 ans, sont toujours hantés par le souvenir de leur père tué devant la maison. Amal nous dit, "Notre mère s'est mise à crier et à pleurer. Les soldats sont entrés et ils ont détruit les meubles de la chambre, mis le feu aux meubles dans une autre pièce. Nous les avons suppliés de ne pas tirer, nous sommes des enfants, s'il vous plaît, ne tirez pas. Alors ils se sont mis à tirer. C'est comme ça qu'Ahmad, Farraj et Fauzi ont été blessés." Leur histoire est présentée dans le documentaire de Channel 4 "Dispatches – Children of Gaza".
Almaza Samouni, 13 ans, se souvient des membres de sa famille empilés les uns sur les autres dans les ruines de la maison bombardée, en sang, ses deux parents morts. Son histoire a été relatée dans le document Al-Jazeera, "A Girl Called Jewel".
Lorsque le Croissant Rouge est enfin arrivé dans le secteur des Samouni avec d'autres membres de la famille, ils ont découvert que la rue entière avait été détruite au bulldozer. En cherchant parmi les décombres, ils ont trouvé un adulte et deux enfants, vivants, dans ce qui restait de la maison de Wael : Nafez al-Samouni, que sa femme croyait mort, Ahmed Samouni, 16 ans, et Amal, 10 ans. Ahmed gisait, blessé, incapable de marcher, sur sa mère et ses frères morts. Comme beaucoup d'autres enfants, Amal et Ahmed ont conservé des cicatrices psychologiques et physiques. Des éclats d'obus sont toujours logés dans le cerveau d'Amal et lui provoquent des maux de tête, des saignements de nez et des problèmes de vision. Bien qu'elle ait finalement pu sortir de Gaza pour être soignée, tant Ramallah que Tel Aviv lui ont dit qu'on ne pouvait rien faire pour elle.
Dessin de Mona Samouni (photo Adie Mormech)
De tout le temps que je passe avec eux, il est clair que les enfants Samouni ont le courage de continuer. Ce qui m'a surpris, c'est le peu d'aide mise à leur disposition ; certains vivent toujours sous des tentes ou des abris en amiante. Et plus que tout, j'ai été choqué de voir comment les enfants doivent se débrouiller par eux-mêmes. Après toute l'attention des médias, et à part quelques visites occasionnelles de kinésithérapeutes ou de conseils, il n'y a eu aucun remplacement de l'énorme perte qu'ils ont subie. Littéralement aucun.
Comme l'a dit le Centre palestinien pour les droits de l'homme, "L'attaque de la famille al-Samouni a été largement médiatisée. Pourtant, les survivants n'ont reçu aucune aide réelle. Le peu qu'ils ont reçu est maintenant stoppé, à part une aide limitée d'organisations locales. La famille vit maintenant dans une grande pauvreté, sans source de revenus, et sans publicité sur son calvaire."
Fida Qishta, documentariste indépendante gazaouie, a réalisé un court-métrage très émouvant, "Where Should the Birds Fly" à partir de vidéos qu'elle a prises pendant l'Opération Plomb Durci sur Mona Samouni et ce qui est arrivé à sa famille. On l'entend, marchant dans les ruines de sa maison, réciter quelques vers de l'écrivain palestinien Lufti Yassini :
"Je suis l'enfant palestinien,
J'ai porté tôt la douleur,
Le monde entier m'a oublié,
Ils ont fermé les yeux sur mon oppression,
Je suis inébranlable,
Je suis inébranlable."
Heureusement, grâce à une autre Mona intrépide de Gaza, un groupe de la base populaire palestinienne travaillant en étroite collaboration avec un partenaire international offre un peu de répit. Leur travail fait honte à tous ceux, nombreux, qui ont fermé les yeux et ont oublié Mona et les autres enfants Samouni.
Le docteur Mona El Farra et l'Alliance pour les enfants du Moyen-Orient
Lorsque Ahmed Samouni m'a demandé si je pouvais organiser une classe d'été pour les enfants Samouni, j'ai d'abord essayé avec l'UNRWA. Bien que vivant dans un quartier pauvre et avec l'essentiel de leur vie et de leurs maisons en ruines après les bombardements, les Samounis n'ont pas droit à l'aide, parce que, contrairement à beaucoup de Gazaouis, ils ne font pas partie des réfugiés qui ont été forcés de fuir de Palestine 48 par l'armée de l'Israël alors naissant.
Les enfants Samouni, Mona et Amal (au centre) avec le docteur Mona el-Farra (photo Adie Mormech)
J'ai donc discuté avec le docteur Mona el-Farra, dermatologue gazaouie qui se consacre avec ténacité à la santé, aux problèmes des enfants et des femmes à Gaza depuis plus de 20 ans, en tant que bénévole au Croissant rouge palestinien. Elle est directrice de projet à l'Alliance des enfants du Moyen-Orient (Middle East Children’s Alliance -MECA) et j'avais entendu parler de son travail à MECA par son organisation partenaire à Gaza, "Afaq Jadeeda", ou "Nouveaux horizons", où je donne également des cours.
Femme remarquable et résolue, le docteur Mona est impliquée dans de nombreuses organisations ancrées dans la population de tout Gaza, qui procure de l'aide aux plus vulnérables. Originaire de Khan Younis, au sud de la Bande, elle continue à travailler avec le Croissant Rouge palestinien et avec MECA, qui a récemment créé le programme de soutien de "Nouveaux horizons" : "Let the Children Play and Heal" ("Que les enfants jouent et guérissent").
L'année dernière, le programme a touché plus de cent mille enfants, en aidant à répondre à leurs besoins psychologiques après les attaques israéliennes de 2009 par l'expression et la participation à des activités de peinture, danse, musique, contes, théâtre et marionnettes.
Dès qu'ils ont appris la situation des enfants Samouni, le docteur Mona et le coordinateur de "Horizons nouveaux", Ehab Abu Msalam, sont immédiatement venus les voir pour discuter avec Ahmed de son souhait de projet éducatif.
"Nous avons donc eu l'idée de leur organiser des cours d'école primaire", dit Ehab, "pour les soutenir dans les matières les plus importantes : arabe, anglais et mathématiques".
Ils ont agi très vite. Il n'a fallu que quelques jours pour que Nouveaux horizons monte un programme d'un mois, "Apprendre sur les décombres", des classes sous chapiteau au bout de la rue Samouni. Ouvertes quatre jours par semaine, ils ont fourni l'enseignement, des repas et des voyages organisés pour plus de 120 enfants du quartier. Certains des enfants plus âgés, comme Mona Samouni, ont aidé à organiser les voyages des plus jeunes.
Plus de 100 enfants Samouni ont suivi des cours sous la tente "Apprendre sur les décombres" montée rue Samouni.
"Nous avons décidé de l'appeler 'Apprendre sur les décombres'", dit le docteur Mona, "parce que tout ce qu'on voit dans le quartier, ce sont des ruines de maisons, des gens vivant sous des tentes. Nous avons pensé qu'il était important de donner ce nom malgré ce qui s'est passé, pour montrer que le désir et le souhait de la population de vivre et de se dresser sur les ruines est plus fort que la mort."
Lorsque j'y suis allé, la tente vert brillant près de la maison de Mona Samouni était une ruche d'activité ; doigts levés dans les salles de classe, chants et exercices physiques dans la salle d'activités, et quelques autres gamins distribuant des canettes de boisson et des sandwiches.
J'ai demandé au docteur Mona comment ils avaient réussi à organiser, aussi rapidement, un tel programme bien adapté. "Je suis allée voir les familles," dit-elle, "je leur ai demandé ce dont elles avaient besoin. Ce qui les inquiétait le plus, c'est que les enfants aient manqué l'école à cause du traumatisme – perdre son père ou sa mère ou les deux est un traumatisme grave – et je me suis demandée combien d'années il faudrait pour qu'ils reviennent à un état normal. Alors j'ai réuni rapidement l'équipe de Nouveaux horizons, j'ai discuté avec MECA, qui travaille avec des enfants dans tout le Moyen-Orient. D'un côté, la rapidité vient de notre travail avec la base populaire, l'expérience de nombreuses années, la confiance des gens à l'intérieur et à l'extérieur de Gaza. De même, MECA croit au travail de ses partenaires palestiniens et, en soutien, nous a procuré immédiatement les fonds nécessaires ; nous avons donc pu franchir les lignes bureaucratiques, mettre tout en place avant Ramadan et commencer les cours."
"Les cours sont éducatifs mais aussi amusants, à l'air libre, avec un mélange d'enseignement formel et de cours informels. Le programme a également permis d'embaucher 6 enseignants qui étaient d'accord pour continuer en tant que bénévoles tant l'accueil des enfants Samouni était chaleureux. C'est la beauté de ce projet ; nous arrivons à avoir des bénévoles dans des circonstances difficiles parce que les gens voient que la valeur du travail, de l'autonomisation et de la participation sont au centre de notre philosophie, et non la dépendance et la charité. Je suis allée les voir trois ou quatre fois et chaque fois, j'ai eu le sentiment que c'était un programme formidable."
Et les enfants ? La plupart de ceux que j'ai vu étaient excités, montrant un énorme appétit d'apprendre et profitant à plein de l'opportunité offerte. "Nous sommes heureux de ces cours parce que c'est important de savoir lire et écrire, il nous faut une bonne éducation pour continuer à lutter pour notre terre qui a été volée," dit Mohammed Samouni, 10 ans. "Nous apprenons les mathématiques, l'anglais et l'arabe pour être meilleurs à l'école. Nous espérons que ces cours vont continuer," dit Amal.
Selon Ehab, ce fut aussi une occasion de comprendre les besoins réels des enfants :
"Les enfants ont peur, ici, parce que chacun d'entre eux y a perdu quelqu'un ; tu verras qu'ils veulent être près de nous pour se sentir en sécurité. Alors nous avons essayé de leur donner tout ce que nous pouvions et nous les avons aidés à voir comment ils peuvent s'aider eux-mêmes."
Sans aucun doute, le plus amusant, ce furent les sorties, avec plus de 100 enfants Samouni et quelques autres de familles du quartier emmenés en voitures à la plage – un jour consacré aux jeux. Ils ont fait du bateau, se sont baignés, ont assisté à des spectacles de magie, de chant et de marionnettes avant l'arrivée du repas et des rafraichissements. "Nous avons nagé, nous sommes très heureux de cette journée, c'est très important d'avoir toute une journée de jeux et de bonheur," dit Maysaa Samouni, 11 ans.
Majdy en plein tour de magie pour les enfants Samouni.
Un des bénévoles et magicien, Majdy, dit : "Nous sommes heureux d'aider tous les enfants palestiniens qui ont besoin d'aide – pas seulement la famille Samouni, c'est notre devoir. Nous demandons à tous, dans le monde entier, et à tous les organismes, de faire de même pour aider les enfants en Palestine et à Gaza."
Mais le docteur Mona ajoute que traiter de tels traumatismes nécessite beaucoup plus que ce qu'ils peuvent offrir en un laps de temps si court : "L'importance est dans le suivi des enfants, ce qui demande beaucoup d'efforts. Un mois, ce n'est pas suffisant. Nous devons essayer et ré-essayer à faire ce suivi. Pour ce faire, nous n'avons pas besoin d'énormément d'argent. Comme nous avons déjà les communications avec la base populaire, nous avons besoin de volonté, de vision et de décider comment investir l'argent de la meilleure façon possible. C'est comme ça que ça a commencé."
"Ces enfants ont besoin d'amour, de compassion et de soin et, malgré leurs visages souriants, ils sont passés par beaucoup d'histoires d'horreur et d'agonie. Nous essayons de les aider à guérir. A oublier. Je ne suis pas sûre qu'ils puissent pardonner. Parce que ce qui s'est passé, ce fut un crime contre l'humanité et contre les familles de civils qui vivaient ici."
Pour quelqu'un de si jeune, Mona Samouni a beaucoup réfléchi sur la façon d'exprimer sa perte, avec ses mots et ses dessins pleins de réflexions et de clarté. Lorsque je lui demande quel message elle veut envoyer aux enfants des pays occidentaux, elle me dit :
"Mon message, c'est de montrer autant d'amour que possible à vos parents, parce que j'ai perdu les miens et que je ne peux plus prendre soin d'eux."
La nature bienveillante et tournée vers l'extérieur du message montre que les enfants n'ont pas encore succombé à l'introspection et à l'amertume qu'une telle perte pourrait entraîner. Ce qui transparaît, quand on les observe, c'est le soutien qu'ils s'apportent les uns les autres, en l'absence de tant de figures parentales, les mains ouvertes qu'ils nous tendent lorsque nous allons les voir. Mes cours d'anglais finissent souvent en cours d'arabe pour moi, entrecoupés de parties de cache-cache derrière les canapés.
Dessin de Mona Samouni avec ses parents ((photo Adie Mormech)
Il faut que nous fassions beaucoup plus, nous, dans les pays européens, pour aider à adoucir un peu des souffrances provoquées par la politique de nos gouvernements, et, plus important, pour faire en sorte que des familles palestiniennes comme les Samounis n'aient jamais à le revivre. Le message du docteur Mona el-Farra au monde est un rappel important que ce qui arrive aux Palestiniens n'est pas un problème humanitaire, mais un tort ininterrompu qui ne sera réparé que lorsque les gens, à l'extérieur, commenceront à le comprendre :
"Je voudrais que les gens essaient d'apprendre sur nous, et essaient de comprendre qu'une injustice a été imposée au peuple palestinien. Pas seulement à cause du blocus, mais à cause de ce qui dure depuis plus de 60 ans, lorsqu'Israël a été créé sur les ruines des réfugiés palestiniens. Nous voulons et nous travaillons pour la paix malgré les conditions difficiles – mais la paix sans justice n'est pas la paix."
Dons pour Zeinat Samouni
Nous lançons une collecte de fonds pour aider à reconstruire et à améliorer la maison de Zeinat Samouni, la mère d'Amal, 11 ans, maintenant veuve. Depuis que son mari et son fils ont été tués dans les bombardements, elle continue à vivre dans une seule pièce, avec ses 8 enfants. Des carreaux d'amiante fissurés couvrent le toit, qui fuit lorsqu'il pleut. Cet été qui a battu des records de chaleur, la transpiration des enfants formait de la condensation qui gouttait la nuit. Elle ne peut pas acheter de réchaud à gaz, et cuisine sur un feu. Le matériel pour améliorer la maison de Zeinat et de ses enfants ne coûterait pas très cher et améliorerait énormément leurs conditions de vie.
Nous essayons aussi d'aider Amal à trouver un neurochirurgien en Europe qui ferait un diagnostic plus approfondi sur les éclats d'obus toujours logés dans son cerveau. Elle souffre en permanence de maux de tête, d'inflammation, de saignements de nez et de fatigue, et nous sommes très inquiets sur les effets des éclats quand elle va grandir.
Si vous souhaitez soutenir et aider Zeinat et sa famille, prenez contact avec moi : adie_mormech@hotmail.com.
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