Nous remercions le Dr. Roland Lombard de nous avoir  accordé l’autorisation de diffuser la lettre de protestation qu’il a  adressée, le 17 octobre 2010, à Jean-Dominique Vassalli, Recteur de  l’Université de Genève, concernant l’attribution du titre de Dr. honoris  causa à un homme (*) qui n’a jamais montré la moindre compassion pour  le peuple palestinien qu’Israël anéantit, humilie, expulse, massacre  depuis 1948. Paradoxalement, lors de la cérémonie, qui s’est tenue à  l’Uni Dufour à Genève le 14 octobre, Elie Wiesel s’est exprimé sur le  thème « Droits humains, mémoire et réconciliation ».
26 octobre 2010  
Lettre adressée par M. Roland Lombard
à M. Jean-Dominique Vassalli  
Recteur
Université de Genève
24, rue Général Dufour
CH - 1211 GENEVE
Recteur
Université de Genève
24, rue Général Dufour
CH - 1211 GENEVE
Monsieur le Recteur,
L’université de Genève vient de décerner  le titre de Dr. honoris causa à Elie Wiesel, écrivain fortement attaché  à l’état d’Israël. Je proteste vigoureusement contre cette distinction  dans les circonstances actuelles.
Vous savez certainement les conditions  scandaleuses dans lesquelles sont confinés nos collègues palestiniens du  fait de l’occupation, en particulier à Gaza, les efforts énormes qu’ils  doivent déployer pour dispenser un enseignement de qualité et les  entraves mises en place par l’occupant pour empêcher le fonctionnement  des laboratoires. Sans parler des spoliations et des exactions dont sont  victimes l’ensemble des Palestiniens.
Je rentre d’une mission à Gaza, où la  situation est inacceptable, où nombre d’obstacles rendent difficile  l’accès à ce territoire, où l’on assiste à un génocide écologique et  économique du fait du blocus et des interdictions imposées par  l’occupant à tout développement des infrastructures nécessaires à  l’hygiène et à la santé de la population.
A ma connaissance, Elie Wiesel n’a  jamais pris position d’une manière claire sur ce problème, n’a jamais  condamné ouvertement l’injustice subie par les Palestiniens. Si on peut  lui reconnaître un certain engagement au niveau des droits de l’Homme,  celui-ci n’a pas eu d’écho en ce qui concerne la Palestine. Tant qu’à  honorer une personnalité dans la mouvance israélienne, il eut été plus  judicieux et plus moral de choisir l’un des universitaires risquant sa  carrière, voire sa vie, pour défendre les droits élémentaires des  Palestiniens.
La démarche de l’université de Genève  rappelle celle de l’université de Lausanne, qui a décerné semblable  titre à Benito Mussolini. Non que j’associe les deux personnages, mais  on ne peut s’empêcher d’établir la corrélation entre Wiesel et l’état  d’Israël, un pays dont le fascisme du gouvernement est patent. C’est  pourquoi je réitère ma désapprobation.
Recevez, Monsieur le Recteur, l’expression de mes sentiments distingués.
Roland Lombard  
Dipl. EPFZ, Dr. Ès Sciences
Dipl. EPFZ, Dr. Ès Sciences
le 17 octobre 2010
PS. Je me réserve le droit de transmettre cette lettre à toute personne intéressée.