En affirmant à plusieurs reprises que les négociations avec       les Palestiniens devaient être basées sur un « échange de       territoires et de populations », en allusion aux Arabes       israéliens, le ministre israélien des Affaires étrangères,      Avigdor Lieberman, exprime une       idée de la droite israélienne visant à une épuration       ethnique.
            Ramallah,
De notre correspondant —
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            Ce fut un vrai soulèvement à l’époque suivi d’un rejet de la       proposition raciste de Lieberman qui fut considérée comme un       processus d’épuration ethnique révélant les pensées en cours       au sein de son parti. Mais le voici qui revient à la charge       en arguant du refus des pays arabes et de l’Autorité       palestinienne de l’identité juive de l’Etat d’Israël. Dans       ce contexte discriminatoire, l’on relève que les candidats à       la citoyenneté israélienne devront prêter un serment       d’allégeance à « Israël, Etat juif et démocratique » en       vertu d’un projet d’amendement à la loi       sur la citoyenneté de 1950, comme l’indique un       communiqué du premier ministre Benyamin Netanyahu.       Commentant les propos de Lieberman,       Hanan Achraoui, membre du       Comité exécutif de l’Organisation de la Libération de la       Palestine (OLP), souligne que « considérer ces déclarations       comme provenant d’un extrémiste, d’un personnage       controversé, est une marginalisation des moyens réels d’agir       avec les pensées israéliennes extrémistes ». En fait, il       faut réagir avec ces suggestions avec sérieux parce qu’elles       proviennent du ministre israélien des Affaires étrangères,       le vice-premier ministre et membre de la coalition au       pouvoir. « Ces plans dévoilent qu’un million et demi de       Palestiniens, représentant 20 % de la population d’Israël,       sont considérés comme des transferts par la droite       israélienne raciste », ajoute-t-elle.       Achraoui rappelle qu’il s’agit des ayants droit qui       ont tenu à leurs foyers pendant la catastrophe de 1948 et       ont maintenu leurs racines, refusant d’être des réfugiés.       Or, voici qu’ils doivent partir du cœur de leur Etat.       
            De son côté, Mohamad Dahlane,       membre du Comité central du Fatah, a publié une déclaration       en réponse aux provocations de Lieberman en soulignant que       celles-ci ouvrent la porte de l’épuration ethnique et du       transfert des Palestiniens se trouvant dans les territoires       de 1948. Il a ajouté que l’identité juive de l’Etat d’Israël       fait l’objet de divergences depuis le temps de David Ben      Gourion. Et de préciser aussi       que ce transfert des populations ne pourrait être négocié. «       Le négociateur palestinien n’a pas le droit de décider du       statut juridique de plus d’un million et demi de citoyens       palestiniens en Israël. Ils possèdent un droit historique       sur leurs terres et propriétés. Ils doivent jouir de leurs       droits intégraux en Israël qui se prétend démocratique ».
            Il a mis en garde contre les conséquences de cette politique       extrémiste qui pourrait mener la région à davantage de       violence. Avec la notion de l’identité juive de l’Etat       d’Israël et l’intention qu’a Tel-Aviv de ne pas prolonger le       moratoire du gel des colonies, l’on constate que le       gouvernement actuel est un gouvernement d’occupation, de       transfert, qui ne vise qu’à mettre le bâton dans les roues       pour provoquer l’échec des efforts de paix.
            Les Arabes israéliens protestent 
                  Hanine       Al-Zoghbi, députée arabe à la       Knesset, considère que les déclarations du ministre       israélien des Affaires étrangères révèlent un état de pensée       et de culture officiel et populaire contre la population       arabe vivant en Israël et visant à procéder à une épuration       ethnique dont seraient victimes 1,5 million de Palestiniens.       « Ces orientations racistes de Lieberman sont appliquées au       quotidien sur le terrain par l’intimidation, la saisie des       terres et l’imposition de conditions pour avoir la       citoyenneté », rappelle-t-elle. Les Arabes d’Israël ont       refusé ce genre de propositions dont le transfert bien avant       cela. « Non par attachement à Israël comme patrie, mais par       attachement à notre terre et notre patrie, à nos droits sur       cette terre et sur cette patrie ». La parlementaire a ajouté       que si Lieberman n’avait pas relevé de faiblesse dans la       position palestinienne, il n’aurait pas osé faire de telles       suggestions. 
            Lieberman l’ignorant
            « Ignorant en Histoire », voici ce qu’affirme un autre       député arabe, Mohamad Baraka, dans un communiqué  de       presse. Baraka, chef au Front démocratique de la paix et de       l’égalité, relève : « Nous n’avons pas vendu notre foyer et       notre patrie, c’est lui qui est venu de loin, en a pris       contrôle et les a usurpés. Nous sommes les propriétaires de       la terre et de la patrie ; nous n’y avons pas émigré.       D’ailleurs, ni nous, ni nos pères, ni nos ancêtres ». Et       d’ajouter que l’envahisseur c’est Lieberman et les gens de       sa sorte qui constituent des gangs de pillards dans les       colonies de Cisjordanie. Et de conclure que le gouvernement       veut effectivement mener ce transfert et que ce n‘est donc       pas une lubie de Lieberman.
            Khaled       Al-Asmai