Jamal Elshayyal - Al Jazeera
          Ainsi, après avoir laissé en rade 400 humanitaires, une valeur  de 5 millions de dollars d’aide et 148 véhicules pendant plus de huit  jours, le gouvernement égyptien a finalement donné son feu vert pour que  le convoi d’aide de Viva Palestina accoste dans le port d’Al-Arish.         
Certains d’entre vous se rappelleront le dernier convoi organisé par Viva Palestina,  forcé de retourner de Jordanie en Syrieaprès que les Egyptiens aient  fait savoir qu’ils ne lui accorderaient aucun accès sauf s’il accostait à  Al-Arish. Et bien cette fois-ci, les organisateurs ont fait exactement  ce que le Caire avait demandé - ils sont allés directement en Syrie et  ont demandé la permission de passer par l’Egypte pour se rendre dans la  bande de Gaza assiégée.
Et malgré cela,  le gouvernement égyptien à refusé de  donner son autorisation pendant plus d’une semaine. La raison du rejet initial ? Il n’y en avait pas une seule. Pour beaucoup, il est déroutant de voir comment, en l’espace de 40 ans,  le rôle de l’Egypte dans le monde arabe s’est transformé de gardien du  pan-arabisme en sujet de plaisanterie.
L’Egypte d’aujourd’hui est très loin de la puissante  nation qui a aidé l’Algérie à conquérir son indépendance, qui a concédé  d’inestimables sacrifices pour le peuple palestinien, tenté d’unifier le  monde arabe à travers Damas et, surtout, résisté fermement face à  l’impérialisme britannique, français et américain.
Au lieu de cela, son gouvernement a aujourd’hui  tellement réduit le rôle du pays qu’afin de donner lune fausse  impression d’importance, les médias d’état doivent utiliser Photoshop et trafiquer la position de leur chef mal placé.
Je me demande combien Mubarak a dû se sentir fort quand  il s’est vu précédé Barack Obama et Bibi Netanyahu ! L’Egypte a été par le passé dirigée par un président qui a cru que la  force de son pays venait de celui de toute la région, que la seule voie  par laquelle son peuple pourrait se sentir en sécurité était celle de  tous les peuples arabes. On était alors guidé par l’idée que tant qu’un  seul mètre de terre arabe était occupée, aucun Arabe n’était vraiment  libre.
Mais aujourd’hui, il est ordonné par un gouvernement  tellement impopulaire, tellement coupé de son peuple qu’au moment où la  santé du président était en péril et que celui-ci ait été transporté au  loin en Allemagne, 40 de ses alliés les plus puissants se sont enfuis du  pays.
Le gouvernement égyptien prétend que permettre à des  convois d’aide d’entrer dans le pays est une question de sécurité  nationale et de souveraineté.
Je ne suis pas certain que des convois chargés de  médicaments, de fournitures scolaires et d’incubateurs puissent menacer  la sécurité nationale de l’Egypte.
Beaucoup de gens savent, cependant, combien Israël qui  dispose de l’arme nucléaire représente une menace pour la sécurité  nationale égyptienne. Beaucoup se rendent compte de la façon dont Israël  - un pays qui a occupé chacun de ses voisins - constitue la plus grande  menace vis-à-vis la souveraineté étatique égyptienne.
Je suis sûr que ces mêmes personnes se rendent également  compte de combien est dangereux un Soudan divisé pour la stabilité au  Caire.
Mais en dépit de ces sonnettes d’alarme retentissantes  aux frontières sud et est de l’Egypte, son gouvernement est davantage  concentré sur la question de permettre l’entrée ou non à un convoi  d’aide humanitaire.
Il s’était montré plus soucieux de savoir où un sommet  demandant la fin de la guerre contre Gaza devait se tenir, plutôt que du  fait que la guerre elle-même [décembre 2008] avait été déclarée à  partir de son propre territoire par celui qui était alors le ministre  israélien des affaires étrangères.
Les organisateurs du convoi Viva Palestina  me disent qu’ils couvriront leurs bateaux de drapeaux égyptiens, et que  les participants brandiront les couleurs rouge, noire et blanche haut  dans le ciel au moment où ils accosteront à Al-Arish. Ils me disent que  ce sera un message pour les citoyens égyptiens, qu’ils considèrent  toujours comme leurs frères, en dépit du comportement de leur  gouvernement.
Je me demande qu’elle sera la réponse des Egyptiens. Je  suis sûr que beaucoup d’entre eux se poseront alors la question : « mais  qu’aurait fait Nasser ? »
                13 octobre 2010 - Al Jazeera - Vous pouvez consulter cet article à : 
http://blogs.aljazeera.net/middle-e...
Traduction : Info-Palestine.net
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