Gilles Paris
Pourquoi  la présence d’une tierce partie est-elle nécessaire ? Sans doute à  cause de l’asymétrie qui caractérise les relations  israélo-palestiniennes
Il s’agit sans doute du  principal enseignement, pointé par le chroniqueur israélien du Yédioth  Aharonoth Nahum Barnéa, de la relance formelle des discussions directes  entre Israéliens et Palestiniens, mercredi et jeudi, à Washington. Les  Etats-Unis semblent prêts à reprendre le rôle qui a été le leur par le  passé d’ “honest broker”, d’arbitre. On dira que Bil Clinton puis George  Bush ont tenu ce rôle sans succès lors du sommet de Camp David en  juillet 2000, puis avec le processus d’Annapolis à partir de novembre  2007, mais il s’agissait dans les deux cas de présidents parvenus au  terme de leur second mandat et donc affaiblis politiquement.
Pourquoi la présence d’une tierce partie est-elle nécessaire ? Sans doute à cause de l’asymétrie qui caractérise les relations israélo-palestiniennes, comme le rappelle avec pertinence un universitaire bon connaisseur du dossier, Vincent Romani.
Le “processus de paix”, formule presque magique souvent  déconnectée d’une réalité complexe, est assez ancien pour avoir déjà  fait l’objet d’examens critiques. La “feuille de route”,  plan international rédigé en décembre 2002 par les Européens et les  Américains pour traduire la “vision” de George Bush exprimée à  l’occasion de son discours de juin 2002, évoquait justement cette  nécessité même si elle s’appliquait à un autre mécanisme : l’adoption de  mesures parallèles destinées à restaurer la confiance entre les deux  parties sous le contrôle d’un “juge de paix”.
L’agenda suivi depuis le lancement des discussions de  “proximité”, indirectes, est resté américain. Les Etats-Unis  travailleraient déjà à la formule qui permettrait de passer l’obstacle  du 26 septembre, terme du gel partiel de la colonisation décrété  unilatéralement par Israël (dont il conviendrait de dresser un bilan  impartial). En cas d’échec de la piste de Washington, la Maison Blanche  pourra encore formuler ses propres “paramètres” pour un règlement du  conflit, comme l’avait fait en son temps M. Clinton, mais trop tard.  Réapparition d’un arbitre, donc, et d’un seul. Les Européens n’étaient  pas conviés à Washington.