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jeudi 9 septembre 2010

Négociations ? Institutionnalisation du fait accompli !

Communiqué de l’UJFP
publié le mercredi 8 septembre 2010.
Avec :
- le maintien du blocus de Gaza et l’agression dans les eaux internationales contre la flottille venue briser ce blocus criminel.
- les destructions ou confiscations de maisons, à Jérusalem Est comme chez les Bédouins du Néguev et dans la vallée du Jourdain.
- le refus catégorique de "geler" la colonisation qui n’a d’ailleurs jamais cessé pendant le prétendu "moratoire".
- la répression contre les militant-e-s anticolonialistes et l’emprisonnement de militant-e-s pacifistes luttant pour les Droits de l’Homme à Haïfa comme à Bil’in.
- Avec enfin l’exigence qu’Israël soit reconnu comme Etat Juif, ce qui légitimerait le statut de sous citoyen des 20% d’Israéliens non juifs,
le gouvernement israélien a accentué dans la dernière période sa politique d’annexion et d’étranglement des territoires palestiniens et la répression contre toutes les formes de résistance.
C’est dans ce contexte que le président Obama a mis tout son poids et utilisé diverses pressions pour convoquer de nouvelles "négociations de paix".
L’UJFP tient à rappeler les faits suivants :
- Un Etat d’Israël surarmé, consacrant plus de la moitié de son budget à l’armée, à la militarisation de la société et aux technologies de pointe, morceau d’Occident installé au Proche-Orient, correspond totalement aux vœux de nombreux dirigeants occidentaux. Les Etats-Unis qui soutiennent militairement, politiquement et financièrement cet Etat de façon inconditionnelle sont tout sauf des médiateurs. Comment imaginer qu’ils puissent ou veuillent exercer des pressions pour imposer le droit international ? C’est parfaitement irrationnel. D’ailleurs le président Obama a renoncé à toute exigence préalable vis-à-vis d’Israël malgré les provocations réitérées du gouvernement Nétanyahou et malgré les déclarations qu’il avait faites au Caire sur la nécessité du gel de la colonisation.
- Dans le passé, chaque fois que les Etats-Unis ont piloté ce type de négociations, c’était pour imposer une capitulation aux Palestiniens sur leurs droits fondamentaux (un Etat, le retour des réfugiés, le démantèlement des colonies, la libération de tous les prisonniers …). Les Etats-Unis ont toujours accepté sans problème que les négociations aient pour principal objet la seule "sécurité" de l’occupant.
- Engager des négociations avec la seule Autorité Palestinienne qui n’a plus de légitimité électorale, alors que de très nombreuses forces politiques palestiniennes sont opposées à ce simulacre, ne peut que renforcer la division actuelle de la Palestine, alors que cette division est un objectif stratégique permanent de la politique israélienne.
L’UJFP constate malheureusement qu’il n’y a rien d’autre à attendre de ce prétendu "processus de paix" qu’une nouvelle demande de capitulation des Palestiniens. Il s’agira pour l’occupant de rendre immuable la situation sur le terrain fabriquée par des années de colonisation et de découpage du territoire palestinien en baptisant "Etat palestinien" les bantoustans de Cisjordanie. Il s’agira d’enlever aux Palestiniens Gaza, Jérusalem et le droit au retour des réfugiés. Et comme cela s’est déjà produit, on fera porter aux Palestiniens la responsabilité de l’échec s’ils refusent de signer.
L’UJFP réaffirme que des discussions de paix devront partir du respect de tous les droits alors que ceux des Palestiniens sont violés en permanence. On ne sortira pas de ce déni de justice en feignant d’ignorer ce qui est à l’œuvre : occupation, colonialisme, apartheid et en tentant d’entériner cette destruction de la Palestine.
Il appartient aux peuples et aux sociétés civiles de renforcer partout la campagne BDS (boycott, désinvestissement, sanctions). Il s’agit d’imposer aux gouvernements qu’ils cessent leur complicité et exercent les pressions nécessaires
- pour que l’Etat d’Israël soit contraint de respecter le Droit International.
- pour que ses dirigeant-e-s qui ont commis des crimes soient effectivement poursuivi-e-s.
Bureau National de l’UJFP le 6 septembre 2010
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