Par Popular struggle coordination committee
|                            Il a déclaré qu’une condamnation sévère  servirait de dissuasion aux autres protestataires. En dépit des ordres  militaires disant le contraire, un officier de l’armée a affirmé que les  balles de calibres 0,22’’ sont considérées comme des moyens de contrôle  des foules.                         Abdallah Abu Rahmah au tribunal, le 15 septembre (photo Oren Ziv/Active Stills) La phase de détermination de la peine dans le procès d’Abdallah Abu  Rahmah, coordinateur du Comité populaire de Bilin contre le mur et les  colonies, a débuté le 15 septembre au tribunal militaire d’Ofer. Abu  Rahmah est accusé d’organisation de marches illégales et d’incitation,  mais blanchi des accusations de violence – jets de pierre et possession  d’armes (il avait collecté des grenades lacrymogènes utilisées par l’armée contre les manifestants pour les montrer).  Le procureur a demandé qu’Abu Rahmah soit envoyé en prison pour une  période d’au moins deux ans, disant qu’en tant qu’organisateur, une  condamnation sévère était nécessaire pour servir de dissuasion non  seulement à Abu Rahmah lui-même, mais aux autres qui pourraient suivre  son exemple. Cette déclaration de l’accusation confirme les motifs  politiques derrière l’acte d’accusation et la profonde préoccupation  exprimée par Catherine Ashton, haute représentante de l’Union européenne  pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, que « que  le possible emprisonnement de Abu Rahma vise à l'empêcher, ainsi que  d'autres Palestiniens, d'exercer leur droit légitime de protester de  manière non violente contre l'existence des barrières de séparation. »  Autre argument avancé par l’accusation pour justifier la demande d’une  condamnation lourde : les répercussions et les dépenses occasionnées à  l’armée par les manifestations anti-mur. Celles-ci ont été présentées en  détail dans un rapport (en hébreu) par ce que l’accusation a appelé « un témoin expert » qui, de fait, est le Major Igor Mussayev, officier des opérations de la Brigade Binyamin. Le document comprend de nombreuses erreurs factuelles, comme la mention  de 7 victimes palestiniennes dans les manifestations de Bil’in et  Ni’lin, alors qu’il y en a eu 6. Dans une tentative ridicule visant à  montrer que l’armée n’a pas de supériorité sur les manifestants, le «  expert » a aussi affirmé la portée effective des balles caoutchouc-acier  ou des balles réelles de calibre 0,22’’ est bien plus faible que celle  d’une fronde. Le rapport affirme que la portée effective d’une balle  caoutchouc-acier est de 50 mètres – la portée minimale d’utilisation,  selon les règles de l’armée pour ouvrir le feu. Pendant l’audience, le major Mussayev a affirmé que toutes les armes  mentionnées dans le document sont des mesures non létales de dispersion  de foule. Interrogé précisément sur les balles de calibre 0,22’’, qui  avaient été explicitement classées comme balles réelles  par le juge avocat général de l’armée et interdites d’utilisation pour  le contrôle des foules, il a répondu qu’elles font aussi partie des  mesures de contrôle des foules. Une telle réponse venant d’un officier  en charge des opérations dans la brigade responsable de la plupart des  lieux de manifestation en Cisjordanie montre clairement la politique  je-m’en-foutiste d’usage des armes de l’armée pour tenter de réprimer la  lutte populaire palestinienne. Le document hautement tendancieux présenté à la cour détaille aussi les  frais de dépense de munitions tirées sur les manifestants (près de 6,5  millions de shekels (1,3 millions d’€) entre août 2008 et décembre  2009). Il mentionne également les coûts de construction d’un mur de  béton à Ni’lin pour empêcher les dégâts à la barrière (8,5 millions de  shekels – 1,8 millions d’€), mais omet de mentionner les coûts  occasionnés par le déplacement du mur sur un nouveau tracé à Bil’in à  cause de l’illégalité du tracé original, ou le fait que même  aujourd’hui, trois après la décision de la Cour Suprême de modifier le  tracé du mur, il est toujours à sa place originale. L’audience, qui a duré plus de trois heures, a vu une salle d’audience  pleine de diplomates, de représentants d’organisations humanitaires  internationales et israéliennes, ainsi que des amis et des membres de la  famille d’Abu Rahmah.                         Traduction                          :                          MR pour ISMLien  |