| [ 01/09/2010 - 01:11 ] | 
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|             Gaza – CPI Les enfants des captifs palestiniens  vivent, dans ce mois béni de Ramadan, dans l’envie de voir leurs  parents, dans l’amertume de leur éloignement, dans la privation de leur  tendresse. Il ne reste à ces enfants et à leurs familles que d’implorer  le Tout Puissant pour que leurs familles soient intactes autour des  repas de Ramadan, qu’ils rompent le jeûne ensemble, qu’ils reçoivent des  cadeaux comme tous les enfants du monde.      Des enfants adultes !    En perdant leurs pères, ou parfois leurs  mères, enfermés derrière les barreaux des occupants israéliens, la  plupart de ces enfants deviennent du jour au lendemain adultes, avec  toutes les responsabilités qui vont avec cet âge qui n’est pas le leur.  Ils se retrouvent obligés de travailler pour subvenir aux besoins de  leurs familles, de leurs petits frères. Notre Centre Palestinien d’Information (CPI) a rencontré quelques-uns de ces enfants. Mohammed, fils du captif Nasim Khattab, veut se donner une allure d’adulte, de responsable, de père, ou du moins son remplaçant. « Lorsque j’étais petit, dit-il, à l’école  primaire, je souhaitais que mon père m’achète une petite lanterne,  surtout quand je voyais les enfants autour de moi porter des lanternes  offertes par leurs pères. Les jours passent, mais le souhait reste  inachevé ». Il donne à sa voix un ton grave et  ajoute : « Cette affaire m’a obligé à prendre soin de mes petits frères.  Je voudrais leur compenser la perte de leur père. Dès l’arrivée du mois  béni de Ramadan, j’ai acheté à mon petit frère Omar une petite  lanterne, afin de lui donner un peu de joie, comme tous les enfants de  son âge ». Mohammed est l’homme de la maison. Il est prêt à répondre à  toutes les demandes de sa mère. Ses frères, dit-il, ne se lassent jamais  de l’harceler : « Quand papa revient ? ». La réponse ne peut être que :  « Inchallah bientôt ». Mohammed reste tout de même un  enfant : « Puisse le Seigneur permettre à mon père de sortir de sa  prison sain et sauf ! J’aimerais qu’il soit avec nous pour que nous  rompions le jeûne ensemble, pour que je sorte avec lui rendre visite aux  familles et aux amis. » Mohammed ne sait pas comment est  actuellement le visage de son père, et comment il sera, enfermé pour  treize ans ; il ne l’a jamais vu, si ce n’est que par les photos ; les  visites aux prisonniers sont interdites depuis plusieurs années.      Manque de tendresse    Le cas de l’enfant Ahmed, fils du captif  Raïd Achour, est bien semblable à celui de Mohammed. Lui aussi n’arrête  d’implorer Dieu de libérer son père, de lui permettre de le voir et de  profiter de lui avant que l’enfance ne lui échappe. Il dit à l’envoyé de notre Centre  Palestinien d’Information (CPI) qu’il aimerait tant voir son père, avant  qu’il ne soit méconnaissable dans les ténèbres des prisons de  l’occupation israélienne. Lui aussi espère avoir une lanterne  offerte par son père, qu’il l’accompagne pour aller au marché acheter  les besoins du mois de Ramadan, qu’il marche à ses côtés, fier de lui.      Des larmes chaudes !    Après une journée aussi longue, aussi  chaude, aussi dure, privée de manger et de boire, la fillette Mariam ne  peut, au moment de rompre le jeûne, mettre quelque chose dans la bouche.  Les larmes l’empêchent. Elle pense tout le temps à son père, surtout à  ce moment précis. Combien elle aimerait le voir manger avec eux ! « J’aimerais embrasser mon père, lui  demander de l’argent pour acheter des vêtements pour l’Aïd. Je veux mon  père », dit-elle amèrement. Elle sait bien qu’elle rêve. Son père est  condamné à 29 ans. La mère de Mariam essaie d’alléger les  douleurs de sa fille, en vain. Ses larmes s’écoulent chaudement, voyant  les jours s’écouler, sans papa. Mohammed, Ahmed, Mariam et des milliers  d’autres enfants palestiniens voient le père, ou la mère, ou les deux,  enfermés dans les prisons israéliennes. Ils rêvent toujours de leur  tendresse, d’une lanterne, d’une part de dessert, d’un petit sourire...  Ces souhaits sont très simples, mais les occupants israéliens s’entêtent  à les tuer. Plus de 8000 captifs palestiniens sont privés de leurs  familles, de leurs enfants. Leurs familles et leurs enfants les  attendent sur la table du mois de Ramadan, avec un regard rivé vers  l’inconnu d’où ils attendent une surprise, un père qui surgit de nulle  part.  | 
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