| [ 10/09/2010 - 00:02 ] | 
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|             Gaza – CPI Ces jours-ci, les enfants musulmans  vivent la joie de la fête de la fin de Ramadan : l’Aïd Al-Fitr.  Cependant, les enfants des martyrs et des captifs palestiniens ne  peuvent ressentir la même chose ; c’est une joie incomplète. Leurs pères  leur manquent. Les enfants palestiniens savent toutefois qu’ils payent,  à l’instar de leurs parents, le prix cher de l’occupation israélienne ;  ils se rendent aussi compte du sacrifice fait par ces parents et  ensuite par eux. L’enfant Tareq Al-Sakani n’a pas encore  neuf ans. Il n’a pas goûté à la tendresse de son père. Il n’avait qu’un  an lorsque son père Ahmed Al-Sakani a été arrêté et condamné à vingt ans  de prison ferme. Il ne connaît que la tendresse de sa mère. Sa maman  essaie un peu d’exposer l’image de son mari afin que le petit n’oublie  pas son père.      Amour en attente    Sur le visage du petit Tareq se dessinent  des lueurs de tristesse, en voyant un enfant tenu par son père devant un  magasin, pour lui acheter des vêtements neufs, comme il est de coutume  avant l’arrivée de chaque Aïd. « Je suis privé de ces beaux moments, les  moments où l’enfant passe un temps privilégié avec son père. Je me sens  un peu jaloux devant de telles scènes. Puisse le Tout-Puissant libérer  mon père afin qui je sois avec lui dans ces jours de fête ! », dit-il. Tareq n’a jamais vu son père, si ce n’est à  travers les photos qui peuvent échapper de la prison de temps à autre.  Mais comment une simple photo peut-elle éteindre le feu de l’amour d’un  enfant qui n’a jamais vu son père des années durant ?      Fille d’un martyr    La fillette Karima Zaki Chahbir n’a que  cinq ans. Elle a perdu son père durant la dernière guerre agressive  israélienne menée contre Gaza. Elle parle comme une grande. On dirait  que les souffrances donnent de l’éloquence et de la sagesse. Karima se rappelle de la manière dont son  père l’emmenait au marché, avant le jour de l’Aïd, pour lui acheter des  vêtements nouveaux et une poupée. Aujourd’hui, elle pleure ces jours qui  ne veulent pas revenir. Sa mère explique comment elle est obligée,  après le départ du père de ses enfants, de les amener vers le souk pour  faire les commissions de la fête que le père faisait jadis. Elle est  aussi obligée de faire face aux questions que les petits posent, surtout  le dernier, le bébé de trois ans : « Il me dit toujours : Je suis fâché  contre papa ! »      Des enfants adultes !    Le petit garçon Mossab Qosseï Al-Dach, 9  ans, explique à l’envoyé de notre Centre Palestinien d’Information (CPI)  comment il reçoit le troisième Aïd sans son père, sans joie. « L’Aïd de l’année dernière, dit-il, je  suis allé avec ma mère, ma grand-mère, mes tantes, au cimetière, pour  nous recueillir sur la tombe de mon père. Cet Aïd, j’y vais aussi,  inchallah. Je dirai à mon papa : Je t’aime tant. Je lirai la sourate  Al-Fatiha pour son âme. Je lui dirai que je suis devenu grand, que j’ai  pratiqué le jeûne tout le mois béni de Ramadan et que je ne l’ai pas  rompu, même pas un jour. » « Je pense beaucoup à mon père,  ajoute-t-il. Je ne l’ai jamais oublié. Cela me rend triste de voir mes  copains tenir la main de leurs pères qui les amènent vers les manèges.  Que puis-je faire ? Tel est notre destin ! » Ces petits cœurs ont été privés de  l’amour, de la chaleur d’un père, de la protection d’un chef de famille.  Les souffrances leur ont appris le sens de la patience et de  l’endurance. Les souffrances les ont trop grandis. Ils continuent  finalement à vivre bon gré mal gré.  | 
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