Les Israéliens ont entrepris de déboiser une parcelle frisant la ligne  bleue dans la région de Adaïssé, au Sud, pour y implanter des caméras de  surveillance. L'armée libanaise s'y est opposée. Il y a eu un  engagement, et un tir d'artillerie israélienne a tué 3 militaires  libanais, un journaliste et blessé cinq soldats. Malgré sa gravité,  s'agit-il d'un incident isolé ? Faut-il y voir, plutôt, un premier  avertissement sans frais, sous forme de provocation délibérée, annonçant  cette agression d'envergure dont Israël ne cesse de brandir la menace ?
Les milieux politiques de Beyrouth se déclarent surpris par ce qui s'est passé près de la ligne bleue, dans la région de Adaïssé. Pour commencer, une unité israélienne s'est engouffrée dans une zone disputée bordant la ligne bleue pour en déraciner des arbres. Une incursion abusive, interdite par les accords conclus en 2006. Le Liban conserve la carte de la ligne bleue, tracée par l'ONU, qui va de Majidiya jusqu'à Chebaa. Une délimitation de facto pour régler au plus près, sans peine, le problème du no man's land d'interposition, mais qui ne correspond pas, on le sait, à la frontière internationalement reconnue séparant le Liban de l'État hébreu. Il reste ainsi des terres bien libanaises situées au-delà de la ligne bleue, déclarée juridiquement « ligne de trêve provisoire. »
Les milieux politiques de Beyrouth se déclarent surpris par ce qui s'est passé près de la ligne bleue, dans la région de Adaïssé. Pour commencer, une unité israélienne s'est engouffrée dans une zone disputée bordant la ligne bleue pour en déraciner des arbres. Une incursion abusive, interdite par les accords conclus en 2006. Le Liban conserve la carte de la ligne bleue, tracée par l'ONU, qui va de Majidiya jusqu'à Chebaa. Une délimitation de facto pour régler au plus près, sans peine, le problème du no man's land d'interposition, mais qui ne correspond pas, on le sait, à la frontière internationalement reconnue séparant le Liban de l'État hébreu. Il reste ainsi des terres bien libanaises situées au-delà de la ligne bleue, déclarée juridiquement « ligne de trêve provisoire. »
Toujours  est-il que des contacts ont été aussitôt entrepris pour prévenir des  suites militaires ou politiques fâcheuses. Dans le cadre de l'effort  déployé pour conforter la stabilité du Liban, principalement sur  initiative du roi Abdallah d'Arabie saoudite. Il s'est fait accompagner à  Baabda par le président Bachar el-Assad pour un sommet avec le  président Michel Sleiman. Mais il a également relancé en personne les  hauts dirigeants égyptiens et jordaniens, sans compter qu'il s'est fait  épauler par l'émir du Qatar. Le résultat étant que les protagonistes  libanais ont renouvelé l'engagement pris à Doha de ne pas recourir à la  violence et de s'en tenir, pour régler leurs différends, à un dialogue  rationnel. Cela après la crise abrupte, dangereuse, provoquée par les  attaques du Hezbollah contre le TSL et son acte d'accusation à venir.
Des observateurs voient dans l'incident de Adaïssé un test important pour la solidité de l'accalmie voulue par les quatre sommets arabes partiels consacrés tout récemment à la bombe à retardement libanaise. L'opération israélienne remet en effet sur le tapis cette question de base : qui contrôle la situation au Liban, plus particulièrement à ses frontières ? Qui détient, de fait, le pouvoir de décider non seulement de la guerre et de la paix, mais aussi du calme ou de la dégradation, à la frontière comme à l'intérieur ? Contre qui l'escalade est-elle vraiment dirigée ?
Des observateurs voient dans l'incident de Adaïssé un test important pour la solidité de l'accalmie voulue par les quatre sommets arabes partiels consacrés tout récemment à la bombe à retardement libanaise. L'opération israélienne remet en effet sur le tapis cette question de base : qui contrôle la situation au Liban, plus particulièrement à ses frontières ? Qui détient, de fait, le pouvoir de décider non seulement de la guerre et de la paix, mais aussi du calme ou de la dégradation, à la frontière comme à l'intérieur ? Contre qui l'escalade est-elle vraiment dirigée ?
Mais  à la lumière des faits bruts, il faut d'abord se demander pourquoi  Israël envoie ses soldats arracher des arbres dans une terre contestée  sur la ligne bleue. Pourquoi n'a-t-il pas pris contact, auparavant, avec  la Finul, en charge du secteur ? Et pourquoi, à supposer qu'il soit  dans son droit foncier, n'a-t-il pas prié les Casques bleus d'escorter  ses hommes dans l'accomplissement de leur mission ? Comment l'ONU ne  voit pas que par son action agressive, criminelle aux dires des députés  de la région, Israël viole brutalement la 1701 ?
Il est plus que probable, estime-t-on à Beyrouth, que ce n'est pas l'armée libanaise qu'Israël a voulu provoquer, mais le Hezbollah. Mais il ne semble pas pouvoir y réussir. Car, selon des sources informées, nul n'a actuellement le feu vert pour embraser le Sud-Liban et la région dans sa foulée. Israël se voit interdire par Washington tout franchissement de la ligne bleue et, à plus forte raison, de la ligne rouge. Ses tentatives d'escalade, et l'administration Obama le sait sûrement, d'après ces sources, ne constitueraient qu'une fuite en avant pour retarder la reprise des négociations avec les Palestiniens.
Cela étant, à Beyrouth on reste sur des charbons ardents. Comment les Américains vont-ils réagir, vont-ils taper sur les doigts de Netanyahu ? Que va faire, que va dire le Conseil de sécurité de l'ONU dont Israël défie la 1701 ? Et les Arabes ? Vont-ils lancer une campagne diplomatique intensifiée pour protéger le Liban d'Israël après l'avoir protégé de lui-même en venant y militer pour le calme et la paix civile ?
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Il est plus que probable, estime-t-on à Beyrouth, que ce n'est pas l'armée libanaise qu'Israël a voulu provoquer, mais le Hezbollah. Mais il ne semble pas pouvoir y réussir. Car, selon des sources informées, nul n'a actuellement le feu vert pour embraser le Sud-Liban et la région dans sa foulée. Israël se voit interdire par Washington tout franchissement de la ligne bleue et, à plus forte raison, de la ligne rouge. Ses tentatives d'escalade, et l'administration Obama le sait sûrement, d'après ces sources, ne constitueraient qu'une fuite en avant pour retarder la reprise des négociations avec les Palestiniens.
Cela étant, à Beyrouth on reste sur des charbons ardents. Comment les Américains vont-ils réagir, vont-ils taper sur les doigts de Netanyahu ? Que va faire, que va dire le Conseil de sécurité de l'ONU dont Israël défie la 1701 ? Et les Arabes ? Vont-ils lancer une campagne diplomatique intensifiée pour protéger le Liban d'Israël après l'avoir protégé de lui-même en venant y militer pour le calme et la paix civile ?