Badil
          Tandis que le Président Barack Obama fait pression sur les  Palestiniens pour qu’ils s’engagent dans des pourparlers directs pour la  paix, et que le premier ministre israélien Bibi Netanyahu conseille de  façon hautaine au président [de l’autorité palestinienne de Ramallah]  Mahmoud Abbas de ne pas rater l’occasion, les démolitions dans les  territoires palestiniens occupés et en Israël suivent leur cours et sans  qu’il y ait la moindre réaction.         
Les  forces israéliennes d’occupation ont procédé à la mi-juillet à une  série de démolitions de maisons palestiniennes dans le secteur oriental  occupé de Jérusalem - Photo : AFP
Selon OCHA, les mois de juillet et d’août ont vu le  nombre le plus élevé de démolitions cette année. A la date de fin  juillet, OCHOA rapporte que les forces israéliennes ont détruit plus de  230 structures, déplaçant ou affectant ainsi plus de 1100 Palestiniens  dont 400 enfants, depuis le début de l’année 2010. Plus de 50% de ces  destructions ont eu eu lieu rien qu’au mois de juillet. OCHA ajoute dans  ses commentaires que l’administration civile israélienne intensifiera  les démolitions en Cisjordanie sur ordre du ministère israélien de la  défense.
Dans la vallée du Jourdain, les forces israéliennes ont  démoli le village d’Al Farisyia à deux reprises en l’espace de 10  jours ; d’abord le 19 juillet puis à nouveau le 5 août. Ces démolitions  ont eu comme conséquence la destruction de 116 structures [habitations,  bâtiments d’élevage, ateliers...] et le déplacement de 129 personnes, 63  étant des enfants. Dans la deuxième série de démolitions, 10 structures  précédemment épargnées ont été démolies ainsi que 27 structures et  équipements fournis par le Comité International de la Croix Rouge.
Israël a scandaleusement désavoué sa rhétorique sur la  paix en publiant des ordres supplémentaires de démolition à appliquer  entre le 15 et le 16 août.
De plus, les autorités israéliennes prouvent leur  complicité dans leur activité de [soit-disant] surveillance des colons  juifs dans le quartier musulman de la vieille ville de Jérusalem. En  début de matinée, le 29 juillet dernier, des colons juifs ont donné  l’assaut à la maison de Kirrech, la résidence de 9 familles  palestiniennes, sans qu’il n’y ait aucune sanction. Parmi ces familles,  une seule d’entre elles s’est vue restituer sa demeure par décision  judiciaire. Les huit autres familles sont toujours dehors, attendant que  leur cas puisse passer devant le tribunal.
Tandis que les organismes des Nations Unies ont condamné  ces démolitions, sans prendre aucune des mesures que l’on pouvait  attendre, de seules condamnations sont insuffisantes face aux  obligations des Nations Unies de maintenir la paix et la sécurité et  d’assurer le respect des Droits de l’Homme ainsi que les libertés  fondamentales.
En vertu du droit international, l’Etat est obligé de  prévenir, d’enquêter, et fournir une solution, et s’il ne le fait pas,  la communauté internationale doit prendre la responsabilité de fournir  aux victimes une réelle protection. La violence par des acteurs  non-étatiques [les colons] ne devrait pas être vue simplement en tant  qu’actions provocatrices, mais en tant qu’élément d’une politique  dominante soutenue par les autorité de l’État.
En se limitant à des condamnations verbales, les Nations  Unies, les Etats, et les organismes internationaux ne répondent pas en  juste proportion aux abus commis par Israël à l’encontre des droits de  l’homme et qui alimentent la crise humanitaire et minent tout processus  de paix.
En fait, même si les déclarations récentes de Netanyahu  devaient être considérées comme sincères, les actions d’Israël sont une  refus flagrant du processus de paix et de ses documents fondamentaux,  dont les Accords d’Oslo qui considèrent la question des colonies comme  devant faire partie d’un accord final, et la Feuille de Route [tarte à  la crème lancée à l’époque de J.W Bush et devant servir à des  négociations pour la paix en vue d’un accord définitif - N.d.T] qui  interdit totalement l’expansion des colonies.
Sous la couverture de ses appels pour la reprise  d’entretiens de paix, Israël empiète également du côté des droits de ses  propres citoyens palestiniens. Les forces israéliennes ont démoli Al  Araqib, un village bédouin dans le Negev, à 4 reprises entre le 27  juillet et le 17 août, déplaçant 300 citoyens palestiniens d’Israël au  début du mois saint musulman du Ramadan, les forçant à endurer la  récente vague de chaleur en vivant en plein air dans le cimetière du  village.
Selon Mk Talab Al-Sana, « C’était un test pour la  démocratie en Israël ; et la démocratie a perdu. Al Araqib illustre  combien les Israéliens peuvent vivre en paix avec leurs propres citoyens  palestiniens ; par conséquent comment [Israël] réussirait-il à vivre en  paix avec des Palestiniens [vivant en Palestine]. »
Les démolitions et les dénis des droits de l’homme  fondamentaux tels que le droit à un abri, font partie des dispositifs du  régime ségrégationniste israélien et sont une des premières causes des  permanentes crises humanitaires dans les Territoires Palestiniens sous  Occupation. Au mieux, les démolitions récentes entreprises par Israël  peuvent être considérées comme des tentatives de colonisation, au pire  elles peuvent être interprétées comme du nettoyage ethnique.
Tenu compte de ces mesures, on ne peut qu’être confondu  par les appels les plus récents pour des pourparlers de paix. Nous  appelons les Etats, les organisations des Nations Unies, les organismes  internationaux et la communauté internationale dans son ensemble à  conditionner des entretiens de paix avec le respect de droits de l’homme  et de la loi humanitaires, afin de créer un environnement où la paix  puisse être réellement recherchée, au lieu de se gargariser de bonnes  paroles à l’ombre des démolitions et des déplacements forcés.
                19 août 2010 - Badil - Vous pouvez consulter cet article à : 
http://www.badil.org/en/press-relea...
Traduction : Info-Palestine.net
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