Rapport - The Electronic Intifada
          Cette semaine, le gouvernement norvégien a annoncé qu’il se  désinvestissait de deux importantes sociétés israéliennes participant à  la construction de colonies et confisquant des terres  dans la  Cisjordanie occupée.         
Des militants de New York ont maintenu la pression sur  Lev Leviev (Flickr)
  Les deux sociétés, Africa Israel Investment et sa filiale Danya Cebus  sont la propriété du milliardaire israélien Lev Leviev et ont été au  centre d’une vaste campagne de Boycott, Désinvestissement et Sanctions  depuis 2009.
Avec l’appui de groupes de solidarité, des Palestiniens  ont constamment fait pression sur le gouvernement norvégien pour qu’il  se désinvestisse de ces deux sociétés israéliennes. Ces Palestiniens  proviennent des villages de Bilin et de Jayyous - où des terres ont été  confisquées pour l’actuelle construction de colonies par une autre  société Leviev.
Dans un communiqué de presse de Adalah-N.Y., groupe de  solidarité qui a contribué à organiser les campagnes de boycott contre  les sociétés Leviev, Sharif Omar, du comité Land Defense Committee  (défense de la terre) de Jayyous a déclaré : « nous nous félicitons de  la décision du gouvernement norvégien de se désinvestir de certaines des  sociétés Leviev. Mais une autre société Leviev, Leader Management and Development,  continue aujourd’hui à construire des colonies sur les terres de  Jayyous. Nous demandons que de nouvelles pressions internationales  soient faites sur ces sociétés et sur le gouvernement israélien afin  qu’ils mettent fin à la construction et nous rendent nos terres  agricoles volées ».
La décision du gouvernement norvégien a fait date et  intervient au moment où le mouvement mondial de Boycott  Désinvestissements et Sanctions gagne du terrain. Ces derniers mois, des  musiciens de réputation internationale comme Elvis Costello, Gil  Scott-Heron et Carlos Santana ont annulé les concerts qu’ils devaient  donner en Israël afin de protester contre les infractions permanentes  aux droits humains et au droit international commises par cet État. Le  mois dernier, c’est une coopérative alimentaire de Olympia, Washington,  qui est devenue le premier magasin US à refuser de vendre des produits israéliens.
Au début de ce mois, des artistes irlandais ont signé une large initiative de boycott  s’engageant à refuser de se produire ou d’exposer leurs oeuvres en  Israël et ont refusé d’accepter des dons ou des subventions  d’institutions israéliennes ; ils sont devenus ainsi des participants  dans la première campagne de boycott culturel à l’échelle d’un pays.
Les actions directes localisées se rapportant au mouvement global de boycott ont également leur effet.
Un militant arrêté à Chicago
Lors d’une manifestation organisée par Palestine Solidarity Group-Chicago  (PSGC) le 23 août, plus d’une vingtaine de militants ont convergé vers  Millennium Park afin de demander aux responsables de la ville de couper  les liens avec Israël et d’enlever Petach Tikva, du programme de  jumelage avec Chicago. Pendant le festival international des villes  jumelées avec Chicago, les manifestants se sont regroupés à l’extérieur  du festival et ensuite à l’intérieur. Un militant a été arrêté et a été  ensuite relâché.
Petach Tikva - ville officiellement ségrégée et première  colonie réservée aux seuls juifs dans la Palestine historique - héberge  le principal centre de détention où les forces israéliennes infligent  des sévices et des tortures aux prisonniers politiques palestiniens.  Cette prison a été appelées par Amnesty International le « Guantanamo  d’Israël » selon PSG dans un communiqué de presse ("Chicago arrested calling for boycott of Israel’s Guantanamo," 23 août 2010).
"Dans le cadre de son soutien à l’appel palestinien au  Boycott, Désinvestissements et Sanctions contre l’Israël de l’apartheid,  PSG et ses alliés s’opposent à la normalisation des relations avec  Israël. Sous le prétexte de promouvoir la culture et l’éducation, la  participation de Petach Tikva au jumelage avec Chicago favorise les  liens commerciaux entre Israël et les USA tout en masquant l’occupation  d’Israël et ses violations des droits humains », a ajouté la déclaration
Pendant l’action, les militants sont entrés dans la  salle du festival en scandant « laissez tomber Petach Tikva » ! Les  militants ont raconté qu’un pianiste qui était en train de jouer dans la  salle « s’est mis au garde-à-vous  quand il a entendu le message des  protestataires ».
Le PSG et ses alliés ont été obligés de diffuser le  message directement dans le festival parce que depuis un an et demi,  l’organisation de jumelage international de Chicago refusait de les  rencontrer pour être informés du rôle spécial que joue Petach Tikva dans  l’oppression par Israël du peuple palestinien » à déclaré PSG.
Le groupe dit qu’il compte maintenir la pression sur les  officiels de la ville jusqu’à ce que le programme abandonne son  association avec Petach Tikva.
Militant britannique innocenté
Dans le même contexte, quatre militants britanniques ont  été récemment acquittés de toutes les accusations concernant leurs  actions directes contre la société israélienne de produits cosmétiques  Ahava. Le 10 août, un tribunal britannique a statué que les militants  n’étaient pas coupables d’ « intrusion aggravée » à cause de deux  actions qu’ils avaient entreprises dans un magasin Ahava dans le  quartier de Covent Garden à Londres en septembre et en décembre 2009.
Lors des actions, les quatre militants avaient  roulé  des barils à l’intérieur du magasin de produits de beauté Ahava, se sont  enfermés dans le magasin qu’ils ont ainsi obligé à fermer pendant que  « la police ouvrait les barils et arrêtait les militants » selon  International Middle East Media Center ("Four British Activists Acquitted In Anti-Ahava Action," 22 août 2010).
 Tous les produits cosmétiques vendus dans le magasin  Ahava proviennent de Mitzpe Shalem, colonie israélienne en Cisjordanie  occupée. IMEMC a ajouté que les produits Ahava sont illégalement  étiquetés « Made in Israel » alors qu’ils sont produits dans la colonie.  Les produits sont aussi fabriqués avec des ressources naturelles  palestiniennes sans la permission de leurs propriétaires ni leur  dédommagement.
Utilisant la décision du tribunal comme précédant, les  militants déclarent qu’ils continuent leur campagne contre Ahava.  Parlant devant le Mouvement de solidarité internationale, les militants  acquittés ont dit qu’ils « continueront à défier, sur la scène  internationale, la complicité du monde des affaires avec l’occupation et  l’impunité israéliennes, (11 août 2010).
Un des militants a ajouté : « le message est clair. Si  votre société participe à l’apartheid et aux crimes de guerre et à  l’occupation de terres palestiniennes, le peuple occupera votre  magasin ».
En outre, en Irlande cette semaine, la campagne  irlandaise de solidarité avec la Palestine (IPSC) a annoncé qu’elle  organisera une manifestation pour protester contre le match Irlande -  Israël pendant un tournoi de qualification pour la coupe mondiale des  femmes de la FIFA, le 25 août.
« Conformément au désir de la société civile  palestinienne, nous appellerons au boycott sportif d’Israël en raison de  la nature raciste et ségrégationiste de l’État d’Israël » à déclaré l’  IPSC dans un communiqué de presse ("Protest at Ireland v Israel women’s football match ...").  Cette action soutient la campagne palestinienne pour le boycott  académique et culturel d’Israël (PACBI) qui a confirmé que ce match  relève des directives de Boycott Désinvestissement et Sanctions (BDS).
Les organisateurs disent que le slogan de la  manifestation sera « Oui au football, Non à l’apartheid ». La présidente  nationale de l’IPSC, Freda Hughes, a déclaré : « certains diront  peut-être qu’il ne faut pas mélanger les sports et la politique, mais  nous croyons qu’il n’y a pas de place dans le sport pour le racisme ou  pour des équipes qui sont les ambassadeurs d’un État raciste ou  d’apartheid.
24 août 2010 - The Electronic Intifada - Cet article peut être consulté ici : 
http://electronicintifada.net/v2/ar... Traduction : Anne-Marie Goossens