Le président Moubarak se rendra à Washington début septembre       prochain pour assister aux côtés du roi Abdallah II de       Jordanie et du président Obama       au lancement des pourparlers directs entre Israéliens et       Palestiniens.
La       présence du chef de l’Etat à ces pourparlers est symbolique       et hautement significative. En effet, l’Egypte déploie       depuis des mois des efforts intenses pour amener Israéliens       et Palestiniens à s’asseoir sur la même table de       négociations. La reprise des négociations, organisée sous       l’égide de Barack      Obama, sera précédée, le 1er       septembre, de discussions bilatérales auxquelles le       président Obama conviera les       présidents Moubarak et Mahmoud Abbass,       le roi Abdallah II de Jordanie et le premier ministre       israélien, Benyamin Nétanyahu,       suivies d’un dîner auquel sera convié le représentant du       Quartette, Tony Blair. « La présence de l’Egypte à ces       négociations vient en reconnaissance à son rôle dans les       efforts de paix », explique une source ayant requis       l’anonymat. L’Egypte a été le premier pays à signer un       traité de paix avec Israël en 1979. Depuis, elle joue un       rôle modérateur dans la région, soutenant les efforts de       paix entre Israéliens et Palestiniens. Au cours des derniers       mois notamment, l’Egypte a été un acteur principal dans les       pourparlers indirects entre Israéliens et Palestiniens. Le       président Moubarak avait reçu en juillet tous les       protagonistes de la paix. Tour à tour, le président de       l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbass,       l’émissaire américain George Mitchel,       le premier ministre israélien Benyamin       Nétanyahu et le président israélien Shimon Pérès       avaient fait le détour par Le Caire.      
            Des divergences de taille
            La tâche était difficile pour l’Egypte. En effet, comment       rapprocher les points de vue entre Palestiniens et       Israéliens dans une situation où les points d’accord sont       minimes face aux divergences nombreuses et profondes ? Il       s’agit des colonies israéliennes en Cisjordanie et à       Jérusalem-Est, des frontières du futur Etat palestinien, du       statut de Jérusalem et du droit au retour des réfugiés       palestiniens. Le Caire avait deux tâches à accomplir.       Premièrement, le gel des colonies israéliennes qui est le       principal point d’achoppement entre le premier ministre       israélien Netanyahu, qui voulait entamer des discussions       directes sans conditions préalables, et le président de       l’Autorité palestinienne qui exigeait au préalable leur gel.       Deuxièmement, les questions de statut final. « L’Egypte a       réussi à atteindre son objectif et le résultat est que les       pourparlers directs entre Israéliens et Palestiniens       reprennent le 2 septembre à Washington et peuvent même       aboutir d’ici un an au statut final », déclare la source       diplomatique sous couvert de l’anonymat. Pourtant, certains       observateurs estiment que si ces pourparlers directs entre       Israéliens et Palestiniens ont pu se tenir, c’est surtout       grâce aux pressions américaines sur le président      Abbass. Ces pressions auraient       été plus fortes que       Abbass à tel point qu’il n’a pas mentionné le       gel des colonies. En effet, les Palestiniens ont résisté       depuis plusieurs mois aux pressions américaines, les       invitant à discuter directement avec Israël, arguant que       Netanyahu n’avait pas sérieusement l’intention de se retirer       des territoires occupés, notamment de Jérusalem-Est, dont       ils veulent faire la capitale de leur futur Etat. « Bien que       Washington ait décidé de peser de tout son poids pour       aboutir à une solution entre Palestiniens et Israéliens, on       ne peut pas nier le rôle joué par Le Caire entre les deux       parties », explique Ali Howeidi,       politologue. Selon lui, il ne faut pas oublier qu’il y a       toujours eu une coordination entre Le Caire et Washington       concernant les pourparlers directs. Le président Moubarak       avait reçu, la semaine dernière, un appel téléphonique du       président Obama, au cours duquel       les deux dirigeants ont discuté des conditions nécessaires       au lancement des pourparlers directs entre Palestiniens et       Israéliens. La secrétaire d’Etat américaine, Hillary       Clinton, a déclaré pour sa part que le       président Moubarak et le roi Abdallah II de Jordanie       ont été invités, par le président Obama,       à assister aux rencontres organisées à Washington, étant       donné le rôle décisif que l’Egypte et la Jordanie ont joué       dans cet effort de paix.
            Chérif       Ahmed