AFP
Les  trois bateaux turcs faisant partie d’une flottille humanitaire pour  Gaza prise d’assaut le 31 mai par la marine israélienne, devaient être  autorisés jeudi à quitter les ports israéliens, a annoncé le ministère  de la Défense.
Cette opération avait coûté  la vie à neuf passagers turcs et provoqué une crise aiguë des relations  entre les deux pays."Le ministère israélien de la Défense va remettre  aujourd’hui (jeudi) à des représentants turcs, les navires turcs ancrés  en Israël, qui avaient tenté de forcer le blocus naval imposé au régime  du Hamas dans la bande de Gaza", a indiqué un communiqué de la Défense.
La décision de restituer ces bateaux, en particuliers le  Mavi Marmara qui a été le théâtre de l’abordage le plus violent, a été  prise "au niveau politique", a ajouté le communiqué."Trois remorqueurs  turcs vont arriver en Israël jeudi" pour prendre en charge ces bateaux,  a-t-on poursuivi de même source sans préciser à quel moment ces  opérations auraient lieu.
Le Mavi Marmara est actuellement ancré à Haïfa, un port  du nord d’Israël, tandis que deux autres bateaux se trouvent à Ashdod  dans le sud du pays [1].  Israël a accepté lundi pour la première fois de participer à une  enquête sur l’abordage que doit mener un panel d’experts composé de  quatre membres, dont un Israélien et un Turc, constitué par le  secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon.
L’Etat hébreu a ainsi accepté pour la première fois de  coopérer avec les Nations Unies pour une enquête sur une de ses  opérations militaires sous la pression de la communauté internationale [2].
[1]  les autres navires kidnappés sont toujours illégalement détenus en  Israël. Les membres de la Coalition de la Flottille pour la Liberté  entendent faire respecter le droit et  exigent  que les kidnappeurs les  leur rendent au plus vite (tout comme tous les objets personnels qui  étaient à bord et ont été volés par les soldats israéliens, y compris  des cartes bancaires qu’ils ont osé utiliser). Ils sont prêts pour cela à  se rendre rapidement en Israël -le pays kidnappeur.
[2]  Il n’est pas étonnant qu’Israël accepte puisque l’occasion lui est  ainsi donnée de participer à une commission de l’ONU ! Commission dont  on peut douter d’emblée de la validité puisque le perpétrateur du crime  sur lequel on enquête en est membre et que l’un de ses plus fidèles  alliés -le criminel de guerre Uribe, ancien président de Colombie- en  est vice-président. Notons qu’Israël a refusé la commission d’enquête de  la Commission des Droits de l’Homme, beaucoup plus indépendante.