08/07/2010
 Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a rencontré hier à New  York le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon. Il s'est présenté à  l'ONU, où Israël n'a pas toujours bonne image auprès des 192 États  membres à cause de l'interminable conflit palestinien, quelque peu  rasséréné par un entretien chaleureux mardi avec le président américain  Barack Obama. Mais sa rencontre de M. Netanyahu avec le chef de l'ONU  Ban Ki-moon, à New York, a porté sur au moins trois points sensibles :  le blocus de Gaza, l'enquête sur l'assaut de la flottille turque et la  colonisation.
Mardi, le secrétaire général, tout en se félicitant des  nouvelles mesures israéliennes pour assouplir le blocus de Gaza, avait  appelé à faire encore davantage. « Nous sommes prêts à faire davantage  (...) Des choses comme davantage de liberté de mouvements, certains  projets économiques », a déclaré M. Netanyahu à la chaîne de télévision  américaine ABC, peu après son entrevue avec M. Ban. L'ONU appelle depuis  longtemps à la levée pure et simple du blocus de Gaza.
Israël  a autorisé lundi l'accès à Gaza de biens de construction destinés à des  projets de la communauté internationale approuvés par l'Autorité  palestinienne, initiative saluée par les acteurs internationaux et les  ONG qui attendent désormais des actes. Dans une déclaration adressée  hier à la Cour suprême d'Israël, le ministère de la Défense annonce, par  ailleurs, que le récent allègement du blocus de Gaza en place depuis  quatre ans n'est pas étendu au droit de circulation de ses habitants.
Israël  est sous pression pour qu'il assouplisse le blocus en vigueur depuis  quatre ans, après l'arraisonnement fin mai par des commandos israéliens  d'une flottille humanitaire internationale pour Gaza, lors duquel neuf  Turcs ont péri et qui a suscité un tollé à travers le monde. M. Ban est  partisan d'une enquête internationale sur les circonstances de cet  assaut, effectué dans les eaux internationales. En outre, la question de  la prolongation du moratoire sur la construction dans les colonies  israéliennes de Cisjordanie, décrété par M. Netanyahu sous pression  américaine et expirant le 26 septembre, pourrait être abordée à l'ONU,  alors qu'elle ne l'a pas été évoquée en public mardi après la rencontre  Obama-Netanyahu. À l'issue de cette entrevue, M. Obama avait exprimé le  souhait que des négociations directes israélo-palestiniennes puissent  commencer « bien avant » la date de l'expiration du gel partiel de la  colonisation.
Sur ce plan, le ministre israélien des Affaires  étrangères Avigdor Lieberman a déclaré hier à Vilnius que des  discussions directes entre Israël et les Palestiniens pourraient débuter  en « septembre ». Le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud  Abbas a néanmoins déclaré hier attendre des « signaux » israéliens sur  les questions de la sécurité et des frontières avant d'accepter une  reprise des négociations de paix directes.
« Nous voulons que le  président Abbas saisisse ma main, entre avec moi dans une pièce,  s'asseye et négocie un accord de paix définitif entre Israël et les  Palestiniens, » a dit M. Netanyahu à la chaîne de télévision américaine.  Il s'est dit confiant qu'un accord de paix au Proche-Orient, qui se  refuse depuis des décennies aux dirigeants israéliens, palestiniens et  américains successifs, peut être conclu. « Ne soyez pas si sceptiques a  insisté M. Netanyahu. Placez haut la barre de vos espoirs. C'est l'été  et nous pouvons faire des miracles si nous le voulons vraiment. »
Peu  avant sa rencontre avec M. Ban, le Premier ministre israélien s'était  entretenu avec le secrétaire américain de la Défense Robert Gates au  sujet de la sécurité de son pays. En cas de pourparlers directs de paix,  Israël voudra s'assurer qu'un éventuel État palestinien ne pourra pas  faire de contrebande d'armes lourdes telles que des roquettes, a  expliqué M. Netanyahu au chef du Pentagone, selon ce qu'ont rapporté ces  responsables. Selon eux, M. Netanyahu a aussi dit craindre que le  départ des troupes américaines d'Irak ne soit source de nouvelles  menaces venant des régions à l'est du pays, risques dont l'État hébreu  n'a pas eu à se soucier au cours de la décennie écoulée.