Serge Dumont
Une dizaine de nouveaux convois  humanitaires destinés à forcer le blocus de Gaza sont prévus jusqu’en  octobre. Israël se prépare à les en empêcher.
Depuis quelques jours, les  commandos de la Shayetet 13 (une unité spéciale d’intervention de la  marine israélienne) et l’unité 669 spécialisée dans les secours en mer  participent à une série d’exercices intensifs organisés au large des  côtés de l’Etat hébreu. En fait, ils se préparent à aborder la dizaine  de nouvelles « flottilles de la liberté » qui promettent de forcer le  blocus de la bande de Gaza d’ici à la fin du mois d’octobre.
« Paravent du Hezbollah »
Pour l’heure, l’état-major de l’armée israélienne et  l’Aman (les renseignements militaires) focalisent leur attention sur un  convoi composé du Maryam et du Naji-el-Ali, deux navires affrétés par  l’homme d’affaires palestino-libanais Yasser Kashak et qui  appareilleront dans le courant du week-end.
Selon le cabinet du premier ministre Benyamin  Netanyahou, ce convoi serait « un paravent du Hezbollah » puisqu’il  partira de Tyr, l’un des bastions de l’organisation chiite. Mais Yasser  Kashak jure que ce n’est pas le cas. Selon lui, le Maryam transportera  des tonnes de médicaments alors que des parlementaires libanais, une  cinquantaine de journalistes européens, des femmes libanaises ainsi  qu’une délégation de Reporters sans frontières embarqueront à bord du  Naji-el-Ali.
« Ces bateaux proviennent d’un pays en guerre avec  Israël. Ils participent donc à une opération de guerre », a en tout cas  estimé le ministre israélien des Affaires étrangères, Avigdor Lieberman.  Qui promet également un accueil musclé à un autre convoi composé de  deux bateaux iraniens. Le premier de ces cargos à déjà quitté Bandar  Abbas et le second appareillera au début de la semaine prochaine. Ils  feront escale en Turquie avant de faire cap vers Gaza.
Pour les responsables israéliens, les flottilles  libanaise et iranienne constituent les deux dangers les plus immédiats.  Parce qu’ils considèrent que des miliciens du Hezbollah, voire des  Gardiens de la révolution iraniens pourraient se trouver à bord.
D’autres flottilles sont également planifiées courant  juillet. L’une d’entre elle est organisée par une série d’organisation  pro-palestiniennes, une autre par l’organisation progressiste juive  allemande Voix pour une paix juste, et une troisième par l’organisation  islamiste turque IHH organisatrice de la première « Flottille de la  liberté » fin mai (lire ci-dessous). Enfin, un convoi est également  planifié en Grande-Bretagne et au moins trois autres dans les pays  arabes voisins d’Israël.
Pour en contrer l’impact, l’Etat hébreu n’entend pas  seulement user de la force militaire : il lance aussi des actions  diplomatiques visant notamment à convaincre les Etats-Unis et les pays  de l’Union européenne d’interdire à leurs ressortissants de participer à  ces convois.
Depuis quelques jours, les dirigeants israéliens tentent  également de convaincre leurs homologues égyptiens de fermer le canal  de Suez aux bateaux iraniens en route pour la bande de Gaza. Ils n’ont  pas reçu de réponse jusqu’à présent.