Gilad Atzmon
Le Grand Soir
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Ecoutez ça. Ce n’est pas une blague, et pas une satire non  plus. C’est authentique presque autant que pitoyable. 								
Alors que le reste du monde est scandalisé et furieux  devant les images de ces commandos de la marine israélienne en train  d’exécuter des militants pacifistes de sang froid, les Israéliens, eux,  se plaignent, semble-t-il, de leur nouveau traumatisme imaginaire.
Ynet explique : « les images  insoutenables de commandos israéliens ligotés et ensanglantés sur le  pont du Marmara ont laissé des séquelles graves aux soldats qui ne sont  pas retournés au combat depuis plus d’un an. » Apparemment, ces  traumatisés sont des soldats qui n’ont même pas participé à l’attaque.
D’abord, permettez-moi de proposer un petit remède à ces  « victimes » des commandos israéliens. Sur l’image suivante, ils  peuvent voir que l’équipe médicale turque était occupée à soigner, sur  le pont inférieur, les soldats qui avaient été légèrement blessés au  moment même où leurs camarades exécutaient des militants pour la paix  sur les ponts supérieurs. 
 Je veux croire que une fois que les Israéliens auront réalisé que la  compassion existe en dehors de leur ghetto hébraïque, ils pourront  peut-être même se mettre à ressentir de l’empathie. Mais, là, je suis  peut-être un peu trop optimiste.
Ynet a appris qu’au moins quatre commandos d’élite de la  marine avaient récemment contacté le ministère de la Défense pour  signaler que les images des soldats blessés qui avaient été diffusées  dans les médias avaient engendré une dégradation de leur santé mentale  et psychologique. Pas étonnant qu’Israël ait besoin d’autant de bombes  atomiques. A voir la façon dont réagissent leurs soldats les plus  aguerris devant des images de blessés légers, Israël ferait tout aussi  bien d’utiliser son arme suprême contre la prochaine flottille  humanitaire pour Gaza.
Un des « membres des commandos  souffrants » qui avait été enrôlé dans l’armée l’année dernière et  n’avait pas participé à l’assassinat de sang-froid sur le Mavi Marmara  raconte qu’il « n’avait pas reçu de formation sur la  façon de se comporter dans une situation pareille, ni informé des  répercussions possibles », comme par exemple, la perte de sommeil.  Le guerrier kasher n’arrive pas à fermer l’œil la nuit. Pas si  dramatique, je suppose, à côté des cinq militants pour la paix qui ne  verront plus la lumière du jour. 
C’est drôle, mais Ynet n’a toujours pas parlé des commandos israéliens traumatisés par le massacre qu’ils ont commis quand ils ont exécuté les militants pour la paix dans les eaux internationales.
Ynet, n’a toujours pas non plus dit si un responsable de  la hasbara  s’était suicidé après avoir été dénoncé pour avoir truqué et mis en  scène les vidéos sur les violences commises sur le Mavi Marmara.
Les Israéliens ne sont peut-être finalement pas si  fragiles que ça.
19 juin 2010 - Le Grand Soir - Traduction : des bassines et du  zèle : http://blog.emceebeulogue.fr/  pour Le Grand Soir - Original : Gilad Atzmon