The Electronic Intifada - Editorial
          Israël avait ouvertement menacé pendant des jours d’attaquer  violemment la flottille, mais la complaisance, la complicité et  l’inaction, en particulier des gouvernements occidentaux et arabes, a  une fois de plus envoyé le message qu’Israël pouvait agir en toute  impunité.         
          Drapeau israélien brûlé par des manifestants  - L’état sioniste ne survit que par la violence... plus il se sentira  attaqué et contesté, plus sa violence sera incontrôlée...
Tôt ce matin, dans les eaux internationales et sous le  couvert de l’obscurité, des soldats israéliens ont pris d’assaut le  navire de tête du convoi de six navires d’aide composant « la flottille  de la Liberté » et ont tué et blessé des dizaines de civils qui étaient à  bord. Tous les navires ont été violemment piratés par les forces  israéliennes, et plusieurs heures après l’attaque, le sort des passagers  à bord des autres navires d’autres restait inconnu.
Le Mavi Marmara transportait environ  600 militants lorsque les navires de guerre israéliens l’ont entouré de  tous les côtés tandis que des soldats descendaient depuis des  hélicoptères sur le pont du navire. Les rapports faits par des personnes  à bord du navire et appuyés par des informations vidéo en direct  diffusées à la télévision turque montrent que les forces israéliennes  ont utilisé des tirs à balles réelles contre les passagers civils, dont  certains ont voulu résister à l’attaque avec des bâtons et autres  objets.
La flottille de la liberté a été organisée par une  coalition d’organisations qui a pour but de briser le siège israélien  contre la bande de Gaza, lequel a commencé en 2007. Au total, la  flottille transportait 700 militants civils d’environ 50 pays et plus de  10 000 tonnes d’aide dont des vivres, des médicaments, du matériel  médical, des matériaux et équipements de reconstruction, ainsi que  divers autres produits de première nécessité arbitrairement interdits  par Israël.
A 18 heures, heure de Jérusalem, la majorité des médias  signalaient encore que jusqu’à 20 personnes avaient été tuées, et de  nombreuses autres blessées. Toutefois, Israël retient à la source le  nombre exact et les noms des morts et des blessés. Les passagers à bord  des navires qui faisaient des mises à jour sous Twitter pour annoncer  les progrès de la flottille, n’ont pas donné signe de vie depuis le  moment qui a précédé l’attaque et les efforts pour contacter les  passagers par téléphone satellitaire ont été infructueux. Le média de  langue arabe et anglaise, Al-Jazeera, a perdu le contact avec sa  demi-douzaine d’agents qui voyageaient avec la flottille.
Des nouvelles du massacre à bord de la flottille ont  commencé à émerger à l’aube, depuis la Méditerranée orientale, par  transmission en direct depuis le navire par des médias associatifs, la  télévision turque, et Al-Jazira. Les médias israéliens ont été placés  sous stricte censure militaire et rapportent principalement depuis des  sources étrangères. Toutefois, dans la matinée, le Jerusalem Post a  rapporté que les soldats israéliens qui sont montés à bord de la  flottille dans les eaux internationales ont été pris pour cible par les  passagers. Citant des sources militaires anonymes, le Jerusalem Post a  affirmé que les passagers flottille avait voulu procéder à un lynchage  « bien planifié. »
Le quotidien israélien Haaretz a également prétendu que  les soldats israéliens ont été « attaqués » en essayant de monter à bord  de la flottille.
Ce récit de passagers « attaquant » les soldats  israéliens a été rapidement repris par l’Associated Press et retransmis à  travers les médias grand public aux États-Unis, dont le Washington  Post.
Le vice-ministre israélien des affaires étrangères,  Danny Ayalon, a déclaré dans une conférence de presse le lundi matin que  l’armée israélienne a agi en situation de « légitime défense. » Il a  affirmé que « au moins deux pistolets ont été trouvés » et que  « l’incident » était toujours en cours. Ayalon a également affirmé que  les organisateurs de la flottille étaient « bien connus » et avaient des  liens avec « les organisations terroristes internationales. »
On ne sait pas comment on pourrait réellement adopter ce  récit israélien de « légitime défense » alors qu’Israël a lancé une  attaque non provoquée sur des navires civils non armés et dans des eaux  internationales. Assurément, le droit à la légitime défense appartenait  aux passagers qui était à bord du navire. Cependant, les organisateurs  de la flottille avait fait savoir haut et fort que leurs navires étaient  des navires civils non armés remplissant une mission humanitaire.
La stratégie des médias israéliens semble être de  maintenir la censure des faits comme sur le nombre de morts et de  blessés, les noms des victimes et des navires où les blessures ont été  causées, tout en diffusant avec agressivité une version des événements  qui se fonde sur deux axes : une invraisemblable prétention à  « la  légitime défense », et la diabolisation des passagers de la flottille en  laissant entendre qu’ils méritaient leur sort.
Alors que les informations faisaient le tour du monde,  les gouvernements étrangers ont commencé à réagir. La Grèce et la  Turquie, laquelle avait beaucoup de ses ressortissants à bord de la  flottille, ont immédiatement rappelé leurs ambassadeurs à Tel-Aviv.  L’Espagne a fermement condamné l’attaque. Le ministre français des  Affaires étrangères Bernard Kouchner a exprimé « un choc profond »  [Kouchner est un hypocrite qui fait semblant de croire à l’utilité d’une  enquête diligentée par l’armée israélienne - N.d.T]. L’Union européenne  par la voix de Catherine Ashton, ministre des affaires étrangères, a  appelé à une « enquête » [prétention aussi hypocrite que celle de  Kouchner - N.d.T].
Ce qui devrait être clair, c’est ceci : nul ne peut  prétendre être surpris par ce que le Centre palestinien pour les droits  de l’homme qualifie correctement de « crime horrible ». Israël avait ouvertement menacé  pendant des jours d’attaquer violemment la flottille, mais la  complaisance, la complicité et l’inaction, en particulier des  gouvernements occidentaux et arabes, a une fois de plus envoyé le  message qu’Israël pouvait agir en toute impunité.
Il ne fait aucun doute que le massacre israélien de 1400  personnes, essentiellement des civils, à Gaza en décembre 2008 et  janvier 2009 était un appel au réveil de la société civile  internationale, pour qu’elle reprenne à son compte la campagne pour le  boycott, le désinvestissement et les sanctions (BDS) contre Israël,  similaire à celle lancée à époque contre l’Apartheid en Afrique du Sud.
Pourtant, les gouvernements sont restés largement  complaisants et complices de la violence et de l’oppression israéliennes  permanentes contre les Palestiniens et de plus en plus contre les  travailleurs humanitaires internationaux et les militants de la  solidarité, pas seulement à Gaza, mais aussi dans la Palestine  historique.
Imaginons que l’ancienne ministre des Affaires  étrangères israélienne, Tzipi Livni, ait effectivement été arrêtée pour  crimes de guerre à Gaza lorsqu’un un juge de Londres avait délivré un  mandat pour son arrestation, que la communauté internationale ait  effectivement commencé à mettre en œuvre les recommandations du rapport  Goldstone commandité par l’ONU, et qu’il y ait eu une réponse beaucoup  plus ferme à l’assassinat par Israël d’un responsable du Hamas à Dubaï,  Israël n’aurait alors pas osé agir avec une telle audace.
Alors que les actions de solidarité et de protestation  débutent en Palestine et partout dans le monde, voici le message qu’ils  doivent envoyer : assez d’impunité, assez de complicité, assez de  massacres et d’apartheid israéliens. Justice maintenant.
                31 mai 2010 - The Electronic Intifada - Vous pouvez  consulter cet article à : 
http://electronicintifada.net/v2/ar...
Traduction : Nazem
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