[ 05/06/2010 - 23:31 ] |
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Nahoum Banï, dans le journal israélien Yediot Ahar "Israël" a su dans le passé comment mettre hors d’état de marche des bateaux ennemis qui se trouvaient dans des ports lointains. Pourquoi ne l’a-t-elle pas fait cette fois ? Ehud Barak nous a appris que l’importance dans une affaire reste le résultat. Et cette fois, la fin du bateau de protestation turque a été très mauvaise. La classe officielle toute entière d’"Israël", du premier ministre jusqu’au dernier officier, a tout fait pour prouver aux gens que ceux qui étaient au bord du bateau ne sont pas des activistes des droits de l’homme, mais des bandits violents qui n’aiment pas du tout "Israël". Admettons que cela soit juste, il reste une question en suspens : pourquoi "Israël" a-t-elle donné à ces bandits ce qu’ils voulaient ? Cet incident fait partie de ces incidents qui laissent derrière eux des questions plus que des réponses. Sur certaines questions, le ministre de la défense, le chef de la marine et quelques grands officiers ont répondu. Cependant, ils n’ont pu répondre à certaines autres. On a planifié et on s’est entraîné pendant plusieurs semaines sur l’assaut. Nous devons cependant passer en revu d’autres scénarios possibles. Les bateaux avaient accosté des ports turcs et chypriotes. Dans un passé lointain, "Israël" avait réussi à mettre hors service les moteurs de bateaux portant des armes à destination du Liban. Personne n’a porté la responsabilité à "Israël" ; et personne n’a été tué. Cette fois, elle a refusé de faire pareil pour des raisons techniques. En août 2008, à la veille de l’opération « Plomb endurci », le gouvernement israélien a laissé passer deux petits bateaux portant des manifestants voulant briser le blocus et atteindre Gaza. Puisqu’il n’y avait pas eu d’altercation entre eux et l’armée israélienne, la flottille avait connu un échec inattendu. En février 2009, le ministère de la défense a voulu mettre la main sur une autre flottille, mais le premier ministre de l’époque Olmert a refusé. En fin de compte, le bateau a été retiré vers le port d’Ashdod, sans résistance, et les matériels ont été acheminés vers Gaza. Cette fois, le gouvernement a déclaré qu’il ne laisserait pas ces bateaux passer. Il a choisi la confrontation. En fait, cette flottille était tout à fait différente. Elle portait un nombre important de gens dont des membres d’organisations. N’était-il pas possible de laisser ces bateaux passer pour crever ce ballon médiatique ? Non, répondent les sympathisants de l’opération : leur arrivée à leur destination ouvrirait un chemin par lequel l’Iran fournirait des milliers de missiles à Gaza, et le siège serait rompu. Justement, le gouvernement donne une oreille sourde à l’échec du siège. Le siège n’a pas pu empêcher l’entrée d’armes, de munitions et de terroristes. Et le Hamas n’a pas été affaibli. Durant plusieurs semaines, les commandos s’entraînent pour maîtriser les bateaux en se basant sur des informations fournies par les services de renseignements. Ces informations se sont avérées erronées, jugeant mal les intentions des groupes de la flottille. Normalement, on met une unité spéciale pour faire face à des perturbateurs de l’ordre. Mais une telle unité n’a pas vu le jour, dit un officier de haut rang de l’armée israélienne, à cause d’une mauvaise considération des vraies raisons de ces perturbateurs et à cause de problèmes pratiques. Il fallait aussi que des unités spéciales de la police montent à bord, tout de suite après les commandos de la marine. En outre, les commandos ont fait face à un nombre de gens égal à eux. 20-30 commandos contre des bandits armés de bâtons. Ceux-ci avaient l’intention de tuer. Les commandos se sont retrouvés obligés d’utiliser des balles réelles, dit un officier de l’armée israélienne. Les commandos se sont retenus environ 40 minutes, dit un officier. Mais un autre dit que le temps était plus court. A l’instar de la guerre « Plomb endurci », cet affrontement a fait beaucoup de dégâts dans le monde. Directement, des manifestations collectives ont parcouru la Turquie, Londres, et ont eu lieu dans les milieux arabes d’"Israël". On dit cependant que grâce à l’autorité palestinienne, un calme a régné en Cisjordanie. Il y a eu des condamnations sur le niveau diplomatique et une réunion du Conseil de Sécurité. Tout cela est supportable. Toutefois, les problèmes pourraient venir après. Le blocus de Gaza pourrait être brisé. Soit parce que le gouvernement craindrait une autre complication, soit parce que les bateaux de la marine turque accompagneraient les prochaines flottilles. Ainsi, le Hamas serait plus fort aussi bien dans le monde arabe qu’en Occident, ainsi que l’axe Turquie-Iran-Syrie-Hamas. L’image d’"Israël" dans le monde tomberait au plus bas. La Cisjordanie exploserait, ainsi que le milieu arabe d’"Israël". Je ne souhaite pas qu’une de ces prédictions arrive. Mais ce qui est sûr, rien de mieux ne viendra. Puis le premier ministre annule sa rencontre avec Obama et se dirige vers le pays. Ensuite, il a déclaré qu’il ne l’avait pas annulée et qu’il partir ait vers Washington. Plus tard, il l’a annulée. Tout cela en une heure seulement. Cette hésitation ne reflète pas un sang-froid. Il est logique de croire que le premier ministre a annulé la rencontre après s’être rendu compte que l’opération de mer avait échoué. Au lieu d’être bien reçu, il recevrait des réprimandes ; et au lieu de parler de l’Iran, il serait questionné sur les civils massacrés. Article écrit par Nahoum Banï, dans le journal hébreu Yediot Aharonot, le 02 juin 2010, traduit et résumé par le département français du Centre Palestinien d’Information (CPI) |
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