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samedi 5 juin 2010

Israel s’embourbe dans ses mensonges et vidéos truquées

Publié le 4-06-2010

Lire l’article de BAKCHICH ci-dessous.
"Le bourbier médiatique d’un "mini-Plomb durci"
Livrées au compte-goutte, les vidéos sont l’argument de défense numéro un d’Israël dans une guerre médiatique qui fait les beaux jours des réseaux sociaux.
On ne voit pas les morts. Mais l’image de cette femme, l’air égaré, portant un brancard ensanglanté, en dit long. Ces instants de confusion diffusés par Al-Jazeera font le tour du monde, deux heures à peine après l’assaut meurtrier d’un commando israélien sur le Mavi Marmara, l’un des six bateaux humanitaires qui faisaient route vers Gaza. A Jérusalem, le réveil est rude et l’heure est au flottement.
A 10 h, le porte-parole de Tsahal, le général Avi Benayahu va même jusqu’à admettre ignorer « qui a donné l’ordre de tirer » au commando. Avant de se tenir à une seule ligne : la légitime-défense. Thèse difficile à défendre car c’est bien le bilan humain disproportionné qui aura toujours le dernier mot (9 morts du côté des militants, 6 blessés du côté des soldats).
Images truquées ?
Ce qui n’empêche pas Israël de dégainer son arsenal médiatique de guerre, quelques heures après l’assaut fatal. Son outil : la chaîne officielle de son armée, Idfnadesk, hébergée sur YouTube. Le site de partage peut se frotter les mains : c’est la deuxième fois que le canal médiatique de Tsahal travaille à plein régime. La première fois, c’était durant l’opération israélienne en janvier 2009. Aujourd’hui, la chaîne est remise à contribution pour limiter la casse de ce « mini Plomb durci », version haute-mer. Et depuis le 31 mai, les vidéos s’enchaînent. On y voit des silhouettes descendre depuis un hélicoptère accueillis par des passagers munis de barres de fer et de bâtons. Un peu plus tard, on distingue un autre soldat jeté sur le pont inférieur.
Mais pour les paresseux de l’analyse visuelle, les fourmis de « Dover Tsahal » (service de communication de Tsahal) mâchent le travail : vidéos infrarouges restaurée pour une meilleure clarté, épisodes clés mis en évidence par des cercles jaunes et commentaires incrustés. Des images retravaillées, trop peut-être, qui éveillent déjà la suspicion sur la toile. Certains vont jusqu’à dénoncer des « images truquées tournées en studios ».
A la recherche du pistolet prophétique
Pour les magiciens de la vidéo chez Tsahal, la barre de fer en infrarouge ne suffit pas. le meilleur scénario serait de prouver la présence d’armes à feu sur le Marmara. Toute la bataille médiatique se situe là. Dans la journée du 1er juin, la chaîne juive francophone basée à Jérusalem, Guysen TV, annonce la diffusion prochaine d’une vidéo le prouvant par A+B. Et dans la soirée, Tsahal livre sa botte secrète : une conversation haletante en pleine obscurité entre deux soldats visiblement paniqués. Et l’un des hommes de s’écrier : « Feu nourri en bas, feu nourri en bas ! ». Dans cette vidéo, pas d’infrarouge, mais la nuit noire.
Difficile donc, de se faire vraiment une idée. Livrées au compte-goutte, les vidéos sont l’argument de défense numéro 1 d’Israël dans une guerre médiatique qui fait les beaux jours des réseaux sociaux jusqu’à en avoir le mal de mer : « Heureusement que Facebook est là pour rattraper les erreurs manifestes de la communication israélienne. Elle est en-dessous de tout. Le réseau est dix fois plus performant que Tsahal pour faire circuler les vidéos. », s’emporte Johanna, 27 ans, qui réside à Jérusalem. Les groupes de soutien ont déjà investi Facebook : « Hommage aux victimes de la flottille de la Liberté. La Palestine appelle le monde mais ça sonne occupé ».
Mais c’est plutôt du côté des Israéliens et des Juifs de la diaspora que la « résistance » s’organise. Le 1er juin, un nouveau groupe a fait son entrée sur la toile : « Flottille de Gaza. Le monde doit connaitre la vérité. » Le verdict est tranchant : Les activistes ont sauvagement attaqué les soldats, qui se sont alors défendus ! C’est la vérité et il faut la dire. » Allant jusqu’à demander des « excuses » publiques de la part des organisations impliquées dans l’ « incident ». On doute que l’appel soit entendu…
Il faut bien l’avouer, la plaidoirie israélienne patauge même aux yeux de certains membres de la diaspora : « Comment défendre Israël, en France, avec des coups foireux pareils ? Avec des justifications bidons comme celles qui fleurissent sur Facebook en ce moment ? », s’insurge Joel Kociolek. Personne en Israël ne peut, en effet, prétendre que l’assaut sur le Marmara restera au tableau d’honneur militaire.
CAPJPO-EuroPalestine