K. Selim
Dans les multiples bantoustans de la Cisjordanie et à  Ghaza encerclée, tout le monde constate que l’intention clairement  affichée d’Israël de poursuivre la colonisation a été récompensée par  son entrée triomphale à l’OCDE
Israël « tente d’embarrasser  ou de défier les Etats-Unis ». C’est tout ce qu’un conseiller de Mahmoud  Abbas a trouvé à dire après l’annonce ostentatoire du gouvernement  israélien qu’il allait continuer l’extension des colonies et l’épuration  ethnique à Jérusalem Est, comme il l’a fait depuis 43 ans.
En réalité, l’administration ne se sent ni embarrassée  ni défiée. On ne peut en dire autant de l’Autorité palestinienne et de  la Ligue arabe qui ont accepté d’engager des « pourparlers indirects »  avec Israël sur la base d’assurances présumées fournies par  l’administration américaine. Il faut dire qu’il n’y a que les trop  brillants diplomates de la Ligue et les éternels négociateurs de  l’Autorité palestinienne qui ont fait mine d’y croire. La Ligue arabe,  qui a octroyé son onction - en substitution à celle des Palestiniens qui  y sont plus que réservés - à l’Autorité palestinienne, fera sans doute  quelques déclarations sirupeuses pour rien.
En dépit de quelques effets de manche de Mme Hillary  Clinton destinés à donner le change, on sait que l’administration  américaine ne peut prendre aucune mesure contre Israël. Le système  américain est si bien dominé par le lobby sioniste que la seule marge  d’action laissée à l’administration Obama se limite à… soutenir Israël.
La Ligue et Mahmoud Abbas peuvent s’aveugler s’ils le  veulent, mais dans les multiples bantoustans de la Cisjordanie et à  Ghaza encerclée, tout le monde constate que l’intention clairement  affichée d’Israël de poursuivre la colonisation a été récompensée par  son entrée triomphale à l’OCDE (Organisation de coopération et de  développement économique). Personne, pas même la Turquie, n’a osé faire  obstacle à l’invitation d’Israël à entrer dans l’organisation. Ce n’est  pas spéculer que d’affirmer que cette unanimité n’a été atteinte que par  le biais de pressions fortes exercées par les Etats-Unis et les pays  occidentaux.
L’ampleur de la duplicité occidentale n’a d’égale que la  crédulité - c’est un euphémisme pour ne pas utiliser des expressions  plus crues qui expriment mieux la réalité - de la diplomatie arabe.
Le site de l’OCDE nous le rappelle : l’organisation  regroupe les « gouvernements attachés aux principes de la démocratie et  de l’économie de marché en vue de soutenir une croissance économique  durable, développer l’emploi, élever le niveau de vie…. ». La fiction  d’Israël, « seule démocratie au Moyen-Orient » fait rire jaune, mais  l’OCDE - donc Obama et la plupart des dirigeants occidentaux - continue à  la défendre imperturbablement.
Pour les droits de l’homme, il n’est pas besoin de trop  s’étendre. Si l’on prend le pur aspect de la « liberté économique »,  celle que l’OCDE aurait tendance à mettre en avant, les actes froids de  dévastation des moyens de vie des Palestiniens par l’Etat israélien lui  en donnent une singulière image. L’adhésion d’Israël à l’OCDE est une  récompense octroyée à Israël pour ses « grandes œuvres » contre les  Palestiniens. C’est le message « indirect » et sans surprise que  l’Occident adresse au monde arabe.
Seuls les naïfs diplomates de la Ligue ne l’entendent  pas et plaignent Obama pour les crasses qui lui sont faites par  Netanyahu. Le ridicule ne tue pas… Hélas, vraiment hélas !
publié par le Quotidien d’Oran
titre modifié : C. Léostic, Afps